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Critique de bilodoh


On pense que ça n'arrive qu'ailleurs… L'historien Marcel Trudel lève le voile sur un aspect méconnu de l'histoire québécoise.

Dans ce documentaire issu d'une recherche exhaustive sur plusieurs années, le chercheur a suivi les traces des transactions commerciales, des baptêmes et des sépultures depuis le début de la Nouvelle-France au 17e siècle jusqu'à l'abolition officielle de l'esclavage par la couronne britannique en 1834.

Il a découvert des esclaves africains, le bois d'ébène, une main d'oeuvre réclamée par la colonie comme pour les territoires français des Antilles ou de la Louisiane, mais dont les arrivages ne se sont pas concrétisés. Un peu moins de 1500 esclaves noirs, souvent venus du commerce avec les Anglais.

Des esclaves amérindiens, souvent achetés auprès de tribus qui les ont capturés et gardés comme esclaves. Il ne pouvait pas s'agir de membres des tribus alliées, c'étaient donc des enfants de « Panis » (appelés Pawnees par les Anglais), des Illinois, des Sauteux ou d'autres peuples des Grands Lacs ou des Plaines de l'Ouest.

Ces esclaves ont appartenu aux propriétaires importants, aux nobles et même aux gens d'Église. On les employait à toutes sortes de besognes, à Québec, on avait même comme bourreau un esclave noir appartenant à l'État. (p. 139)
Les conditions de vie des esclaves ne semblent pas bien différentes de celles des paysans pauvres ou encore de la condition des femmes qui ne jouissaient guère plus de droits civiques, sauf celui d'être vendues au marché.

Que sont devenus ces esclaves ? Peu résistants aux maladies européennes, beaucoup d'Amérindiens sont morts jeunes. Des baptisés ont pris le nom de leur propriétaire et se sont fondus dans la masse des habitants, plusieurs familles québécoises ont ainsi, sans le savoir, des esclaves parmi leurs ancêtres. Un cédérom contenant un dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires accompagne le bouquin et peut permettre d'y retrouver nos aïeux.

Une intéressante recherche dont les spécialistes parcourront avec attention toutes les données, mais aussi un ouvrage que les amateurs pourront feuilleter avec plaisir, s'arrêtant aux nombreuses anecdotes qui le parsèment.
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