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En 1928, Sigrid Undset reçoit le prix Nobel de littérature, c'est la 3è femme a être reconnue par ses pairs.
Publié en 1911, j'imagine sans peine ce que ce roman a du susciter d'opprobre et d'indignation à sa parution.
Jenny. Qui est vraiment cette jeune femme de 29 ans toujours célibataire mais fière et pure ! je lui laisse la parole:
"Je voulais vivre de telle sorte qu'il ne me faudrait jamais avoir honte d'aucun de mes actes ni comme être humain, ni comme artiste. Je voulais ne jamais commettre une action dont je ne fusse pas sûre qu'elle ne fût juste. Je voulais être honnête, énergique et bonne, n'être jamais cause de la douleur d'un autre.
Et quelle a donc été ma faute initiale, celle qui a tout déclenché? Mon Dieu, j'avais soif d'amour, mais je n'aimais personne! "(p263)
Jenny revendique le droit pour une femme de pouvoir vivre en harmonie avec celui qu'elle aime sans sacrifier son art. Un beau portrait de femme écrit par une très belle plume. L'écriture de Sigrid Undset est à l'image de la littérature de son époque, beaucoup de descriptions, décors, nature, de très beaux portraits des personnages, psychologiques et physiques.
Après Vigdis la Farouche lu précédemment je compte bien continuer à explorer l'univers de cette grande dame de la littérature norvégienne.
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"Jenny"de Sigrid Undset est paru en 1911 en Norvège.
Écrit au début du 20e siècle, ce roman aborde des questions qui sont malheureusement toujours d'actualité pour certaines d'entre nous. J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur décrit avec finesse les états d'âme, les tourments de Jenny qui tout en tenant "sa place, son rôle de femme" va tenter de vivre sa vie comme elle l'entend. ( je rappelle que nous sommes au début du 20e siècle)
Les méandres de l'âme humaine sont explorés en mettant extrêmement bien en exergue les tensions psychologiques, ses propres injonctions contradictoires.

Jenny est une jeune femme norvégienne vivant à Rome où elle découvre ce qu'est l'indépendance avec ses amis jusqu'au moment où elle rencontre Helge Gran jeune norvégien. Cette rencontre va être un tournant dans sa vie.
Amour, sexualité , désir, voilà trois mots qui vont bien ensemble mais les trois ne sont pas toujours liés et lorsque l'on est au 20e siècle et de surcroît une femme, les contradictions et tensions psychologiques se bousculent.
S'il y a bien une évolution dans notre société ces questions sont toujours malgré tout loin d'être résolues. Comment vivre en toute serenité sa vie de femme, de mère sans sentir le poids de la societé, sans culpabiliser, sans remords ?
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Jenny ou le portrait fantasmé d'une Sigrid Undset bien loin de ses récits nordiques.
J'ai commencé par m'ennuyer copieusement sur ce roman, et puis sa petite musique a fini par agir, portée par l'incandescence de ce fragile roc qu'est Jenny.
Il faut en effet ne pas perdre de vue à quel point c'était au début du siècle difficile, exigeant d'être Jenny, ce double de l'auteur, une jeune femme qui fait le choix non seulement d'être elle-même, une artiste, mais en plus d'asseoir cette indépendance inacceptable pour l'époque sur un socle de valeurs puissantes en s'interdisant de transiger en aucune manière. Une construction mentale remarquable, mais dont Jenny va expérimenter la fragilité.
Ainsi ce personnage puissant et tragique aura fini par m'emporter, par-delà le romantisme un peu daté de certaines scènes. de même que celui de Gert Bram, père de son amour inabouti, dont la souffrance et la bonté m'ont réellement touchée.
Je retiens aussi de magnifiques évocations de la nature, et de langoureuses déambulations dans une Rome d'antan, carte postale mais si plaisante à imaginer.
J



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Roman d'amour, d'émancipation féminine, roman de recherche de soi-même aussi.

Ce livre a soulevé l'opprobre à l'époque ? Certes, mais pas sûre que tout lecteur n'estimera pas encore, au jour d'aujourd'hui, cette histoire fort peu morale, ou amorale, comme vous voulez. Sans en dire plus pour ne rien dévoiler. A ce propos, un conseil, ami babélionaute, si tu as envie de lire ce livre, évite d'aller lire les citations référencées pour ce livre, car certaines dévoilent des pans entiers de l'intrigue. Et cela doit enlever pas mal du plaisir de lecture.

Ceci dit, j'ai beaucoup aimé les personnages masculins. L'auteure les décrit tous avec beaucoup d'affection, je trouve.

En somme, c'est un beau roman, une littérature agréable à lire, sans aucune difficulté, même si, sans doute est-ce dû à la traduction, le style apparaît, à certains moments, un peu plat.

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Je ne l'avais pas relu depuis 30 ans et c'était un des Sigrid Undset dont je me souvenais le moins...
Quel roman bouleversant ! L'auteure y aborde de nombreux thèmes dont le principal est celui de l'émancipation féminine, de la liberté pour les femmes d'exercer un métier d'artiste tout en s'octroyant le droit de voyager, de gagner sa vie et de travailler en toute indépendance sans lier sa vie à celle d'un homme uniquement par respect des conventions.

