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Critique de Amakir


« Il était possible que chaque âme vive dans un pays-miroir, sans personne autour. »

Chargé en références, Impurs est une réussite sociétale. J'ai pourtant pris peu de plaisir à le lire. Je pense avoir aimé l'univers dans sa globalité pour ce qu'il représente. L'auteur écrit bien et ses idées sont culturellement d'un haut niveau.

Impurs nous baigne dans une noirceur intégrale où la folie est prédominante.

Galen, le protagoniste principal aspire à la pureté, il se positionne cérébralement au-dessus de n'importe quel humain et il est convaincu de détenir la vérité.
De la méditation à la démence, il n'y a qu'un pas. Galen donne le ton dans ce huis clos oppressant.
Capable de se projeter hors de son contenant corporel, il ne répond pourtant plus de rien dès que sa cousine sexy s'impose.

« Samsara, l'attachement au monde. le désir sexuel en était la pire manifestation. Un besoin qu'il ressentait dans sa colonne vertébrale, qui remontait le long de son dos jusque dans sa nuque, relié à sa bouche. C'était fou, complètement fou, et cela étirait le temps. Seul un eunuque pouvait trouver la paix. Châtré. C'était le chemin le plus rapide vers l'illumination. »

La famille ici semble représenter la société, telle qu'elle déforme ses hôtes.
Une famille profondément injuste, angoissante, noire et sordide. La mère, noyau parental, se hisse du haut de sa grandeur matriarcale et accapare son fils d'un amour exclusif et étouffant, où chaque décision est tronquée par son jugement unique.

Le seul refuge pour Galen est la construction d'une transition vers un nouveau cycle. Il est attaché par une sorte de cordon lui permettant d'assembler les deux parties du corps matériel composé de son corps physique et son double vital qu'il considère comme étant son corps éthérique.
C'est à ce moment-là que j'ai failli me perdre dans les affres et les méandres de la pensée de Galen.
En fait, c'est assez simple. Je me suis retrouvée en chemin !

Dans le bouddhisme, Samsara est lié au cycle de la vie conditionné et ininterrompu, dans lequel les vies sont soumises à la dépendance, l'aveuglement et la souffrance.
Nous l'appelons plus communément le karma.

« Nous étions terrifiés par le néant, par l'ignorance de ce que nous réservait l'avenir, de ce que nous devions faire, de ce que nous devions être. La répétition est un point de concentration, un refuge. »

Par la méditation, la lecture et la musique, Galen s'échappe jusqu'au moment où il arrive au point de non retour.
Jeune homme torturé, sa fuite n'en sera que punitive. Il cherche une solution dans la rédemption en pensant être maître de ses actes, alors que la société mère l'a déjà englouti.

« Galen oeuvra sur le sillon dans l'obscurité sans lune. Se guida à tâtons le long des murs avec la pelle. L'air creux, un temps de reflux. le son amplifié. »

Impurs est mon premier livre de David Vann. Je connais peu l'auteur et mon ressenti est neutre.
Selon ma première impression, qui n'appartient qu'à moi, l'auteur semble pointer du doigt notre système actuel, qui n'est qu'un exemple parmi d'autres. Il dénoncerait les principes même crées par l'humain, ces fondamentaux nous obligeant à vivre de cette façon. Alors que la vie ce n'est pas ça. La vie ce n'est pas d'aller travailler pour gagner de l'argent et faire ses courses après avoir payé ses factures.
Le conditionnement de notre société ce n'est pas la vie. C'est juste un échantillon de comment nous pouvons vivre.

« Il ne voulait pas que le soleil se lève aujourd'hui et il était prêt à passer le restant de sa vie à cette période de la journée, le ciel d'un bleu foncé si beau, l'air tiède et la lune descendante. Presque l'obscurité, toute chose déjà présente sans être encore entièrement formée, le monde en devenir sans être encore abouti. »

Si Jonathan Livingston le goéland accompagne fréquemment les lectures de Galen, c'est parce qu'il rêve de s'envoler avec lui…


Lu en août 2021
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