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Critique de Crossroads


Les Collines d'Eucalyptus peut également faire office de couteau suisse.
Outre le plaisir procuré à sa lecture, il permet également de se muscler rapidement les avant-bras.
Pavé de près de 900 pages qu'on attaque fébrilement, il se révèle finalement d'un abord ultra plaisant, mixant les émotions au gré des nombreux chapitres évoquant la vie tumultueuse de notre jeune héros, Thanh, bien loin d'être un long Mékong tranquille.

Certaines trajectoires sont gravées dans le marbre dès la naissance.
Gamin issu des classes bourgeoises et affichant de réelles prédispositions pour les études, ce petit canaillou n'aura pourtant de cesse de se torturer les méninges quant à la tournure des évènements futurs qu'il pressent funeste.
Confronté très rapidement à son homosexualité, il prendra rapidement le taureau par les cornes en optant...pour la fuite plutôt que le déshonneur familial.
Alors totalement sous la coupe de son compagnon manipulateur, Thanh entrevoit lucidement la solitude et la tristesse journalière dont il va devoir rapidement se draper, loin de ses proches et de sa terre natale.

C'est long mais c'est beau.
Duong Thu Huong, écrivain au souffle puissant et épique non dénué d'une certaine poésie, relate ici la destinée d'un homme qui se sera construit à la force des poignets, n'y voyez aucune malice, faisant fi des terribles aléas rencontrés au gré de ses nombreuses pérégrinations et traçant son sillon, peut-être pas le plus droit qui soit, mais suffisamment profond pour pouvoir y semer les quelques graines d'espoir nécessaires à sa survie.
Raillé, maltraité, répudié, ce jeune homosexuel aura su trouver une force vitale, impérieuse, le poussant toujours un peu plus à s'affirmer et s'accepter en ce Vietnam pétri de préjugés et souvent prompt à condamner la différence.

C'est parfois long, certes, mais jamais barbant.
Duong Thu Huong manie la plume avec une grâce et une précision digne des plus illustres calligraphes qui officièrent sous la dynastie des Jin orientaux. Ce qui ne nous rajeunit pas.
Intelligence du propos, style flamboyant, profonde humanité, autant de facettes que le lecteur se fera un plaisir de découvrir en soupesant ce diamant brut d'un fort beau gabarit, ma foi, et qui suscite au final moult émotions diverses exceptée celle d'avoir enfiler des perles.

Alors, t'as ton Thanh ?
Si non, dépêche-toi vite de le commander, la rentrée approche...

4,356/5
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