Cette liberté d'esprit, cette façon de vivre de son métier, Jenny, jeune artiste peintre de 28 ans, les revendique avec vigueur : refusant le joug conjugal et plus encore celui d'un engagement amoureux qui lui couperait les ailes, elle entend bien profiter de sa jeunesse en parcourant l'Italie et en vivant modestement de ses peintures.

Mais Jenny traîne un mal-être profond depuis son enfance : farouche idéaliste, sa soif de pureté lui fait désirer un amour absolument réciproque et son sens de l'honneur lui interdit de se laisser aller à une aventure amoureuse sans que son coeur et son âme ne soient complètement engagés. En même temps, la jeune fille ressent douloureusement la solitude de ses années vécues uniquement pour son art, son travail. Jenny aspire à être aimée et à aimer.
Finalement, par lassitude presque pourrait-on dire, Jenny se résout à accepter l'amour timide d'Helge, tout en se convaincant qu'elle l'aime ou finira par l'aimer. Mais elle découvre assez vite qu'elle s'est fourvoyée...

Sigrid Undset excelle à décrire tous les sentiments et les phases dépressives de son héroïne.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste, bien traités, depuis Fransiska, la meilleure amie qui traîne une histoire d'amour compliquée en passant par Helge et son père tous deux si maladroits dans leur amour envers Jenny et tout aussi incapables de la comprendre, jusqu'à Gunnar si émouvant quand il comprend trop tard qu'il a toujours aimé Jenny et qu'il la pleure...
D'ailleurs, tout au long du roman, les femmes et les hommes peinent à se comprendre ou s'ils le font, c'est toujours à contretemps ou trop tard...

On trouve dans ce roman de très belles pages sur l'amour maternel ou sur les aspirations de la jeunesse, toujours très modernes aujourd'hui, comme ce besoin de quitter le nid familial pour s'émanciper ou découvrir le monde. C'est aussi une ode au printemps, célébré dans tous les pays où Jenny passe.

Certains trouveront cette oeuvre excessivement romanesque et mélodramatique, mais elle n'en est pas moins belle et juste dans la transcription des sentiments exaltés qu'éprouvent chacun des personnages.

Petit avertissement : attention à ne pas se fier à ce qui est écrit sur la 4ème de couverture et sur le résumé de l'éditeur de Babelio car une grande partie est erronée. Je n'en dirai pas plus et vous laisse découvrir ce beau roman.

Challenge multi-défis 2021
Challenge solidaire 2021
Challenge 19ème siècle 2021
Challenge plumes féminines 2021
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C'est au gré du Challenge ABC, parce qu'il faut bien compléter la lettre U, que j'ai acheté ce roman, mais d'occasion, car il n'est plus édité.
A Rome, au début du XXème siècle, Helge Gram rencontre Jenny Winge par hasard, en l'entendant parler norvégien avec son amie Fransiska. Il s'éprend de la jolie blonde. Leurs fiançailles, après le retour à Oslo, tournent au cauchemar.
Quelques temps après la rupture, la jeune artiste devient la maîtresse de Gert Gram, le père de Helge. Elle quittera celui-là également, fuyant au Danemark, en Allemagne puis à Rome.

Qui est donc Jenny Winge? A la fin du roman, nous ne le savons pas plus que Helge ou que Gert. Seul Gunnar Heggen la connaissait réellement, l'aimait et pourtant ne l'eut jamais.
Courant après son bonheur à travers l'Europe, la jeune femme pouvait-elle avoir une autre fin que le suicide? Cela se discute mais, pour ma part, Jenny me paraissait trop idéaliste pour se contenter de peu. Elle meurt comme tant d'autres grandes héroïnes de romans mais son histoire reste une grande pièce féministe.

Challenge ABC
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Sigrid Undset semble écrire de manière plutôt correcte. Dans la première partie de son livre je l'admets, le style émane des stéréotypes. Mais dès le milieu du roman le lecteur se trouve confronté à la singularité de son approche concernant la psychologie de ses personnages.

Lorsqu'il s'agit des émotions, Undset est toujours impitoyable et va jusqu'au bout de son analyse sans tabous. Ainsi, Jenny et sa meilleure amie Fransiska s'interrogent quant à l'éventualité de pouvoir tomber enceintes sans avoir jamais éprouvé un orgasme; un dialogue assez osé pour l'époque ..!

Mais l'essentiel de la narration traite de l'angoisse, les protagonistes évoquent leurs sentiments intimes communs à des personnes issues de toutes classes sociales. de leurs dialogues surgissent les blessures les plus douloureuses de ceux qui ont connu l'indifférence.

Pauvre Jenny ! Ou alors se serait-elle trompé ? Ses erreurs sont si compréhensibles et tellement humaines mais elles conduisent à un résultat si terrible .. Tout aurait-il pu être différent pour elle ? Je pense que oui si elle avait pu vivre cette histoire d'amour que lui promettait Gunar. Mais son destin tragique la rendît impuissante à pouvoir commencer une nouvelle vie; survivre au décès de son propre enfant est une expérience effroyable !

