Marseille à notre époque.
Deux flics, Franck Massonnier et Lotfi Benattar, homosexuels, en couple.
Franck divorcé, dont la fille lui reproche d'avoir quitté maman pour un homme.
Lotfi, musulman, dont la famille lui reproche son homosexualité car c'est péché et interdit par la religion.
L'un comme l'autre sont des écorchés vifs, on s'en serait douté, forcément les flics, en littérature, de nos jours sont des écorchés vifs. On en viendrait, presque, à regretter ce brave commissaire Maigret, si, si.
Je me suis un peu perdu dans l'intrigue comme je me suis beaucoup perdu dans ce livre. Effectivement, au début, l'auteur nous branche sur des djihadistes racketteurs des quartiers sous obédience Daech EI13 (pour Bouches du Rhône) pour finir par des supporteurs kurdes d'un kurdistan libre et indépendant au nez et à la barbe des turcs, en passant par le rapt de la fille du commissaire et un détournement, par le même commissaire, de la drogue destinée à être détruite par les services de police sans que ces derniers ne s'en aperçoivent. Ce qui, au demeurant, fait penser à Arsène Lupin, mais n'est, absolument pas sérieux. Pour le moins dans le contexte. Nous assistons à plusieurs enquêtes éparpillées, des interventions dans l'est de la France par les mêmes du 13, est-ce possible, ça, sérieusement ? Et bien entendu la cellule antiterroriste de Paris et les classés S.
Une dose de remplissage, notamment quand Lotfi secoure une fille agressée par des routiers espagnols sur un relais d'autoroute, sans absolument aucun lien avec l'intrigue du bouquin. A moins que ce soit pour montrer la grandeur d'âme et le côté chevaleresque du bonhomme, je suis loin d'en être certain.
La fin laissera au lecteur, c-à-d moi, beaucoup de questionnement. J'avoue avoir perdu mon latin là-dedans, on s'éparpille. Dur de faire entrer tout ça, sans plus de développement,dans un peu plus de 200 pages, sans parler de la crédibilité déjà évoquée plus haut.
Pour le reste, je ne suis pas bilingue ni trilingue et je ne connais pas le sens de Macha'Allah, ni de Maricon, un peu d'explications M. TIAB. Idem pour La Timone et l'Evéché à Marseille, merci Google. Pensez à vos lecteurs chers auteurs et non à vous, égoïstes que vous êtes! Les grossièretés dans un dialogue, d'accord, des malfrats, des jeunes et des flics parlent ainsi, dans le récit, non! de même, de grâce: "pas que" n'est pas français et est inélégant, pourquoi ne pas employer tout simplement "pas uniquement, pas seulement"?
Je n'ai pas entendu ni la sonorité des mots, ni des phrases. Pas de musicalité à mon oreille, pas d'harmonie. Mais est-ce souhaitable dans un ouvrage aussi noir ?
Allez M. Tiab vous pouvez mieux faire.
Je remercie Babelio de m'avoir permis la lecture de ce livre et à l'éditeur l'aube NOIRE de me l'avoir fait parvenir.
2,5/5
Derfuchs 07/02/18
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