Jean-Claude Tergal a grandi dans du marron, comme beaucoup d'entre nous, nés dans les années 50 à 70.
C'était l'époque. Avant le beigeasse sur les murs, puis le saumon/vert, puis le jaune, et aujourd'hui les moult nuances de gris...
Sa maman était une fée du logis (maniaque de l'ordre et de la propreté) ascendant sorcière - zéro douceur. Pas de sa faute : on ne lui a jamais appris à manifester ses sentiments.
On retrouve la patte Tronchet, évidemment, puisque l'album s'inscrit dans la série des 'Jean-Claude Tergal' : dessins moches, humour parfois scato-lourdaud.
Ces souvenirs et portraits de famille sont quand même bien vus, drôles et émouvants (la tante, le papa, les failles maternelles...).
On s'y retrouve, a fortiori si on est né à peu près à la même époque et issu d'un milieu social équivalent.
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Jean-Claude TERGAL, l'antihéros créé par Tronchet, maladroit avec les filles, malheureux en amour, nous présente dans ce tome ceux qui l'ont marqué dans son enfance.
A commencer par sa mère, infatigable, véritable soldat qui lutte contre les trois fléaux que sont la saleté, le désordre et la paresse. Jean-Claude imagine ce que serait un monde dominé par sa mère : camps de concentrations et déportations pour avoir laissé une trace de pneu dans un slip ou s'être curé le nez avec un doigt…
Plus loin : « Dans un monde gouverné par ma mère, les piqueniques se passeraient obligatoirement à la maison » ou encore « dans un monde gouverné par ma mère, la grande Pyramide et le Parthénon auraient disparu depuis longtemps… » remplacés par des constructions neuves en formica (oui elle ne jure que par le formica).
C'est encore très drôle lorsqu'il raconte ses vacances chez tante Héloïse : sur un continent mystérieux (en fait à 12 km de chez lui !), il s'y rend en navette interstellaire (le bus) et à 12000 mètres loin de sa mère, il essaie de garder la tête froide ! La suite de l'album est du même tonneau, j'ai beaucoup ri.
Mais c'est aussi souvent très émouvant lorsqu'avec son regard d'enfant, il voit ses proches confrontés à la mort. On fait la connaissance de son père, de tante Héloïse, de tante Olga, tonton Alex et tante Odilon (inséparables), parrain et marraine etc. On reconnaitra tous au moins un de ces personnages autour de nous.
Les dessins de Tronchet ne sont pas exceptionnels (surtout les personnages) mais pas mauvais non plus. de toute façon cela ne nous empêche pas de trouver Jean-Claude sympathique et émouvant car certaines situations nous rappellent notre propre enfance (la tournée familiale des bons voeux véritable supplice pour les enfants, le traditionnel petit billet donné par une tante que l'on place à la banque, etc.).
Par moments l'auteur fait se rencontrer Jean-Claude « enfant » et Jean-Claude « adulte ». Ensemble, ils interpellent leur entourage. C'est délirant mais bien vu.
Bref, une excellente BD à la fois hilarante et émouvante.
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