Citations sur La paix ça s'apprend ! (17)
Alors qu’au siècle dernier nous avons tous appris à soigner nos dents, nos cheveux et notre peau, soit la face visible de nos corps, nous n’avons nullement avancé par rapport à l’acquisition de rituels de soin psychique. Au contraire, nous avons probablement même reculé, avec une sécularisation qui, dans sa volonté de libérer l’individu, a trop souvent supprimé les gestes de l’intériorité et de l’introspection. Moins de temps “officiellement” consacré à la contemplation, moins de méditation, moins de silence aussi. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à une situation où nous avons intégré le soin du corps, parfois à l’extrême, mais pas celui de la conscience – bien que la science démontre de plus en plus l’importance des rituels de l’hygiène psychique. Nous soignons notre peau, mais négligeons notre paix.
Notre conviction est simple : si un être humain se sent bien accueilli dès sa conception, qu’il grandit dans un climat d’amour, d’ouverture et de respect de son individualité, qu’il évolue dans un contexte d’appartenance soutenante, qu’il apprend à connaître ses talents et à les mettre en pratique, qu’il apprend à dépasser ses fragilités avec bienveillance et est encouragé à trouver un projet de vie qui fasse sens, il n’y a pas de raison qu’il adopte la violence pour s’exprimer ou se sentir exister...
Nous ne voyons pas le rapport entre la paix politique et la paix intérieure. Nous pensons que la paix tombe du ciel, ou qu’elle vient exclusivement du monde extérieur, qu’elle dépend avant tout de l’action politique et des conditions économiques. Dans nos librairies, nous avons bien séparé le rayon Politique et Histoire du rayon Développement personnel, celui-ci étant considéré comme plus “féminin”, plus privé, plus rose et donc éloigné du monde “vrai”. Nous avons tellement dépecé le monde en espaces extérieur et intérieur que nous ne savons plus penser la paix.
Vivre en paix n'est pas nécessairement vivre SANS conflits, mais AVEC nos conflits. C'est vivre de telle manière que nos conflits se résolvent , ou au moins se régulent et deviennent gérables, sans qu'ils entraînent de la violence, de la haine ou la guerre.
Le précepte de compassion, qui est au coeur de toutes les traditions religieuses, spirituelles et éthiques, nous invite à toujours traiter autrui de la manière dont nous aimerions être traités nous-mêmes. La compassion nous incite à nous engager sans relâche à soulager les souffrances de tous les êtres et à apprendre à ne pas nous considérer nous-mêmes comme le centre du monde, mais à être capable de placer autrui à cette place centrale. Elle nous enseigne à reconnaître le caractère sacré de chaque être humain, et à traiter chacune et chacun, sans aucune exception, avec un respect inconditionnel et dans un esprit de justice et d'équité. (...)
(La compassion) s'avère indispensable à la création d'une économie plus juste et d'une communauté globale harmonieuse et pacifique.
Notre conviction est simple : si un être humain se sent bien accueilli dès sa conception, qu'il grandit dans un climat d'amour, d'ouverture et de respect de son individualité, qu'il évolue dans un contexte d'appartenance soutenante, qu'il apprend à connaître ses talents et à les mettre en pratique, qu'il apprend à dépasser ses fragilités avec bienveillance et est encouragé à trouver un projet de vie qui fasse sens, il n'y a pas de raison qu'il adopte la violence pour s'exprimer ou se sentir exister...
Ainsi, à côté des piliers traditionnels de l'éducation que sont lire, écrire et calculer, tout citoyen d'aujourd'hui a un besoin urgent d'apprendre la connaissance de soi, et d'intégrer, dès la maternelle, quelques apprentissages de base qui sont des clés du "bien vivre ensemble".
Nous savons nous former à la guerre, il est urgent de nous former à la paix, en dépassant les croyances frileuses sur ce sujet.
"Ce qui nous pose problème, ce n'est pas ce que nous ne savons pas, c'est ce que nous savons avec certitude et qui n'est pas vrai." Mark Twain
L'empathie ne veut évidemment pas dire 'laisser faire". Une éducation empathique ne va pas donner des enfants-rois. Bien au contraire, puisque nous avons aussi des neurone-miroirs dans notre cerveau. Voilà encore une découverte récente qui mérite d'être largement connue. Il s'agit des neurones de l'imitation : c'est par ces neurones que l'enfant va imiter ce que fait l'adulte. Si l'adulte impose, frappe ou crie, l'enfant va imiter l'attitude et imposer, frapper ou crier. Alors que si l'adulte est tendre, à l'écoute et prévenant, l'enfant va apprendre les gestes de la tendresse, de l'écoute et de la prévenance. Donc c'est l'adulte qui montre le chemin. Bien sûr, ce n'est pas facile tous les jours, mais l'adulte devrait être un modèle pour l'enfant. S'il est dur, humiliant, agressif, l'enfant apprend à être agressif, dur et à entretenir des rapports de force avec les autres. Il faudrait donc que les adultes se conduisent de façon empathique, bienveillant, soutenant avec l'enfant pour que celui-ci apprenne à être et vivre de la sorte.
Nous aurons également besoin de développer notre aptitude naturelle à la gratitude : voir et célébrer ce qui est, ce qu'on a et vit plutôt que de s'en plaindre. La gratitude est la vigoureuse vitamine de la relation à soi, à l'autre et à la vie, comme le prouvent aujourd'hui les recherches faites en psychologie positive.