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Critique de mylena


C'est dans le cadre du challenge Solidaire 2021 que j'ai découvert Sigrid Undset. Ce recueil rassemble quatre nouvelles, «L'âge heureux» et «Simonsen» datent de 1908, «Maternités» et «La bergère de porcelaine» de 1912.
J'ai apprécié « Maternités » qui traite des différentes manières d'être mère, biologique ou de coeur, le sujet est traité avec délicatesse, la vie quotidienne toute simple est dépeinte avec beaucoup de naturel. Les considérations sociales apparaissent en filigrane du début à la fin, pesant sur tous les personnages, les tractations financières du début de la nouvelle nous situent bien la vision de l'enfant en bas-âge et montrent le décalage mental avec notre époque.
La deuxième nouvelle du recueil, «L'âge heureux», m'a beaucoup moins accroché, j'ai eu beaucoup de mal à m'y retrouver dans les personnages. Il faut dire que dans presque toutes ces nouvelles le début est un peu abrupt, on entre directement dans le sujet un peu comme si on connaissait déjà les personnages. Mais dans « L'âge heureux » en plus je n'arrivais pas toujours à savoir clairement qui disait quoi. Pour le thème de la nouvelle je n'ai pas tout compris non plus : le suicide de l'amie d'Uni par exemple. du coup, je ne suis pas sûre d'avoir tout compris des contradictions que voit Uni entre son ambition théâtrale et sa relation amoureuse. Par contre le poids des pressions sociales de l'époque est absolument bien rendu.
«La bergère de porcelaine» est la nouvelle qui m'a le moins plus. La description de Paris au début du Xxème siècle par une étrangère est particulièrement vivante et réussie, le rôle que joue la petite figurine de porcelaine pour créer le lien entre la narratrice et la mère de Léon est une jolie trouvaille, par contre je n'ai pas eu du tout d'empathie pour la mère de Léon contrairement à la narratrice. La seule chose que j'en tire c'est que c'est plutôt rassurant de voir qu'au début du Xxème des erreurs éducatives soit disant récentes étaient déjà tout à fait présentes !
Le sujet de Simonsen est le plus fortement social, c'est un sujet comme les aimait Maupassant. C'est dur, Simonsen n'a pas vraiment les pieds sur terre mais est un brave homme, le fils est très ambigu, la belle-fille, odieuse mais très fine. C'est une peinture pessimiste de la société où, hors mariage, il n'y a pas de vie possible, et où chacun vit sous le poids d'injonctions contradictoires. La fin où Simonsen, fataliste, se dit que si cela finit comme ça, c'est que Dieu l'a voulu, est d'une forte charge athéiste, ce qui m'a surpris de la part de l'auteur.
Je suis contente d'avoir découvert cet auteur, mais je l'ai trouvé assez difficile à lire, ce qui ne m'incite pas à lire ses romans, par définition beaucoup plus longs.
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