AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Isabelle Rosselin (Traducteur)
EAN : 9782330144098
224 pages
Actes Sud (10/03/2021)
3.88/5   46 notes
Résumé :
Poème célébrant un personnage ou un événement, parfois poème lyrique destiné à être accompagné de musique : telle est l’ode, selon la définition usuelle.

Il n’est donc pas surprenant que David Van Reybrouck ait intitulé ainsi ce livre, tant il s’inscrit sous le signe de la ferveur, de l’enthousiasme, de la beauté et de l’ardeur, de l’amitié et de la gratitude, de la mémoire et de l’histoire. Et toujours dans les parages de la poésie.

Mu... >Voir plus
Que lire après OdesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 46 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Attiré par le nom de l'auteur du Fléau , mon grand coup de coeur de l'année 2019 , j'ai acheté ce livre sans hésiter et sans en savoir grand chose. Au prime à bord ces chroniques publiées à divers dates dans un quotidien où il aborde des sujets très divers, semblent trés intéressantes. Mais le ton malheureusement prend souvent la tournure « odes à ma personne », un brin de narcissisme qui m'a un peu refroidie. Pourtant il y a ici de nombreux beaux moments à partager, comme dans l'ode au printemps ce bois de Hal près de Bruxelles où il y pousse, sous les bouleaux encore frêles, un tapis bleu-mauve de jacinthes sauvages qui ondule à l'infini. La photo qui y correspond est magnifique , on dirait le ciel au-dessus et au-dessous des arbres. Ou l'ode à la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker, que j'apprécie aussi beaucoup, où il parle de “Work/Travail/Arbeid” un spectacle de danse appelé ici “exposition “qui a lieu dans un musée, et dont le cycle dure 9 jours, l'exposition entière durant neuf semaines. “La première exposition de danse au monde qui dure toute une saison, tandis que la lumière change lentement. Les interprètes – sept danseurs, six musiciens et un chef d'orchestre – donnaient la représentation même quand il n'y avait personne.”Ou l'ode à l'amour silencieux”, délicieux dialogue le temps d'un voyage en train.....

Difficile aussi de reconnaître dans la forme et dans le fond de certaines odes l'auteur du Fléau. Dans « l'ode à la jalousie » par exemple, il écrit , “« Tu as tout pour devenir une grande philosophe”, lui ai-je dit, car la perversion, l'évitement créatif de la norme publique par des adultes consentants, est souvent un signe d'intelligence.” , parlant d'une de ses amies polygame et bisexuelle, qui pratique le SM et est jalouse de « son esclave »qui flirte avec une connaissance à elle....Le lien direct ici entre perversion et intelligence me semble bien étrange .

Bien que partageant une grande partie des passions et goûts artistiques de van Reybrouck , j'ai fini par me lasser de toutes ces odes où est omniprésent ce monsieur qui sait tout , connaît tout et critique et fait la contre moral aux nombreux maux de nos sociétés plus qu'évidents sans vraiment grande originalité, exhibant par ce biais un esprit de tolérance dans l'air du temps . Un homme qui ne craint rien, ose regretter, prend la défaite comme le début d'une victoire, dans l'amitié ne prend pas l'âge en considération, .......waouh quel personnalité ! D'un homme si cultivé , ayant autant de talent et ayant fait le tour du monde , je me serais attendue à plus d'humilité, ce qui en est loin le cas ici. Et je ne sais pas si c'est dû a la traduction mais même la prose ne m'a pas emballée. Mais j'ai adoré les illustrations «  sous-bock » de Tzenko correspondant à chaque ode. Bref un avis très mitigé, mais j'ai déjà deux de ses livres achetés à lire, donc j'ai intérêt à passer outre cette petite déception .

Commenter  J’apprécie          1038
Voilà le genre de gars que j'aimerais connaitre et côtoyer dans la vraie vie.

David et moi, nous parlerions de tout et de de rien, de musique, de peinture, d'art plastique, de littérature. du courage politique, de la fraternité, de l'échec, du risque, de l'amour silencieux.

