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Critique de _glumdalclitch_


Je ne découvre ce livre qu'après avoir vu le film, qui est (à mon humble avis) une réussite.
J'ai toutefois été un peu déçue par le livre.

Il y a de bonnes choses : par exemple, montrer que la "vie de princesse" n'était pas forcément synonyme de conte de fées, et que la plupart du temps, les enfants étaient considérés comme des pions que l'on déplace en fonction des opportunités sur l'échiquier politique.

Autre point positif, le texte est émaillé de fragments de correspondance, apparemment inédits pour certains, nous permettant "d'entendre" la voix même de ces enfants. En fait de correspondance, il s'agit plutôt de lettres de conventions ; les enfants sont prisonniers de codes qui leur interdisent d'exprimer leurs sentiments. En témoigne les lettres du prince des Asturies à son père, qui sont parfaitement creuses et ne parlent que de chasse...

Chantal Thomas s'applique à retranscrire l'évolution psychologique de ces enfants et adolescents qui doivent s'adapter à une nouvelle situation et à un nouveau milieu.

Ce qui manque, à mon avis, c'est peut-être la dimension politique, qui me semble moins approfondie, et qui pourtant est très importante puisque c'est elle qui bouleverse la vie des jeunes princesses.

Hormis les enfants, les personnages sont peu développés voire caricaturaux, comme Élisabeth Farnèse, présentée uniquement comme une marâtre et accaparatrice du pouvoir. C'est un peu léger comme description. J'invite d'ailleurs ceux qui sont intéressés par cette reine à lire "La nuit, la neige" de Claude Pujade-Renaud, autre fiction historique qui décrit cette fois-ci, de manière pertinente et saisissante, le destin de personnes appartenant à l'entourage de Philippe V, dont Élisabeth Farnèse.
Le Régent également est présenté comme un homme prêt à usurper la couronne, en empêchant le maladif Louis XV d'assurer sa descendance avant longtemps... Je ne suis pas sûre que cette affirmation soit exacte. Je suis un peu tatillonne mais ça me gêne toujours de trouver des imprécisions (voire des inexactitudes) dans un roman qui s'appuie sur l'histoire pour construire sa trame.

Enfin, puisque l'histoire porte sur l'échange des princesses, j'ai été surprise de ne trouver aucune allusion à Philippine-Élisabeth d'Orléans qui, comme sa soeur aînée Louise-Élisabeth, a été expédiée en Espagne pour épouser l'infant Carlos. Ça aurait été intéressant de mettre en parallèle le ressenti des deux soeurs, leur acclimatation en Espagne, et quelles relations elles entretenaient.
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