Lecture intéressante. Quelques points qui donnent à réfléchir. Mais, globalement, je suis étonnée de la cote moyenne de ce livre, qui m'avait incitée à l'acheter.
Le titre aurait dû davantage m'interpeller. Photographie et inconscient. Et il est vrai que l'auteur, psychanalyste, donne toute la dimension à ce titre.
Et c'est là que le bât blesse à mes yeux. Si l'auteur s'écarte de la lecture univoque du deuil et de la mort qu'avait
Roland Barthes, il fonde toute sa théorie sur le fait que le geste photographique représenterait symboliquement la coupure, à savoir la séparation du lien fusionnel de l'enfant avec sa mère. Mais cet auteur limite son analyse au photographe masculin. Aucune référence à une photographe femme et s'il transposerait son analyse telle quelle, ce qui m'étonnerait quelque peu mais bon.
Et puis, cette analyse n'est-elle pas tout aussi réductrice que celle de
Roland Barthes ?
De plus, le propos a un peu vieilli, car l'auteur s'attache aux seuls appareils photographiques argentiques. Il trouve ainsi une signification aux amateurs de moyen format obligés à s'incliner devant leur appareil et aux amateurs de reflex qui interposent l'appareil photographique, viseur oblige, entre leur oeil, leur vision et la réalité. Il suppose par ailleurs que le photographe ne voit pas directement son résultat, voire ne fait jamais développer certains films.
Evidemment, tout cela est dépassé avec l'ère du numérique et de l'écran viseur.
Donc déception en ce qui me concerne.