Il m'expliquerait les chorégraphies d'Anna Teresa de Keersmaeker (j'avoue ne rien piger à ce qu'elle fait) ou les oeuvres de William Kentridge, me lirait les poésies de Sony Labou Tansi, un poète africain totalement oublié, me raconterait sa rencontre avec Kofi Annan. Ensemble, on affronterait les éléments sur la Cambrian Way, sans prendre aucune photo, promis.
Peut-être même que, lorsque je lui rendrais visite, on écouterait Arvo Part ou la voix mélancolique de Wendy Rene, tout en sirotant le jus de pomme-carotte-gingembre qu'il m'aurait préparé.

Et puis on se disputerait sur le besoin de paroles de l'hymne européen, sur la nécessité de leaders politiques qui soient aussi des leaders spirituels, sur son refus d'avoir des enfants, … Il s'énerverait, je bouderais et puis petit à petit, on écouterait ce que l'un et l'autre veut dire pour ensuite faire un pas vers l'autre.

En fait, David van Reybrouck aurait très bien pu être un ami : nous avons habité le même quartier (mais je ne l'ai jamais croisé), nous pratiquons tous les deux le yoga (apparemment pas au même endroit : mon yoga est beaucoup moins sportif – inutile d'enfiler un soutien-gorge de sport pour assister à mon cours – et plus contemplatif), nous voyageons souvent en train vers Paris, nous fréquentons les mêmes lieux (communs ?), … Mais voilà je me contenterai d'une amitié potentielle, une amitié fictionnelle, ce n'est peut-être pas plus mal. Car, tout comme son ami Konstantin, je suis une adepte de l'amour et de l'amitié silencieux.

PS : je ne connais absolument pas ce monsieur, et donc sa réaction d'énervement est purement imaginaire. Si ça tombe, ce gars est d'une douceur et d'une patience exemplaires.

Commenter  J’apprécie          3311
J'ai sauté sur ce nouveau livre de David van Reybrouck car j'ai remarqué le portrait de Bowie en cosmonaute - intrigant. Mais j'ai aussi acheté ce livre de cet auteur belge (traduit du flamand par Isabelle Rosselin) car j'avais adoré son tout petit livre intitulé Zinc, sur l'incroyable confetti de terre libre qui se trouvait autrefois à la croisée des frontières françaises, belges et allemandes (prussiennes pour être plus exact) et qu'aucune puissance n'a réclamé durant près d'un siècle, une histoire d'utopie européenne, disparue après la première guerre mondiale. J'avais aussi bien aimé son roman le Fléau, sur le plagiat, l'Afrique du Sud, Maeterlinck et deux trois autres sujets dont quelques pages très intelligentes sur les gothiques - hé oui. J'ai aussi mis six mois à lire son gros livre sur le Congo, une histoire dramatique, un travail de recherche colossal - c'est que van Reybrouck prend son temps.
Avec Odes, on est dans le journal intime transformé en chapitres avec des thèmes précis : l'Ode à la déconnexion (difficile aujourd'hui de faire quoi que se soit sans regarder sans arrêt son natel), l'Ode à Anne Teresa de Keersmaeker (qui vous donnera l'envie d'aller voir ses chorégraphies), l'Ode au printemps ou encore l'Ode à David Bowie ou la plus belle chanson des Doors.
Vous l'aurez compris, ce livre est riche en réflexion, sur l'art, la morale, l'état du monde, notre relation à la religion, à l'autre. Il ne manque pas d'humour ni d'expériences ni d'arguments et nous parle du suicide avec le même sérieux et - paradoxalement - la même légèreté qu'il nous parlera de son admiration pour Sony Labou Tansi ou Modiano ou de la plus belle chanson d'amour des Doors tiens, sans oublier son emballement sincère lorsqu'il va voir les septante mètres de la Tapisserie de Bayeux !
Odes est le livre idéal pour s'échapper hors du monde tout en y restant présent car la lecture n'est pas une fuite comme on le pensera à tord - la lecture c'est "faire fuir". Avec le bon livre entre vos mains, la lecture aide à faire fuir le trop de réel, bouter la bêtise, chasser la médiocrité, bousculer nos certitudes, refouler la facilité de penser, assaillir les frontières et briser la mer gelée en nous. Et il me semble que c'est ce que fait Odes, qui à sa façon célèbre la vie (intellectuelle), même si l'auteur se la pète un peu parfois - personne n'est parfait.
Commenter  J’apprécie          175
Archéologue préhistorien de formation, le flamand David van Reybrouck a délaissé ses envies de fouilles pour l'écriture sous toutes ses formes : théâtre, poésie, journalisme.

