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Critique de keisha


Direction la forêt de Rambouillet, avec Laurent Tillon, biologiste et ingénieur forestier à l'Office national des forêts. Spécialisé dans l'écologie des chauves-souris sylvestres, sa deuxième passion après les arbres. (quatrième de couverture).

Dans cette forêt se dresse Quercus, beau chêne de 140 ans, lequel, si tout va bien, n'en est qu'au tiers de sa vie. Mais pour découvrir que sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, il faut lire absolument ce livre passionnant, sachant distiller les informations surprenantes et expliquer si nécessaire le pourquoi du comment.

Notre chêne n'est pas un élément de Sylva déconnecté de ses voisins les arbres, bien au contraire à l'insu des humains ça communique, surtout en cas de danger, car pas question de changer de place une fois le gland originel accroché en terre (et ayant échappé à Apodemus le mulot)

Mais d'autres bestioles vont profiter de lui, parfois avec de mauvaises intentions (mais chacun veut manger et se reproduire), parfois en échanges utiles.

Ne pas croire à une volonté consciente des protagonistes de cette fabuleuse histoire, Cerambys le petit capricorne, Dendrocos le pic épeiche, Myotis la murine et tous les autres. Oui, ils sont nommés, cela rend la narration plus proche et vivante. Les seuls conscients, on pourrait dire qu'il s'agit des forestiers, mais il a fallu du temps pour comprendre comment Sylva fonctionne! Une des côtés fascinants du livre c'est connaître l'évolution du métier de forestier, fini le temps où on dégageait systématiquement le bois mort! Ils doivent subir aussi les aléas climatiques, sécheresse, grande tempête de 1999.

Une pensée spéciale pour Canis le loup, dont le dernier a été abattu en 1869 (avec les réactions en chaîne sur le reste de Sylva), mais qu'on a aperçu récemment traverser le coin.

Pourquoi les balades en forêt nous font-elles du bien?

"Les phytoncides sont produits par les arbres parce qu'ils limitent le développement des bactéries et des champignons saprophages, qui altèrent les feuilles et les bois. Les arbres en fabriquent en permanence pour participer à la lutte naturelle face aux dangers qui les guettent. Par ailleurs, volatils, ils permettent à l'arbre de communiquer avec ses voisins ou entre ses branches éloignées. Ces phytoncides sont produits principalement en milieu de journée. Ils jouent un rôle inattendu en stimulant la production des lymphocytes NK, les cellules tueuses chez les mammifères, qui nous protègent, nous les hommes, contre les maladies."

"Leur contact, même aérien [on parle d'ions négatifs du printemps à l'automne, je ne cite pas tout] réduit notre production de sérotonine, cette hormone qui traduit une augmentation du stress, de l'anxiété ou de la dépression. Pour l'homme, moins de sérotonine se traduit aussi par un diminution du rythme cardiaque et, par voie de conséquences, des risques cardiovasculaires."

Inutile de dire que j'en fait (oui, encore) un coup de coeur!
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