Laurent Tillon - Les fantômes de la nuit : des chauves-souris et des hommes
Il semblerait qu'une seule heure de promenade en forêt réduise naturellement notre stress pour plusieurs jours.
La nature est une artiste dont l'imagination est sans limites.
...Et c'est là que je remarque ce chêne sur ma gauche. Majestueux. Il a pris sa place, celui-là. Il "savait" dès tout jeune à quoi il était destiné. Pousser. Grandir vers la lumière et prendre sa place, pour durer le plus longtemps possible. Au moins, lui n'a pas à se poser de questions sur son avenir. D'ailleurs, en serait-il capable? Ce n'est qu'un arbre après tout.
Un simple arbre.
C'est étrange, la forêt. On y ressent une forme d'équilibre, chaque être vivant y trouvant sa juste place, qui tient compte du territoire des autres, mais également l'importance capitale des perturbations qui sont de puissants moteurs permettant un renouveau, aux dépens d'autres arbres, évidemment.
Si on sait que les bouleversements climatiques nécessitent des mesures au long cours pour un résultat qui ne sera visible qu'à très très long terme, il est possible que les efforts que nous pourrions consentir au profit de la biodiversité aujourd'hui puissent porter leurs fruits à l'échelle de notre génération. Devenir acteur quotidien de ce changement invite à reconsidérer les efforts à consentir pour un résultat contemporain. De quoi redonner du sens à l'action individuelle et collective., et à la nécessité de préserver notre environnement et tous les vivants qui l'habitent.
En ouvrant ses sens à la nature, on améliore clairement son sentiment de bien-être, et on gagne en écoute des autres.
Silva, avec Quersus et tous les autres, nous montre une voie : il nous faudrait peut-être accepter la différence et vivre pleinement avec nos congénères d'une part, mais aussi être plus attentifs et respectueux des autres espèces, de la nature, de chaque représentant vivant de la Terre dont nous dépendons tant.
La nature est belle, et je désire partager l'expérience que j'en ai. Faire prendre conscience de tout ce qui nous entoure et de ce qui se passe au fil des saisons dans les arbres, au-dessus de nous, lors de nos balades en forêt. L'objectif de cet ouvrage est aussi de fournir quelques clés pour mieux comprendre la nature et ouvrir nos sens à une meilleure écoute et observation de la biodiversité. En ouvrant ses sens à la nature, on améliore clairement son sentiment de bien-être, et on gagne en écoute des autres.
...la biodiversité est garante d'un équilibre qu'il est dangereux de perturber et qui nous concerne tous, alors que la nature l'a construit en plusieurs millions d'années.
Pour résumer plus encore le paradoxe auquel notre société se confronte toute seule, [...] : les éoliennes tuent les noctules, qui régulent habituellement les hannetons, qui ont alors le champ libre pour manger les grands arbres feuillus, surtout les chênes, le chêne étant un régulateur climatique indispensable dans le contexte global.
[...]
Considérer l'enjeu climatique indépendamment de l'enjeu de la biodiversité est donc une aberration qui finit par nous coûter collectivement très cher, car on fait primer l'enjeu carbone sur l'enjeu de la biodiversité, alors que, comme on le voit ici, ils sont interdépendants.
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