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Critique de Ledraveur


Bien que ce livre puisse être lu comme une aventure autobiographique « exotique » (dans le nord de l'Inde au milieu du XXème siècle), ce n'est évidemment pas le propos de son auteur.
Irina Tweedie nous relate de la teneur au jour le jour quasiment, par ses notes soignées, de sa relation auprès d'un « porteur de couverture » Bhai Sahib plus connu communément comme un « Walîy » de l'ordre Soufi musulman*.
Nous retrouvons dans cet itinéraire intérieur, la dynamique assez caractéristique telle que décrite par Arnaud et Denise Desjardins, ou Lee Lozowick** de ce que représente le réel « travail intérieur » sur soi, vers une libération de notre conscience des encodages sociétaux et culturels aussi, qui encombrent le mental, et l'empêche d'avoir accès à la « vison profonde » appelée également le regard vers l'« ainsité » ou « pleine conscience ».
Cette “épopée” (car cela en est une !) intérieure nous rappelle les tribulations des pratiquant(e)s du Vajrayana, auquel il est fait allusion dans la préface, le “Dzog-chen” (par induction également le “Tcha-djà tchenpo”).
En effet pour le lecteur averti et initié régulièrement dans ces lignées de “transmission orale”, le parallèle est on ne peut plus parlant. Comment ne pas rapprocher ce livre des vies de Tilopa avec Naro, Naro avec Jowö Marpa, Jowö Mati du Lhobrag avec Milàrépa dit “Bonne-nouvelle”, Djè-Milà avec Rétchung-pa etc...
Mais ce livre a le privilège d'être en plus contemporain et exprime à ce titre une richesse actualisée vivante et non “fossilisée”, par de pesantes institutions religieuses imprégnées d'esprit de domination, nécrosées pour partie, dans un fatras mercantile de “super-marché” aux compromissions d'avec le pouvoir et du sociétal politique .
Ce témoignage d'une femme de son temps en quête d'une des plus grandes aventure qui est donnée à vivre pour l'humain est magnifique !
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*« Le soufisme est une manière de vivre : ce n'est ni une religion ni une philosophie. Il y a des soufis hindous, musulmans et chrétiens. Mon révéré Gourou Maharaj, par exemple, était musulman », (page 20)
« La dynastie des Nasqshbandi — les Soufis d'Or — descend du Prophète. le premier Chef fut le beau-père du Prophète ; mais les soufis existaient avant le Prophète. le soufisme a toujours existé : c'est l'Ancienne Sagesse. Mais avant le Prophète, on ne les appelait pas Soufis, et on ne les a appelés ainsi que quelques siècles après sa mort.
Bien avant, ils formaient un groupe nommé Kamal Posh (les porteurs de couvertures).
(p. 246)
** qui cite cet ouvrage en référence dans « Oui et alors ? » page 160, Éditions La Table Ronde © 2001)
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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