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Critique de Dunadan


Partant des débats traditionnels ("Toute chose doit avoir une cause : donc il faut un dieu. Mais la cause de Dieu ? Ah non, pas besoin, Dieu est sa propre cause") avec ses lots de questions/réponses où la science à son mot à dire (le big bang) et ce, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours ; consacrant ensuite un chapitre à la question du Bien et du mal en insistant sur le côté schizo de Dieu ("petit jeu de la souffrance et de la récompense") puis aux textes sacrés. Avant, on ne peut qu'etre d'accord, d'enlever l'apanage de la morale (...elle revient... ou n'est jamais vraiment partie) aux seuls croyants.
"Ce qui fait la vérité religieuse, ce n'est pas son sérieux, sa vraisemblance, c'est le poids de l'opinion des autres. Mais l'opinion, même dominante, n'a jamais fondé une vérité." Et pourquoi pas ? L'opinion dominante, par la force même de son nombre, cautionnerait la vérité. Cette même vérité qui aimante au fil des siècles des pratiquants de tous poils.
L'immense poids de la culture chrétienne, qui va se nicher un peu partout dans les pans de la société, serait à elle seule garante de l'existence de Dieu - ou de Jésus, Bouddha, etc.
Pour que persistent des prénoms bibliques, pour qu'on voit encore des Calvaires aux croisements des chemins, pour qu'on affuble untel d'un anodin "mon ange" ou qu'on soit vaguement superstitieux si on est 13 à table, c'est bien qu'il existe une vérité qui surnage depuis longtemps grâce donc à une palette d'indices fluorescents ; on pourrait appeler ça des croyances collatérales comme il y a les dommages collatéraux.
Dans l'incipit, P. Jourde annonce clairement que "croire en Dieu est pour un homme la décision intellectuelle la plis important de sa vie" Pourtant, il affirme à la fin du tract que "croire en Dieu est une relation intime avec le divin, pas le résultat s'une demarche rationnelle." Au delà de la contradiction, ce qui me gene un peu c'est le caractère cérébral de la rencontre. Certes, la tête à son mot à dire. Mais comme le titre du papier, "Croire en Dieu. Pourquoi ?", sonne à mes oreilles comme un joli oxymore qui incite à décliner une série d'alibi, pourquoi ne pas changer l'intitulé par "Croire en Dieu. Comment ?"
Et là, nous rejoignons le coeur d'une réflexion finale de l'auteur, quant il dit que "on ne peut le nier, Les diverses religions ont engendré des esprits élevés, des hommes et des femmes exceptionnels par leur rayonnement' leur sainteté, leur puissance intellectuelle, permis la naissance de chefs-d'oeuvre artistiques". Prenons Saint Augustin. Il nous livre un mode d'emploi si Dieu existe : "Donne-moi, Seigneur, de savoir, de saisir quel est l'acte initial, invocation ou louange, connaissance ou invocation. Mais comment t'invoquer sans te connaître ? Sans connaître, on pourrait, en invoquant, prendre l'un pour l'autre. Faut-il donc plutôt d'invoquer pour te connaître ? Mais comment invoquer sans croire et comment croire sans quelqu'un pour annoncer ? Louera le Seigneur quiconque le cherche. Qui cherche, en effet, le trouvera et, trouvant, le louera. Puissé-je donc, t'invoquant, Seigneur, te chercher et, croyant en toi, t'invoquer, puisque tu nous as été annoncé !"
Voilà. La croyance, fruit d'une rencontre - elle-même fruit d'une recherche - peut même être le postulat de toute démarche spirituelle.
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