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Critique de gabb


gabb
08 février 2022
Bon, ben ce sera rapide.
Que David Vann me pardonne, mais pour une fois je n'ai rien à dire.

Rien - ou presque - sur son texte d'une infinie noirceur, rien sur sa prose parfois trop confuse, et rien sur son héros Galen ni sur les obscurs frapadingues qui l'entourent (à savoir une mère hypocrite et castratrice, une tante jalouse et machiavélique, une cousine perverse et nymphomane : y'en a vraiment pour tous les [dé]goûts !).

Impurs, ce n'est finalement que le récit creux et décousu d'une querelle familiale terriblement malsaine, entrecoupé de longues séances de méditations complètement nébuleuses (où Galen, souvent nu et tous chakras ouverts, développe de vagues délires mystiques teintées d'ésotérisme et de préceptes New-Age), et de scènes carrément pornos en compagnie de la fameuse cousine Jennifer, modèle de garce dépravée et manipulatrice.
Entre un roulé-boulé dans la terre, un dialogue à bâtons rompus avec un caillou et une partie de jambes en l'air incestueuse avec Jennifer, c'est à peine si Galen trouve le temps de souffler - non sans malice - sur les braises du conflit larvé qui l'oppose à sa mère. Il faut dire que cette dernière a toujours faussement prétexté n'avoir pas les moyens de l'inscrire à l'université, et que Galen a depuis longtemps l'impression d'étouffer sous le joug moral de sa génitrice. Tous deux se livrent une guerre psychologique particulièrement dérangeante dont la violence et l'intensité provoquent sur le lecteur un malaise évident (c'était sans doute l'ambition de David Vann, et de ce point de vue là l'objectif est atteint) mais qui, du fait qu'elle "tourne à vide" dans une intrigue relativement creuse, suscite vite l'écoeurement ... et bientôt l'ennui.

La seconde moitié du roman, qui voit le conflit basculer dans l'horreur, est interminable. Alors que Galen sombre dans la folie, l'auteur se perd en détails pénibles sur les moindres faits et gestes de son héros (en nous gratifiant toujours au passage de ces sempiternelles scènes de transes et d'expériences métaphysiques auxquelles je n'ai rien compris) et j'ai eu bien du mal à reconnaître la plume de celui qui me régala tant avec Sukkwan Island.
Dommage.

Pas grand chose à sauver pour moi, donc, dans l'histoire parfaitement immorale de cette famille où tout le monde se déteste, ou dans les élucubrations douteuses du jeune Galen.
J'oublierai vite Impurs, mais je retiendrai quand même une chose : David Vann est un grand malade !
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