En ce printemps 2021, David van Reybrouck publie “Odes”, un recueil dans lequel il célèbre les oeuvres et les personnes qui ont marqué sa vie d'écrivain engagé et passionné.

Un recueil qui rassemble trois sortes d'odes: les unes à sujet éthico politique, les autres à sujet artistique et à theme autobiographique. Ainsi se cotoient une réflexion sur la notion de fraternité, un hommage à Kofi Annan, le bricolage de génie est mis en avant, un éloge d'une coiffeuse transgenre rencontré à Berlin , ou son amour pour les peintures de Tuner

Mélant ces odes lyriques, parfois naives mais toujours enflammées à des fragments d'autobiographie dans lequel il dévoile une vie pas forcément consensuelle, David van Reybrouck affirme avant tout son absence de tabous et son envie de positivisme et de partager ses élans du coeur..

Une lecture singulière qui tranche avec le consensus et le politiquement correct actuel !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          130
David van Reybrouck est un historien belge néerlandophone surtout connu pour Congo, Une histoire, un pavé de plus de 800 pages traçant un vivant portrait de ce pays continent, depuis la préhistoire jusqu'aux débuts du XXIème siècle.
Odes est un recueil de chroniques publiées entre 2015 et 2018 pour le journal de Correspondent. David van Reybrouck y relate ses coups de coeur, que ce soit en matière de voyages, littérature, musique, danse ou même cuisine. Il se montre un Européen convaincu, mais ouvert sur le monde, que ce soit l'Afrique ou l'Asie, en passant par les Etats-Unis, portant un regard acéré sur ce qui nous rassemble et ce qui nous divise.
Mais fallait-il pour autant réunir dans un livre ces billets d'humeur ? Les "fans" de David van Reybrouck resteront sur leur faim en attendant un autre vrai livre historique, où se mêle L Histoire et les histoires, qui nous éclairent sur le présent et notre futur.
Commenter  J’apprécie          70


critiques presse (3)
LeDevoir
16 août 2021
Avec ferveur et humanisme, l’écrivain flamand fait flèche de tout bois. Un livre libre et joyeux. Une chose trop rare pour être boudée.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LePoint
15 juin 2021
L’auteur de « Congo, une histoire » publie chez Actes Sud ses « Odes » à la vie, à l’amour, au voyage, à la nuit. Un baume d’humanité.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
02 avril 2021
Odes à la femme de ménage et à quelques autres
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Mais le plus beau est naturellement un buffet de gare sans gare et même sans train. Pour cela il fallait que je sois à Kinshasa. Le train pour Matadi ne circule plus depuis des années déjà, avais-je entendu dire, mais parfois, soudain, d’un seul coup, il surgit, une fois par semaine, une fois par mois, personne ne le sait précisément, d’ailleurs quelle importance, il surgit, lentement, en rampant, toujours recouvert de grappes de personnes, de jerrycans jaunes, de gerbes de sucre de canne, d’attentes pleines d’espoir, crissant bruyamment sur les rails rouillés. Et devant cette gare en ruine sont installés cinq ou six parasols effilochés, jaunes, rouges, bleus, et sous l’un d’entre eux est accroupie maman Justine, devant une petite poêle bosselée où elle casse deux œufs et émince des oignons qui grésillent à la chaleur du feu de charbon, elle s’essuie le front et me sourit : “Les œufs c’est bon dit-elle, et il n’y a pas de train aujourd’hui, tu veux du pilipili avec ?”
Commenter  J’apprécie          364
Dans un café à Tokyo, je bois un thé vert épais. Je relis les notes de mes entretiens et planifie les jours suivants. J’envoie des messages à des amis dont la vie se déroule quelques heures en amont. Soudain, ma main se fige. Soudain, je vois le nom d’un ami dont la vie s’est déroulée quelques années en amont.
Chaque jour, je transporte avec moi un cimetière, un beau cimetière tout neuf. Beaucoup de morts n’y gisent pas encore. On y voit pour l’instant plus de verdure que de sépultures, plus de parterres que de poussière. Dans le cimetière de mon carnet d’adresses, je les rencontre de plus en plus souvent. Je cherche un vivant et mon téléphone me suggère un mort. […]
Je range mon téléphone. Mon thé a refroidi.
Je ne peux pas me résoudre à les supprimer. Pourquoi le ferais-je ?
Refaites surface, ai-je envie de leur dire. Passez me voir de temps en temps. Incisez la maladie de ce corps. Dénouez la corde. Refoulez cette toux pour vous ramener à la vie. Soyez ici de temps en temps.

