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Critique de fabienne2909


Deuxième incursion dans les romans de Chantal Thomas après « le testament d'Olympe » que j'avais beaucoup aimé.
J'ai été un peu déroutée par la forme de ce roman (en est-il vraiment un ?) car il m'a semblé plutôt être une étude scientifique romancée (Chantal Thomas est directrice de recherches au CNRS). La présence distanciée et perpétuelle du narrateur omniscient qui analyse en même temps qu'il raconte m'a en effet empêchée d'entrer dans l'histoire, à mon grand dam.

Car ce pan de l'histoire de France est passionnant : Philippe d'Orléans, régent de Louis XV, ne souhaitant pas quitter le pouvoir de suite (il y trouve la valorisation qui lui a manqué durant le règne de Louis XIV, qui n'eut de cesse de rabaisser son père, Monsieur), trouve un moyen de rallonger la régence : marier le jeune roi à l'infante d'Espagne, Maria Ana Victoria, âgée de quatre ans, qui ne pourra donc enfanter que dans de longues années. Parallèlement, il envoie sa propre fille, mademoiselle de Montpensier, épouser le futur roi d'Espagne.

Le roman est donc bâti sur ce double hyménée, à l'issue malheureuse pour les deux alors que les princesses sont si différentes : Maria Ana Victoria, le jeune ange blond, toujours de bonne humeur, gracieuse, jolie, va rapidement charmer la cour, tout de moins le temps qu'elle représente une nouveauté et que Louis XV ne change d'avis et la répudie, tandis que mademoiselle de Montpensier, taciturne, revêche, déséquilibrée psychologiquement, ayant décidé dès le départ que tout se passera mal et qu'elle ne fera aucun effort d'adaptation, va se mettre à dos le roi d'Espagne et sa femme, tout en réussissant (pourtant !) à charmer le futur roi d'Espagne. Malheureusement, celui-ci meurt rapidement, donnant l'occasion à l'ancien roi, poussé par sa femme Élisabeth Farnèse (pas particulièrement sympathique), de reprendre le pouvoir. L'échange des princesses aura donc lieu une nouvelle fois.

Un document historique passionnant, qui permet d'apprendre beaucoup de choses (en tout cas quand on n'est pas spécialiste de la période) sur les cours espagnole et française, les moeurs de l'époque, sur le délicat exercice diplomatique, mais un peu maladroit dans ses techniques narratives (à l'exemple de ce procédé romanesque un peu étrange et qui revient régulièrement, de manière souvent impromptue : les pensées des poupées de l'infante d'Espagne enfermées dans un coffre. J'avoue, je n'ai pas compris à quoi il servait. Était-ce une manière de montrer le malaise d'une jeune enfant, trop jeune pour intellectualiser les choses ?).
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