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La couv' Gallmeister pocket est belle, le titre sobre et accrocheur.
Allez hop, The Main dans les mimines, je me lançais gaillardement sur les traces du lieutenant Claude LaPointe, aucun lien de parenté avec Bobby affiché à ce jour, pour arpenter ce bruissant quartier de Montréal aux antipodes d'un long Saint-Laurent tranquille.

Un polar, pas vraiment.
Un crime talonné par une enquête au cordeau tenteront vainement de nous faire croire à un roman de genre mais l'intérêt est ailleurs.

J'y suis rentré timidement, peu rompu à ce type d'atmosphère.
De plus, pour une raison subliminale qui m'échappe encore, j'ai mis un certain temps à me débarrasser des oripeaux du King et de son Maine entêtant pour laisser libre cours à Trevanian et ses descriptions ensorceleuses.

Le flic est bourru, veuf, condamné.
Flanqué professionnellement d'un assistant dont il se fout complet et, dans le privé, d'une jeune asphalteuse qui le trouble, LaPointe trace son sillon laborieusement.

Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre?
Trevanian interroge sur le sens de la vie.
A force de rencontres hasardeuses, d'amitiés malmenées, de souvenirs dévorants et de no future promis à très courte échéance, ce vieux flic séduit terriblement.
Une errance quasi mystique au travers d'un quartier sublimé par une plume descriptive aussi forte qu'un vieux steak de caribou boucané, la balade est somptueuse, l'ambiance surannée et amère qui s'en dégage palpable.
De plus, Trevanian possède l'élégance de la subtilité et du non-dit.
Aux évidentes descriptions factuelles, l'auteur préfère laisser libre-cours à l'imaginaire du lecteur, accentuant par là même une émotion déjà intense.

J'ai adoré déambuler dans la Main aux côtés de ce vieil argousin au bord du gouffre.
Nul doute que j'irai refaire un tour du côté de chez Trevanian à la recherche du temps suspendu.
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Pour apprécier ce polar atypique, il faut accepter de se laisser porter par le rythme lent de l'intrigue. Si vous ne jurez que par la frénésie des polars actuels qui jouent la montre, la course aux rebondissements et le dénouement abracadantesque, passez votre chemin. Ici, la trame est ultra simple en mode traditionnel pépère meurtre – enquête – résolution.
En fait, l'enquête en elle-même n'est qu'un prétexte pour nous promener dans La Main, quartier central de Montréal, à la lisière des communautés et des milieux sociaux, pas loin du taudis cosmopolite. C'est toute l'ambiance des années 70 que l'on hume. Magistral comme ce quartier prend vie à travers une approche quasi sociologique de toute la faune locale : drogués, prostituées, jeunes filles paumées, escrocs minables, robineux ( SDF en québécois ). Pas un hasard si le personnage central, l'enquêteur LaPointe lit inlassablement la saga naturaliste de Zola.
J'ai eu un coup de coeur pour ce personnage de vieux flic fatigué mais toujours passionné par la protection des anonymes de son secteur, rongé par des fêlures inguérissables. Un personnage profondément humain et touchant.
Le tout est porté par une très belle langue, vivante, puissante et envoutante.
Un faux polar sensible inclassable. Mon deuxième Trevanian après la déflagration Shibumi.
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"The Main", une rue populaire du Montréal des années 1970, est le territoire du lieutenant Claude LaPointe, un vieux flic veuf qui, le soir, après avoir arpenté les rues du quartier, joue aux cartes avec ses amis.
Trois événements viennent bouleverser la vie du policier : un jeune homme est retrouvé assassiné dans une ruelle ; on lui adjoint Guttmann, un stagiaire, pour mener l'enquête ; il prend sous son aile Marie-Louise, une jeune femme égarée en ville et qui se prostitue occasionnellement.

