Jenny ou le portrait fantasmé d'une
Sigrid Undset bien loin de ses récits nordiques.
J'ai commencé par m'ennuyer copieusement sur ce roman, et puis sa petite musique a fini par agir, portée par l'incandescence de ce fragile roc qu'est
Jenny.
Il faut en effet ne pas perdre de vue à quel point c'était au début du siècle difficile, exigeant d'être
Jenny, ce double de l'auteur, une jeune femme qui fait le choix non seulement d'être elle-même, une artiste, mais en plus d'asseoir cette indépendance inacceptable pour l'époque sur un socle de valeurs puissantes en s'interdisant de transiger en aucune manière. Une construction mentale remarquable, mais dont
Jenny va expérimenter la fragilité.
Ainsi ce personnage puissant et tragique aura fini par m'emporter, par-delà le romantisme un peu daté de certaines scènes. de même que celui de Gert Bram, père de son amour inabouti, dont la souffrance et la bonté m'ont réellement touchée.
Je retiens aussi de magnifiques évocations de la nature, et de langoureuses déambulations dans une Rome d'antan, carte postale mais si plaisante à imaginer.
J
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