(ode aux morts dans mon téléphone)
Commenter  J’apprécie          140
Marc Dutroux et Oussama ben Laden ont suscité chez des générations entières de parents la ferme conviction que le monde extérieur, grand et libre, ne valait rien. C’est environ à cette époque que la pompe à bière, le home cinéma et la machine à expresso ont fait leur apparition : au lieu d’une vie publique dans les bistrots, les cinémas ou les cafés, on restait entre soi à la maison, tandis que la salle de bains se mettait à ressembler de plus en plus à un centre de bien-être privé. La rue commerçante - l’espace public qui de tout temps devait continuellement dégager une impression festive de sécurité insouciante – ne pouvait plus produire cet effet que par le déploiement d’une armée d’agents de sécurité devant chaque porte, des malabars inexpressifs avec un pot entier de gel dans les cheveux et un fil téléphonique torsadé à l’oreille.

(Ode à l’autostop)
Commenter  J’apprécie          151
La fraternité est plutôt malmenée. Quand l’Ode à la joie de Beethoven a été promue hymne européen en 1985, elle a vite été dépouillée de son texte allemand, que dis-je, privée de tout texte. La politique de neutralité linguistique et tout ça. L’Europe est la seule constellation politique au monde dont on ne peut que fredonner l’hymne. Qu’en déduire de ce projet politique ? Du citoyen européen ? Une créature qui marmonne, qui chantonne. En guise de participation.
Commenter  J’apprécie          130
- Elle est lesbienne ?
- Non, vraiment pas.
- Pourquoi tu n’essaies pas alors ? Qu’est-ce que tu as à perdre ?
- Tout.
- Tout ?
- Demain soir, je la revois, Daniel. Nous serons de nouveau assis l’un en face de l’autre pendant trois heures. Elle aspirera ses huîtres en ouvrant de grands yeux affamés. J’ai découvert une chose que la plupart des gens passent leur vie entière à chercher. Pourquoi risquer de la perdre ?
- Et c’est quoi, cette chose ?
- L’inépuisable. Laisse-moi savourer ce qui est là.

(Ode à l’amour silencieux)
Commenter  J’apprécie          101

Videos de David Van Reybrouck (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Van Reybrouck
David van Reybrouck est né à Bruges en 1971 dans une famille flamande de fleuristes, de relieurs, d'électriciens et d'artistes. Il a étudié l'archéologie et la philosophie aux universités de Louvain et de Cambridge et détient un doctorat à l'université de Leyde. Militant pour la démocratie et le climat, David van Reybrouck est essayiste, historien, romancier et auteur de théâtre. Son nouveau livre, **Nous colonisons l'avenir**, vient de paraître.
« Je passe beaucoup de mon temps dans les salles de réunion alors que je préfère être dans mon atelier littéraire. Mais franchement, en tant qu'écrivain, aujourd'hui, je trouve difficile d'écrire quand il y a un trou dans le toit. C'est difficile d'écrire quand ça goutte et donc, de temps en temps, je me mets debout pour aider et faire quelque chose contre ce problème. [...] J'essaie de trouver l'équilibre entre mes activités littéraires et démocratiques… La lutte pour trouver cet équilibre en vaut la peine, et la conséquence est nette : il y a certains livres que je ne veux pas écrire parce que je suis en train de parler à un ministre ou que je suis en train d'organiser ou de mettre sur pied quelque chose avec des citoyens. »
Pour découvrir l'oeuvre de David van Reybrouck : https://www.actes-sud.fr/contributeurs/david-van-reybrouck
+ Lire la suite
autres livres classés : danseVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (156) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}