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Critique de Bougnadour


C'est l'histoire d'une vieille dame qui vit seule dans la campagne polonaise à la frontière avec la Tchéquie, enfin pas tout à fait seule, elle a quelques voisins humains et beaucoup animaux et ceux là elle les aime et déteste qu'on leur fasse du mal. Seulement voilà dans les campagnes, les vraies, il y des chasseurs et des braconniers que Janina Doucheyko ne supporte pas et la cohabitation est orageuse.

Janina ingénieure en retraite enseigne l'anglais dans une petite école, surveille les résidences secondaires de son hameau mais sa passion c'est l'astrologie dans laquelle elle trouve une explication pour tout et enfin avec un de ses anciens élèves elle traduit l'oeuvre du poète William Blake.
Bien que de santé fragile sa capacité d'indignation est intacte, on dirait une Greta Thunberg octogénaire en perpétuelle colère mais qui connaitrait vraiment la nature sans l'idéaliser.

Et puis des chasseurs vont se mettre à mourir à un rythme soutenu et dans des conditions tellement troubles qu'elles finissent par alerter une police bien endormie, la vieille madame Doucheyko serait-elle pour quelque chose dans ces décès ?

« Sur les ossements des morts » d'Olga Tokarczuk est un livre peu aisé à définir, on peut difficilement le qualifier de polar encore moins de roman écolo. C'est un portrait de femme à la personnalité complexe et au parcours tortueux qui a le don d'agacer et d'émouvoir le lecteur.
Incontestablement le roman a beaucoup de charme, les pages sur la campagne en hiver sont magnifiques, la lutte de l'Homme contre le froid, les souffrances infligées par le vent, les premiers signes du retour du printemps sont superbement rendus.
Par contre les rapports entre tous les marginaux, forcément gentils, qu'attire Janina et les gens ordinaires du village, forcément obtus, sentent fort le cliché. Les longues pages sur thèmes astraux sont ennuyeuses, quant à la traduction des poèmes de Blake c'est une coquetterie littéraire qui plaquée sur l'histoire apporte peu.

Autant rester dans les pas de la vieille dame quand elle arpente la campagne et les forêts, quand son oeil acéré détecte le frôlement d'une aile d'oiseau et médite sur la beauté du monde et oublier ses colères.
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