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Critique de christinebeausson


"Petlya I kamen v zelyonoï travye" ... ils disent, titre original ... "Boucle et pierre dans l'herbe zelyonoï".
Avec cette lecture nous pénétrons dans un drôle d'univers :
On apprend "strich, stein, grün, gras" .... ils disent "la corde et la pierre sur la tombe recouverte d'herbe verte" ... les symboles du tribunal de la Vehme ... voilà d'où vient le titre français peut être,
Se rappeler ces cigarettes russes à long bout en carton, que l'on m'avait offertes toute gamine, elles étaient de toutes les couleurs pastels ... des papirossy... j'avais oublié leurs noms,
On revisite une Baba Yaga présentée comme "Une horrible sorcière, habitant généralement une maison sur pattes de poule et consommant de préférence de jeunes enfants à chair tendre, qu'elle cuit dans son four à pain" (1),
On découvre une histoire sur les conséquences de la présence d'albumine et l'arrêt du métabolisme, plutôt obscur,
On entend les cris du condamné à mort qui hurlait "je remercie d'avance" une façon comme une autre de mettre fin à la torture,
On apprend qu'il était impossible de trouver un plan de la ville de Minsk "puisque toute carte géographique d'une ville soviétique est classée secret défense,
On constate qu'il existe un monde où rien ne nous appartient car "on nous a tout donné : travail, logement, même dans nos magasins, on ne vend pas, on donne",
On vit avec deux enfants qui refusaient de s'endormir, la douleur et la peur,
On traite au soufre, "Le soufre est principalement utilisé en traitement préventif et curatif contre l'oïdium et la tavelure et l'érinose des cultures fruitières, potagères, de la vigne et des rosiers. Une fois pulvérisé sur les végétaux, le soufre se transforme en vapeurs chargées de particules soufrées qui enveloppent le végétal visé", non, il ne s'agit pas de ce traitement, mais de l'injection de soufre sur des humains,
On écoute une description de l'autisme comme l'arme pour survivre ... "l'absolu repli sur moi même dans mon abri antiaérien, où je peux fuir le désarroi, l'inquiétude et la peur qui m'assaillent".

Comme ce livre est lourd, touffu les noms, les patronymes, les surnoms emmêlent nos neurones.
Une leçon d'histoire où nous remontons au temps de gloire du petit père des peuples celui qui a dirigé le pays d'une main de fer cassant, tuant, asservissant le peuple qui l'avait porté au pouvoir.
Les références historiques sont si nombreuses et les héros sont devenus renégats alors nous nous y perdons.
L'histoire d'un écrivain ou écrivaillon qui cherche à comprendre et à essayer d'expliquer sa conduite et de réfléchir à ce qu'il veut faire de sa vie.
L'histoire de son amoureuse qui essaye de se dépêtrer de son histoire familiale, enfouie sous des tonnes de meurtres perpétués par un régime fanatique, et sous des tonnes de noms oubliés dont il faut se souvenir car l'histoire a effacé leurs existences, de leurs vies et de leurs oeuvres il ne reste que le souvenir.
Comment vivre dans ce monde là... il reste la vodka ... encore la vodka et toujours la vodka.

(1)
Dans les contes russes, les Babayagas sont des personnages mi-sorcières, mi-ogresses. A Montreuil, c'est le surnom qu'ont adopté 21 dames qui habitent une résidence autogérée, participative et engagée, réservée aux femmes de plus de 60 ans : la Maison des Babayagas. Les occupantes de cet immeuble HLM du centre-ville imaginent au quotidien des projets pour vieillir comme elles ont vécu, indépendantes et autonomes.
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