Quelle plume !
L'auteur nous entraine dans les pas du lieutenant LaPointe, en patrouille le long de "The Main", la rue du policier, et ses ruelles adjacentes. Cette déambulation est l'opportunité saisie pour nous faire toucher du doigt l'ambiance du quartier. Un quartier qui est le personnage principal du roman, avec ses bars glauques, ses prostituées occasionnelles ou professionnelles, ses petits truands, mais aussi ses braves gens qui cherchent un moyen de s'en sortir... le décor est planté !
Confronté à la violence, une violence qu'il utilise parfois lui-même, le vieux policier désabusé va voir ses méthodes interrogées par la jeunesse, représentée par le stagiaire et la jeune femme qu'il héberge. Une remise en cause qui culminera lors du dénouement de l'enquête.
Il n'y a pas de stratégie dans la façon dont l'enquête est menée. le policier se laisse porter d'indice en indice, ouvre des portes les unes après les autres en espérant que l'une d'entre elles révèlera le coupable. Il lui faudra quand même l'oeil d'un scientifique et un peu de chance pour résoudre l'affaire.
L'auteur a une façon bien à lui d'écrire, avec lenteur, faisant ressentir sans toujours donner trop de détail. On peut parfois penser aux meilleurs des Simenon-Maigret, le dépaysement en plus.

Une plume originale !




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Trevanian, j'ai beaucoup aimé The Main. le lieutenant LaPointe me touche, pour moi aussi, il devient Claude. Bien sûr, c'est un policier, il y a un mort, donc une enquête, puis une piste et des morts qui peu à peu remontent à la surface. Un policier mais un roman, une histoire avec une excellente construction, des lieux et des émotions. Tout cela avance dans les années 70 à Montréal, boulevard Saint-Laurent et comme j'y suis, il fait très froid et je remonte mon col. J'entends des parlers divers dans ce quartier de la Main, où je côtoie tous les styles et toutes les nationalités. L'écriture est parfaitement adaptée aux situations, elle est même poétique pour ce qui sied aux paysages et aux tourments, mais je m'apaise en jouant au pinocle avec ces personnages. J'aime bien.
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Trevanian, je connaissais déjà grâce à l'excellent « La sanction » que j'ai lu il y a des siècles déjà. Depuis, je me suis juré de lire l'ensemble de son oeuvre, ce qui tombe bien, vu que Gallmeister a eu la bonne idée de publier pas mal de ses livres.
Mon côté lectrice dispersée n'ayant pas aidé à avancer très vite dans mes résolutions, j'ai cependant réussi à me lancer dans la lecture de « The Main »
The Main est l'histoire d'un flic, Claude La Pointe, qui depuis des décennies traine ses guêtres dans le même quartier de Montréal. Il use inlassablement la semelle de ses chaussures dans ce quartier, le boulevard Saint-Laurent , ou si vous préférez « The Main ». Car, oui, au fur et à mesure de cette lecture qui avance lentement, au rythme des pérégrinations de le Pointe, le lecteur réalise que ce roman noir est surtout un roman qui met en avant ce quartier et les habitants qui le font vivre.
Claude La Pointe, que ses supérieurs jugent bon à prendre sa retraite, va enquêter sur le meurtre d'un inconnu trouvé dans « son quartier ». Assisté d'un jeune flic, il va donc mener l'enquête à sa façon et non selon les règles instaurées par ses supérieurs.
Pour apprécier cette lecture, il faut accepter de se laisser emmener par La Pointe et arpenter avec lui dans The Main, à son rythme, et ne surtout pas le bousculer.
J'ai apprécié de retrouver le style de Trevanian et j'espère bien le retrouver assez vite dans d'autres lectures.