Jenny, à l'instar d'autres personnages féminins des livres d'Undset, sera toujours pour moi l'incarnation de la féminité, de la nature passionnée et inconciliable; vivant de manière tragique chacune de ses erreurs et déceptions.

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Challenge Nobel 2013-2014
4/15

Ce roman ne faisait pas initialement parti de ma liste du challenge Nobel mais l'ayant trouvé par hasard dans la bibliothèque de ma tante et ayant lu plusieurs bonnes critiques sur l'oeuvre de Sigrid Unset sur ce site, je n'ai pas hésité.

Comme l'indique le titre, on y suit Jenny, jeune artiste peintre norvégienne, venue à Rome pour travailler avec un groupe de quelques amis. Elle y fait la rencontre d'un compatriote, Heggen Gram, archéologue avec lequel elle se fiancera et repartira vivre en Norvège où elle fera la connaissance de ses beaux-parents, bel exemple d'un couple au bord du chaos.
Ce roman permet à Sigrid Undset de parler de la condition de la femme et de son épanouissement en tant que tel. Jenny est d'abord une jeune fille sérieuse, qui a eu une enfance solitaire et pour qui le travail est le plus important, l'amour étant loin de ses préoccupations premières. La relation qui naîtra entre elle et Heggen lui fera comprendre l'absolu qu'elle recherche dans l'amour et qu'elle ne saura pas trouver malgré les sentiments amoureux et la passion qu'elle fait naître chez ses amants successifs. En effet, cette soif d'absolu, cet idéalisme - qui n'a rien d'un romantisme exacerbé, il faut le préciser - pousse Jenny et Heggen à la rupture. A sa suite, elle aura une liaison avec le père de celui-ci.

Je ne peux parler plus précisément de la suite du récit sans en dévoiler la trame ce qui serait dommage. Je tiens juste à dire que la 4ème de couverture est inexacte et induit le lecteur en erreur. Jenny ne connaît pas une passion dévorante auprès du père de son fiancé et ne se bat pas, comme il est indiqué, pour faire reconnaître leur couple au mépris des conventions. Jenny ne se bat que pour elle et surtout contre elle car, finalement, elle est assez peu entourée et la société de l'époque assez peu présente. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti.

Je mettrais 3.5/5 à ce roman car j'ai beaucoup aimé la première partie et me suis lassée un peu par la suite. L'écriture est en tout cas très belle, fluide et le propos étonnamment moderne et d'actualité.
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Quelle jolie découverte que ce livre de la collection la Cosmopolite de Stock, déniché dans un vide-grenier !
Je ne connaissais pas Sigrid Undset écrivaine norvégienne prix Nobel en 1928.
Jenny commence et se termine à Rome au début du XXème siècle. C'est l'histoire mélodramatique d'une jeune femme, belle et indépendante, qui évolue dans un cercle d'artistes expatriés scandinaves, et qui ne sait pas quel sens donner à sa vie, tiraillée entre sa passion pour la peinture, et les relations décevantes qu'elle entretient successivement avec plusieurs hommes, dont un étudiant archéologue et son père.
Si le style est classique, le roman qui parait à bien des égards autobiographique, est néanmoins d'une modernité incroyable dans la description qu'il offre des questionnements, des atermoiements, des tergiversations d'une femme confrontée à des situations difficiles en matière d'engagement artistique et surtout amoureux.
Le portrait que Sigrid Undset fait de Jenny est admirable, empreint de finesse psychologique et de subtilité.
Eprise d'absolu, Jenny ne veut pas dépendre des hommes et du regard qu'ils peuvent porter sur elle. Elle vise l'autonomie et se sent responsable de ses actes et de ses choix.
En même temps, elle aimerait vivre une vraie passion amoureuse et cette recherche l'amène à répondre de manière passive aux hommes qui la séduisent. Enfermée dans ses contradictions, elle ne parvient pas à les aimer.
Sigrid Undset nous invite à partager la triste destinée d'une jeune femme moderne avant l'heure qui essaye d'échapper aux conventions sociales, connait de nombreuses désillusions et ne réussit pas à s'épanouir dans une époque où l'émancipation des femmes n'était pas possible.





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Jenny jeune artiste norvégienne de 29 ans rencontre à Rome Helge qu'elle croit aimer avec qui elle se fiance. Entière, indépendante, en quête d'absolu, elle caresse beaucoup d'espoirs. Rentrée en Norvège, elle entame une liaison avec le père de Helge Gert, liaison qui la révèle et la détruit peu à peu.
Jenny ne peut accepter un amour sans pouvoir le rendre, elle n'a pas le don du bonheur. Trop idéaliste, elle ne parvient pas à aimer quiconque. La vie se charge de détruire ses illusions, son absolu par "un acide destructeur qui tue sa vie d'autrefois".
Un portrait de femme, un roman psychologique, une analyse du statut de mineure des femmes dans les années 1910 (dans un pays pourtant pionner en ce domaine)
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