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Critique de c.brijs


Dodgi, Leïla, Yvan, Camille et Terry se retrouvent emmenés de force à Néosalem, cité reculée dans les montagnes. S'y côtoient les enfants des sept premières familles qui ont survécu dans les limbes au fil des siècles. Pour rejoindre la 7e famille, celle des "éveillés", et bénéficier de la protection des anciens, les enfants de Fortville vont devoir faire leurs preuves dans les arènes... A ce péril s'ajoutent les interrogatoires du conseil des sages. Ceux-ci sont à la recherche de deux élus, l'un du côté des forces du bien, l'autre du côté des forces du mal... S'ils pensent que Saul est le premier, ils recherchent encore le second et sont bien décidés à le mettre hors d'état de nuire ! Nos cinq enfants vont-ils surmonter ces épreuves et pouvoir rester ensemble ? Ne vont-ils pas venir grossir les rangs de la 8e famille, celle des esclaves ?

Vous l'aurez compris, ce 8e tome a indéniablement un petit côté Hunger games. Toutefois, ici, les auteurs revisitent intelligemment les épreuves classiques en nous proposant des jeux plutôt originaux mais non moins exempts de danger voire de sadisme pour autant. Ainsi, par exemple, on retrouve Yvan qui affronte un monstre virtuel, assis sur un trône de douleur. A chaque choc que subit son avatar, une pointe d'acier lui lacère le corps ! Ou Terry qui, à chaque fausse note de sa guitare électrique, reçoit une décharge !

Parmi tous ces défis, un m'a particulièrement touché. C'est celui auquel est confronté Dodgi. Pour échapper à une sanction particulièrement cruelle (que je vous laisse découvrir), l'adolescent doit réciter un poème... Épreuve ô combien douloureuse au vu de son passé... Aussi, lorsque le feu aux joues et les poings serrés, seul face au public nombreux de l'arène, il récite d'un bout à l'autre un poème de Baudelaire, comme ses amis, on reste bouche bée !


"Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

(...)

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ."

Touche par touche, on découvre donc une société aussi cruelle et inégalitaire que celle de la Rome antique. D'ailleurs, les trois sages qui la dirigent portent des toges à la romaine, cumulent tous les pouvoirs et prennent des décisions pour le moins arbitraires.

Si c'est vrai que ce tome m'a divertie et que j'ai apprécié que nos héros se montrent une fois de plus solidaires et unis, je n'ai toutefois pas retrouvé autant de suspense ni d'humour que dans les tomes précédents.

Côté intrigue, on a droit tout de même à quelques confirmations, notamment en ce qui concerne les limbes et les enfants qui s'y retrouvent. Mais bien des questions restent ouvertes sur le pourquoi, le pour quoi et le comment. Et d'autres pointent déjà le bout de leur nez : quel sera le rôle de personnages clés, comme Saul, Camille et Dodgi, dans les prochains tomes ?

Côté humour, pris dans la tourmente des jeux, nos héros ont moins le temps de plaisanter...


"- Pauv'Terry ! Il s' l'est pris en pleine poire !
- C'était la rencontre brutale entre deux boulets !
- C'est... pas l'moment d'me faire marrer... Yvan !"
De manière plus générale, ils ont également moins d'occasions de se poser et de partager.

En conclusion, Les Arènes constitue un bon tome de transition qui privilégie davantage l'action que l'aspect psychologique des personnages. Deux exceptions faites pour Saul et Dodgi qui, tous deux, sont aux prises avec leurs conflits internes...

A suivre donc, sans hésitation !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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