Challenge ABC 2023/2024
Challenge Totem
Challenge Mauvais Genres 2023
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Entre la réalité complexe de la vie d'un quartier, celui du Maine, et des lois politiciennes qui mettent un violeur, un trafiquant de drogue ou un assassin sur le même plan que leurs victimes, le policier Claude LaPointe à vite choisi : ce sera l'adaptation au terrain et aux criminels, les mettant dos au mur par des moyens politiquement incorrects mais o combien efficaces. Très mal vu par ses supérieurs LaPointe est un policier intègre admiré par ses pairs et respecté par la pègre mais quelque peu retors et parfois violent. Et ça marche ! Ou plutôt ça marcherait si sa hiérarchie lui fichait la paix. Hélas....
Chargé de former un apprenti policier, LaPointe va lui montrer la vie telle qu'elle est et non telle qu'on la voudrait, et la façon d'y survivre.... Quelque peu choqué par ses méthodes, le jeune homme modifiera cependant ses idées sur le métier et sur le genre humain mais refusera d'y laisser son âme.
Ce roman, réaliste sans être brutal, et davantage societal que policier, confrontant sans cesse les idées à la réalité, est profondément humain, plutôt gris que tout blanc ou tout noir et sonne très juste.
C'est le monde des petits, des humbles qui apprennent à survivre au jour le jour, qui est décrit ici, face à celui des "grands",des faiseurs d'idées et des donneurs de leçon, de ceux qui croient faire le monde. Et LaPointe, meurtri par la mort de sa femme, cardiaque, coincé entre les deux, suivra son chemin sans céder à aucune pression, mais en s'ajustant à ce qui se présente avec intelligence, pragmatisme et conviction de ce qui est mal et de ce qui l'est moins mais avec lequel on peut s'accommoder.
Un grand livre, admirablement bien écrit et d'une grande profondeur.
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[Coup de coeur] Ce n'est pas un roman policier que l'on lit mais un roman noir, dont l'enquête est le prétexte à parcourir les un quartier de Montréal, rencontrer ses habitants et vivre ses moments les plus glauques. Trevanian est loin de Shibumi ou de l'Expert, il nous surprend avec un autre de style, comme il l'avait fait avec brio à la lecture d'Incident à twenty miles. Et quand je suis arrivé au bout du roman, j'ai eu l'envie de le relire, une fois encore, mais différemment. Car l'impression reste d'être passé trop vite sur cette tranche de vie.

Claude LaPointe est un flic à l'ancienne. Dans les années 70, le monde est en pleine révolution, la police se modernise et adopte de nouvelles procédures plus en adéquation avec les libertés individuelles. Claude LaPointe aime « son quartier », le boulevard Saint-Laurent au coeur de Montréal, appelé aussi La « Main ». Il connait chaque recoin, la plupart des habitants, ceux qui ont une vie en marge de la légalité. Il est craint pour sa droiture et son intransigeance mais aussi respecté pour son humanité. L'assassinant d'un inconnu va le conduire au bout de ses questionnements.

Il ressort de Trevanian et de ce roman en particulier, une grande force narrative. le roman n'est pas noir dans ce qu'il met en avant mais dans la façon dont l'auteur l'exprime en creux. Trevanian aime son quartier, ses habitants, sa force vitale mais il en ressort à travers tout le positif, un négatif plus profond, et plus désespérant que l'expression même de la noirceur. Cet auteur américain, fort mystérieux, ne me laisse qu'un dernier livre à livre de son oeuvre.

❓Connaissez-vous cet écrivain assez mystérieux ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Je lis de temps en temps des policiers ; mais celui-ci n'est pas banal et est surtout très bien écrit je trouve.

C'est un polar urbain qui se déroule dans les années 1970 à Montréal dans un quartier qu'on surnomme "La Main" ; quartier de prostituées, d'escrocs minables, de clochards, d'ouvriers et d'émigrants de diverses nationalités.

Foule hétéroclite qui bourdonne d'accents divers qui se trouve dans " un no man's land situé entre le Montréal français et celui des anglais ce qui constitue une troisième composante de la ville, une zone neutre où les cultures se côtoient sans se mélanger."

C'est dans ce quartier où pauvreté, cupidité et désespoir trouvent leur expression dans la petite délinquance et le crime. Et c'est dans ce foutu quartier que le Lieutenant Claude Lapointe exerce son métier depuis plus de trente ans.

Il y parcours sans relâche ses ruelles et ses rues, ses bars aussi, connaît le moindre petit malfrat y est craint et respecté.

C'est un policier bourru comme je les aime qui sous sa réserve, son amertume et sa feinte indifférence fait son travail du mieux qu'il peut en enfreignant bien souvent les lois mais toujours pour le bien et la justice.

J'ai beaucoup aimé.
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Connnaissiez vous la légende du romancier américain Trevanian? En effet, celui ci est un des auteurs sur lequel les rumeurs les plus incroyables ont circulé et qui a attisé la plus folle curiosité du monde littéraire.

Un écrivain sans visage dont les livres se sont vendus à plus de cinq millions d'exemplaires et on,été traduits en près de quinze langues sans qu'il ait jamais fait de promotion dont le célèbre La Sanction en 1972, succès planétaire qui sera adapté au cinéma trois ans plus tard par Clint Eastwood.

