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Critique de Annezzo


Après Pantaleon, j'avais hâte de découvrir cette fameuse tante Julia, livre semi-biographique del senor Mario V.L. C'est hilarant, m'avait dit mon péruviophile. M'annonçant que Vargas Llosa a connu trois honneurs de son vivant - vivant, il l'est toujours à ce jour ! -, trois honneurs rarissimes, surtout cumulés : être publié à la Pléiade, être à L Académie Française alors que sa langue maternelle est l'espagnol, et voir reçu le prix Nobel de littérature. Pas mal non ?
Et qui se permet, avec tout ça, de ne pas se prendre au sérieux et d'écrire des livres hilarants.

Alors hilarant, pas tout à fait. Subtil, cocasse, drôle, enjoué, ne se prenant toujours pas au sérieux, oui. Envie de dire qu'il y a cette puissance irrésistible de l'humour anglais dans ses récits, personnages et anecdotes. Et ce petit quelque chose de plus, purement sud-américain, mais voilà bien un monde que je ne connais pas dans ses subtilités, au moins littéraires.

Raconter ? Raconter quoi, le livre ? Ah non alors. J'en profite pour porter plainte contre le graphiste de chez Folio, qui nous a imposé une photo de couverture nulle. Je déteste ce couple qui se roule une pelle sous le parapluie, je déteste leurs fringues, leurs gestes, ce qui se dégage de la photo. J'aurais dû coller un paysage normand à la place, je me serais sentie plus à l'aise. La première de couv comme on dit dans le jargon, mais aussi la quatrième : en mal d'inspiration le gars, qui nous gâche le plaisir de la découverte. Non vraiment, ya du relâchement et ça ne se fait pas. Raconter l'histoire de tante Julia e son scribouillard donc, non.
Par contre, évoquer le conteur de la radio où travaille notre héros, avec plaisir. A-t-il existé, ou est-ce une invention de Vargas LLosa, ce Pedro ? Et pourquoi cet homme déteste-t-il à ce point les Argentins ? Sur ce sujet, j'ai enquêté, auprès d'un ami argentin. Il me dit, avant même que j'aie évoqué M.V.L. et son loufoque et argentophobe personnage "oui, au Chili ils nous détestent. Au Pérou ? Bah c'est pas compliqué : dans toute l'Amérique Latine on nous déteste". A cause de cette supposée arrogance, comme l'illustre cette blagounette spéciale auto-dérision : "C'est un Argentin qui monte à la Tour Eiffel, tout en haut, pour voir à quoi ressemble Paris sans lui"...

Ce Pedro Camacho, petit homme fou d'écriture, invente des histoires diffusées à la radio. Et Vargas LLosa nous en livre plein, de ces histoires et c'est... bon d'accord, c'est presque hilarant. Intrigant aussi, parfois flippant, délirant mais on aimerait quand même connaître les suites ! Chacune est un petit bijou, que M.V.L. intercale dans l'histoire des deux amoureux.
La part du vécu et de l'inventé, là, j'aimerais bien savoir. Il a dû exister, ce petit homme. Dans Pantaleon et les visiteuses, il y a aussi un "homoncule", ainsi l'auteur qualifie-t-il ces hommes petits sans être nains ou lilipuciens, au fort caractère, qui trouvent leur place dans la cocasse société où ils évoluent.
Les autres personnages aussi sont savoureux.
Un grand plaisir, ce livre.
Je ne sais pas si ça a été adapté, moi je le verrais bien en BD, ou en animation. En attendant, c'est l'imagination qui s'anime en suivant ces aventures menées tambour battant. Avec le front haut, le nez aquilin, le regard pénétrant et ce merveilleux esprit plein de bonté et de droiture qui fait tout le charme de l'univers liménien.
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