« Le passé le rattrapait .Le masque dont il s’était affublé depuis ce temps- là craquelait .
Sa froideur , devenue quasi naturelle venait de le trahir à plusieurs reprises ,alors qu’il avait appris à concentrer toute sa haine vers un seul but »
« Des grands- mères , leur fichu noir bien serré sous le menton, ergotaient en inclinant la tête d’un air convaincu . Impossible de saisir leurs propos . Elles chuchotaient, partageant des secrets.
À deux pas, des vieux bourraient leur pipe, plus calmes que leurs consœurs , mais le regard vif tourné vers la route » …..
Il avait côtoyé les laissés-pour-compte, les seuls qui lui avaient accordé quelque intérêt, et il s'était convaincu que la vie n'était qu'une immense farce où la chance ne touchait de son doigt hasardeux qu'une petite partie d'élus, dont la plupart s'enferrait dans leur égoïsme. En clair, il n'aimait pas les gens heureux.
Les rêveries de Nicolas étaient une chose. Il s'y aventurait sans réticences, puisant dans ce monde-là ce qui lui manquait pour parfaire son équilibre.
Ce n'est pas la souffrance de l'enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait qu'elle ne soit pas justifiée.
Camus
(Page 7).
S'il vous arrive un jour d'emprunter la route du Midi en passant par Sisteron, vous traverserez la magnifique région du Trièves, pays des quatre saisons, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Grenoble. Sans aucun doute charmé par la splendeur du paysage, vous ne manquerez pas de vous attarder dans cette contrée aux avant-goûts de Provence, et peut-être arriverez-vous, émerveillé, jusqu'à ce petit village de moyenne montagne.
Alors, arrêtez-vous aux premières maisons et tentez de vous faire conter une histoire qui a privé ses habitants de sommeil pendant bien longtemps.