AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de malaurie


Dans une maison de maîtres, en Autriche, en 1959, de jeunes artistes sont accueillis par une comtesse et sa fille, Clara. Cette dernière propose son jeu favori : « à la tombée de la nuit » où chacun peut laisser s'exprimer librement ses désirs les plus secrets (" Tout ce que nous désirions, nous pouvons l'être ", le jeu devenant ainsi une opération de dévoilement).

Les personnages sont représentatifs de la société autrichienne : bourgeoisie paresseuse et « nazillonante », artiste audacieux et pique-assiette ; entre passé douteux et avenir incertain, jeunesse et vieillesse se côtoient, s'accrochent… nous ressentons la fin d'un monde, celui dont les valeurs n'arrêtent pas de s'écrouler et ne sont toujours pas remplacées par les germes d'utopie des plus jeunes. Ceux-ci n'osent pas encore tout bouleverser.

L'art, la culture, la politique, les rapports sociaux sont au centre des conversations. Il est bien entendu aussi question de sexe et d'amour : il ne pourrait en être autrement. Des victimes, il semble y en avoir partout, seuls les plus lucides sortent indemne de ce jeu de massacre.

L'attente imposée par ce divertissement pervers nous met (lecteur / spectateur) dans une situation ambigüe que ne semble pas partager les protagonistes pour qui l'instant présent importe plus. Et si le jeu n'était finalement pas en train de se dérouler sous nos yeux ? Les masques sont tombés, mais n'ont-ils pas changé de visages ?

On pourra relever de troublantes similitudes avec le récent film de Stephen Frears, inspiré de la bande dessinée de Posy Simmonds Tamara Drewe adapté elle-même d'un livre de Thomas Hardy : Loin de la foule déchaînée. La critique sociale, le microcosme d'une société composée d'artistes, les éléments moteurs de l'intrigue (sexe et amour, gloire et succès) sont les bases de ce rapprochement. Mais la pièce n'en reste pas moins autobiographique puisque l'auteur, Peter Turrini, a fréquenté adolescent la Tonhof, une maison où était accueilli l'avant-garde culturelle autrichienne à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
Lien : http://legenepietlargousier...
Commenter  J’apprécie          00







{* *}