En 1983un article du Washington Post révèle qui se cache derrière Trevanian, et l'éditrice du Who's Who in America renchérit : elle indique que le véritable auteur s'appelle Rodney Whitaker, qu'il est né au Japon en 1925, est titulaire d'un doctorat en communication et a été professeur à l'université du Texas. Bien que l'auteur véritable ait été découvert, cela n'empêche pas le mythe de perdurer au rythme des parutions sporadiques de Trevanian :

Parmi ses romans les plus célèbres, figure "The Main", réédité à la rentrée 2013 chez l'excellente maison d'édition Gallmeister, et un polar très noir, certes un peu daté, mais au rythme très envoutant que j'ai lu il y a quelques semaines.

The "Main", c'est le nom qu'on donne au boulevard Saint-Laurent à Montréal, la véritable colonne vertébrale d'un quartier où prostituées, escrocs minables et clochards cohabitent avec les ouvriers et les nouveaux immigrants en quête d'un monde meilleur. Bourdonnante d'accents divers, mouvante et bruyante comme la foule qui s'y presse, la “Main” connaît aussi son lot de crimes. Depuis trente ans, le lieutenant Claude LaPointe la parcourt en veillant jalousement sur “son” quartier.

Accompagné d'un jeune policier qui s'étonne de ses méthodes peu orthodoxes, LaPointe enquête sur un meurtre commis au fond d'une ruelle de son territoire. Cette affaire d'apparence banale le conduira face à ses propres démons et le poussera peut-être à accepter l'inacceptable.

"The main" présente la particularité, comme certains autres grands romans noirs d'être autant une peinture sociale d'un quartier misérable, presque à la manière d'un roman de Zola qu'un roman policier.

Avant même d'être une enquête policière, ce roman est surtout une belle et puissante une étude de moeurs, une réflexion sur le bien et le mal, Lapointe et son jeune acolyte vont croiser, lors de leurs recherches, tous ces êtres qui composent cet melting pot qu'est la Main : immigrés italiens, prostituées, commerçants, rescapés de la Seconde Guerre Mondiale, marginaux....On pense parfois un peu au chef d'oeuvre d'Hubert Selby Jr last exit to Brooklyn, mais ce roman possède néanmoins sa petite musique bien à lui.

On apprécie dans ce roman tout particulièrement l'excellent peinture de ce flic bien de son époque (les seventies), et ce roman policier se lit avec une pointe de nostalgie particulièrement agréable.

Si l'enquête patine parfois un brin, avec quelques passages un peu moins passionnants, le dénouement, surprenant enlève le morceau et font de "The Main" un incontournable du roman noir des années 70 et une façon de tenter de percer ce mystère Trevanian.
Lien : http://www.baz-art.org/
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Trevanian, Américain, campe son roman à Montréal, métropole du «Canada-français» au début des années 1970, alors qu'on suit Claude La Pointe, un flic quinquagénaire qui patrouille «la Main», c'est-à-dire le Boulevard St-Laurent, un quartier cosmopolite et plutôt pauvre, où se côtoient les nouveaux arrivants, les petits marchands, les clochards, les prostituées et les petites crapules. le meurtre, dans cette histoire, n'est qu'un prétexte pour nous dépeindre le quartier et la vie de ce flic solitaire, complètement habité par son métier, et dont les méthodes un peu (!) brutales font déjà partie du passé... Il est confronté à une rencontre avec une jeune femme fragile, qui se prostitue depuis peu et qu'il hébergera, se révélant à lui-même l'étendue de sa solitude... Et au regard d'un jeune stagiaire qui le suit dans son enquête, et qui reculera devant la dureté du métier. J'ai beaucoup aimé les descriptions du quartier, la plongée dans l'âme de la Pointe; j'ai moins aimé certains clichés sur «les Canadiens-français», quelques mauvaises traductions (jamais entendu personne appeler quelqu'un «un cul», un «trou de cul» ça oui) et incongruités, par exemple Trevanian fait boire du vin aux clochards dans les bars, et manger du fromage au dessert à La Pointe, habitudes françaises peu plausibles au Québec dans ces années-là. Néanmoins je recommande, j'ai passé un bon moment à déambuler sur la pittoresque Main avec La Pointe, par un temps «de cochon».
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