Mal conseillé par Guizot, Louis-Philippe aimait à répéter qu'"il n'y aurait plus de Révolution en France" et s'opposait à toute réforme. Le 22 février 1848, l'interdiction d'un banquet provoque une violente manifestation ; les rues se hérissent de barricades ; le palais des Tuileries est saccagé, le trône brûlé. "L'impossible révolution" s'étend si rapidement que l'imprévoyant souverain abdique après deux jours d'émeutes.
(...)
Bien que la révolution de février 1848 n'ai été en France qu'une culbute, une surprise et une bagarre, elle se précipite sur l'Europe avec la violence d'un raz de marée, franchit fleuves, montagnes et frontières, provoque émeutes et jacqueries. Elle gagne Milan, Naples, le Wurtemberg, la Hesse-Darmstadt, le Nassau, le Piémont, la Hesse-Cassel, Vienne, Berlin, Venise, Prague, la Croatie, la Serbie, la Roumanie...
465 - [MU421, p. 32-33]
En 1876, le pasteur-aumônier de la cour (allemande) Stoeker - "le Chateaubriand de la Spree" - publie une brochure : L'Esprit religieux dans le peuple et l'armée allemande pendant la campagne de France, qui est un douloureux galimatias. Il inspire une campagne antijuive marquée, de 1881 à 1884, par de nombreuses réunions, des pillages, des mauvais traitements. Cité comme témoin devant un tribunal de Berlin, un prédicateur refuse de prêter serment parce que le président des échevins est juif ; il est condamné à 300 marks d'amende. Bismarck ne s'associe pas à ce mouvement antisémite. Il précise sa position au cours d'une séance du Conseil des ministres : " Je suis contre les Juifs progressistes, mais non contre les juifs conservateurs." Un autre jour, il dit à l'adresse des Israélites progressistes : Qu'ils prennent garde et qu'ils ne me forcent pas à me défendre contre eux ! " Busch le félicite aussitôt : " Si Votre Excellence édicte jamais quelque mesure contre les juifs, elle aura à ses côtés dix millions d'Allemands qui les détestent ! ..." Busch ne se trompait pas : Il annonçait le régime hitlérien.
459 - [MU421, p. 311]