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Critique de julien_le_naufrage


Pour ma première masse critique, je reçois un livre bien sérieux! Mais cela n'est pas pour me déplaire, j'aime bien lire un essais de temps à autre. Cela m'a permis également de découvrir et de lire Léon Tolstoï.

Comte russe de son état, il est un homme du 19ème siècle, même s'il est mort en 1910. Sa figure charismatique m'intriguait car il est souvent catalogué comme anarchiste chrétien. Deux termes plutôt antagonistes pour moi, et que certains résument en "anarchiste mystique".

Difficile donc de résumé un livre qui n'est pas un roman, exercice que je n'ai encore jamais réalisé je pense. le livre est d'ailleurs découpé en plusieurs parties. Un avant-propos signé de son traducteur qui n'est rien de moins qu'Emile Zola. Il y relate son idéal socialiste partagé avec Tolstoï, mais y semble moins prompt à croire en la réalisation de l'analyse de Tolstoï.

De Léon Tolstoï, on retrouve deux textes : "A propos du recensement de Moscou" et "L'argent et le travail". le premier est bien plus court que le second, et précède le travail réalisé dans ce deuxième texte.

Dans "A propos du recensement de Moscou" on y voit sa vindicte et son espoir à voir les riches s'investir pour sa cause d'aider les plus démunis, le bas peuple des rues de Moscou. Pour lui, les riches donnent de l'argent aux pauvres afin de se donner un sentiment de bonne conscience. Mais finalement rien ne change dans le partage réel de base. Afin que les choses changent, selon lui, il faudrait que les hommes donnent leur travail ou leur vie pour aider les autres. Leur donner la possibilité de pouvoir s'émanciper. Mais à mon avis, on retrouve aussi dans son propos un bon sentiment d'abnégation catholique. Un voeu pieu, une espérance que tout ira mieux avec le plein emploi pour tous.

De cette critique de la charité, on passe ensuite au deuxième texte intitulé "L'argent et le travail", et dans ce dernier Tolstoï s'attaque à démontrer que l'argent n'est qu'un outil d'asservissement, voir le plus aboutis de tous. Plutôt que d'exploiter la terre par le travail de ses mains, on travail à gagner de l'argent afin de payer ses propriétaires et usuriers. Il démontre que l'argent au final n'est pas l'équivalent exact du travail réalisé, mais qu'il devient in fine une manière d'asservir les gens et de profiter du travail d'autrui. Il démontre également l'existence de trois formes historiques de servitude : la première estl'esclavage par la force où la violence l'emporte sur l'homme le plus faible, le deuxième est l'esclavage par la faim car qui possède la nourriture ou ses stocks obtiendra la servitude de qui a faim, la troisième est la servitude par l'impôt, état maximal de la servitude représentée par l'état centralisé qu'il faut entretenir, soutenir, subvenir avant de pouvoir profiter du fruit de son travail.

La solution pour lui est de fuir la ville et de retourner à la campagne. de reprendre contact avec la terre car c'est là que la richesse se trouve, là où la nourriture se crée, là où l'homme peut se subvenir à lui-même. C'est en vivant du fruit de son travail que l'on peut retrouver la liberté, vision idéaliste du travail de la terre que je partage assez bien d'ailleurs. En parallèle, il suggère le démantèlement des villes et que chacun retourne travailler la terre, et ceci dans le but de se débarrasser des parasites qui vivent du travail des autres : les riches des grandes villes, les propriétaires, etc.

Une bien bien belle vision, idéaliste certes, mais comme souvent dans l'histoire, ce sont les idéalistes qui la font avancer de l'avant. Une éthique très fortement imprégnée de catholicisme mais néanmoins intéressante à lire, même si son analyse est bien sur basée sur son époque : le tsarisme russe. Époque certes révolue, mais les oppressions de toutes sortes existent encore bien malheureusement...

Le livre se termine ensuite sur deux textes. le premier, signé de E. Halpérine-Kaminski, est "La loi du travail selon Tolstoï". Et une post-face de Georges Nivat intitulée "Tolstoï gauchiste".
Lien : http://naufragesvolontaires...
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