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Critique de Derfuchs


On aime ou on aime pas la boxe ! On aime ou on aime pas la littérature ! Cela ne se discute pas. La littérature sur la boxe fait exception du fait que, principalement, elle est composée par des hommes de l'art, des mecs sachant, des types au nez cassé et aux arcades sourcilières bousillées, inexistantes, en accent circonflexe, s'il en reste. D'aucun écrivent avec leurs tripes, d'autres avec leur sang, d'autres encore avec deux doigts sur une vieille Remington, eux les auteurs ex-boxeurs, écrivent avec leurs tripes, leur sang et des gants de boxe sur le clavier de leurs vieilles Remington. Leur écriture a du punch et elle fait mal, très très mal. Il vaut mieux lire assis, sinon debout on tomberait et l'arbitre risquerait de compter et vous chiper votre bouquin si vous ne vous relevez pas.
Ce bonhomme, Toole, confirme et comme le dit Ellroy dans sa préface, un connaisseur, ce livre est un pur chef d'oeuvre, d'autant plus qu'il ne dégouline pas de sang quand on le tient suspendu par la couvertire, il ne sort des pages que de la poésie.
Deux destins croisés, deux rencontres, deux grands pères, deux petits fils et une magnifique histoire de types qui ont su rebondir parce qu'ils avaient un foyer, une femme et de ce fait une âme. de boxeur exquinté, Dan Cooley et devenu manager-entraîneur avec, à côté, un atelier de carrosserie, près de L.A, qu'il dirige avec Earl Daw, son ancien poulain, un black, fausse patte ayant appris à boxer en droitier, non sans mal, ayant raccroché les gants car Maman en avait marre de le voir rentrer avec la tronche de travers.
Eloy Garza, un Tex-Mex, cultive des fraises dans une ferme qu'il possède au Texas. Là itou, Madame en a eu assez des pas d'heure et de jouer les infirmière, alors, mon gars, une p'tite exploitation, qui deviendra grande, et une vie nouvelle avec plein d'espoir et de bonheur au coin des dents.
Les deux ont fait un match, l'un contre l'autre, en prépa du championnat. C'est le Tex-Mex qui gagne et ruine les espoirs du californien.
Fin du premier round.
L'histoire repart lorsque les petits fils de l'un et l'autre montrent des excellentes dispositions pour le noble art.
Dan entraîne son gars, Eloy ne le peut pas et envoie le sien à Dan.
Mais la vie ce n'est pas un claquement de doigts, un gong de début de rencontre, un sourire de femme sous l'averse, aussi le chemin pour se trouver sera long et rugueux à l'extrême, mais la fin justifie, largement la lecture de ce bouquin posthume (ce qui veut dire : terminé, pas d'autre).
Ici on parle ring, gants, sang, poids, footing, corde à sauter, ballon de vitesse et sac de sable mais on parle aussi d'amour et de paysages ensoleillés ou embrumés, de coeur brisé et de pleurs, d'accidents et de mort, de gangsters, de fripouilles, de magoulles et d'argent.
On en parle bien sans salamalecs ni fausse pudeur, avec justesse et brio. le livre inachevé faisait 900 pages, achevé il en fait, à peine, la moitié, dommage...

Ellroy ne ment pas, c'est un chef d'oeuvre et le meilleur livre que j'ai lu depuis le début de cette année, au moins.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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