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Critique de Lune


Il y a dans ce livre, non pas une lecture, mais plusieurs.

Il y a l'histoire d'une démarche personnelle artistique passionnante d'une jeune fille suffisamment audacieuse pour affronter seule une Chine des années 1983 à 1989. Une fille de 20 ans poursuit son rêve intense de l'approche picturale authentique loin de l'académisme et du « je m'en foutisme » qu'elle croise dans une école d'art française dont on se demande ce qu'y font ces « appelés » de l'art...

Il y a, décrit, tout l'accomplissement de cette approche en surmontant les conditions de vie pauvres et dures, le malaise général, la volonté de trouver ce qui convient exactement à sa recherche.
Il y a cet extraordinaire « Maître » en la personne de Huang, qui ouvre l'auteur non seulement à l'essence créatrice mais également à elle-même, condition indispensable pour entrer en peinture comme on entre en religion.
Des citations de paroles de ce maître sont époustouflantes de révélations, elles sont à lire, relire et à méditer.
L'homme y devient Homme dans le sens le plus noble du terme.

Il y a la description de ce « vide » nécessaire à la création, cette « réceptivité » de l'instant présent, cet abandon au laisser-aller, source d'ouvertures. Des mois de travail répétitif, rigoureux avant d'arriver à l'expression personnelle ont été nécessaires pour acquérir cette vérité, cette authenticité.

Il y a le portrait de la Chine de l'époque, des humiliations, des être anéantis, des artistes bafoués, de la misère, de la vie qui ne compte pas.
Il y a toute cette culture perdue et ces mots profondément révélateurs du « Maître » en ce qui concerne l'utilité de l'homme politique par rapport à l'artiste.
Il y a les voyages au Tibet, les rencontres d'ethnies, des expériences que Fabienne Verdier nous fait partager dans un style sobre, simple qui parle directement à notre coeur.
Il y a le retour à l'étroitesse européenne dont il faudra que l'auteur s'éloigne pour que puisse s'exprimer tout son art.

Il y a un livre que l'on repose en sachant qu'il a mis une pierre à l'édifice de notre propre vie.
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