AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 501 notes
5
38 avis
4
37 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Je viens de finir ce livre, qui m'a sidérée. Que faisiez-vous, de 1980 à 1990? Pour ma part, je n'ai cessé de m'adresser cette question, en même temps que je suivais Fabienne Verdier dans sa quête initiatique personnelle, dans sa réponse à un appel, dont elle dit n'avoir jamais connu l'origine, mais seulement la force irrésistible.Pourquoi partir, et surtout pourquoi rester dans un pays évoquant la Colonie pénitentiaire de Kafka, à l'échelle d'un continent? Pourquoi risquer de perdre sa jeunesse, sa santé, sa liberté, sa vie, à la recherche de Maîtres d'un art dont les communistes chinois ont voulu la disparition? Pourquoi se confronter aux horreurs subies au passé et au présent par un peuple martyr, mais qui continue à cautionner une justice et des exécutions d'un autre âge?Pourquoi quand on recherche la beauté et la perfection, accepter de passer dix ans au milieu des uniformes, de la pollution, en butte à une bureaucratie sauvage et impitoyable, isolée, c'est le pire, au milieu de la surpopulation chinoise, durant des mois sans amis, durant des années sans amour; en butte à la méfiance de ceux qu'elle admire, et à la concupiscence de ceux qu'elle abhorre? Il y a de la bergère de Domrémy, une pureté et une droiture extrème au milieu d'une société avilie et réduite à l'esclavage de la pensée, chez cette française ascétique, aux traits émaciés, et qui aime la culture chinoise bien plus que les chinois eux-mêmes, a-culturés, abâtardis, génocidés, abrutis, sans parler de ceux qui furent mutilés, affamés, torturés, poussés au suicide au nom de la révolution culturelle.Jamais cependant Fabienne Verdier ne s'autorise à moraliser, ou à mépriser ces hommes réduits à renier ce qui les reliait à leurs racines. Et elle s'en veut durablement d'avoir, pour cuisiner elle-même des plats qu'elle pourrait absorber, après une hépatite gravissime, d'avoir donc accepté de consommer à elle seule l'électricité de cent condisciples étudiants avec son réchaud électrique personnel.Etudiante, disciple, puis attachée culturelle, Fabienne Verdier voit peu à peu disparaître tous ses liens antérieurs avec ses racines françaises. Passagère d'une initiation dont elle ne peut plus s'affranchir, elle est guidée par des passeurs qui sont eux-mêmes des survivants, et qui finalement lui reconnaissent un talent propre, en plus de son apprentissage si dur et si long de l'art ancien de la calligraphie. Thèse: la quête d'un ailleurs, le départ de France et le renoncement aux Beaux Arts occidentaux. Antithèse: le voyage dans les ténèbres de son ignorance. Synthèse: une artiste singulière, pareille à nulle autre, et qui est une survivante. Survivante de l'orgueil occidental, et survivante de l'horreur uniformisatrice déshumanisante et génocidaire de la Chine rouge. Je pose ce livre, et je me demande ce que j'ai fait, de 1980 à 1990, sans savoir ce que cette femme hors du commun poursuivait, et dans quelles conditions. J'ai vécu, voilà tout, et maintenant grâce à ce livre je sais un peu mieux ce qu'un désir irrésistible peut faire accomplir à un être humain, dans le sens de la vie, mais au risque de sa propre mort.
Commenter  J’apprécie          7710
Voyager et vivre à l'étranger dans les années 90, tenter « l'inculturation », apprendre une nouvelle langue, rencontrer des êtres uniques et passionnants… Ça, j'ai eu la chance de pouvoir l'expérimenter dans ma vingtaine.
Étudier la calligraphie en Chine, appréhender le désastre de la révolution culturelle, subir la surveillance du parti, manquer de liberté, enchaîner les exercices artistiques monotones, perdre sa santé, vivre un amour impossible, goûter à la protection d'un maître, oser le dénuement et la solitude totale… Ça, je l'ai découvert en lisant ce magnifique témoignage de Fabienne Verdier, Passagère du silence.

Ce récit se lit comme un roman. On s'attache aux personnages; on a peur pour eux; on s'impatiente à leurs côtés; on rêve de félicitations et de reconnaissance; on admire la persévérance; on rit; on pleure; on vénère; on se tait.

Je reviens de ce voyage initiatique comblée de dépaysement, de rigueur au travail, d'art ancestral, de sagesse, d'humilité, de quête, d'intime… Mais il me reste tant à apprendre encore.

Je vais de ce pas me plonger dans les méandres d'internet pour lire la biographie de Fabienne Verdier suite à sa découverte sino-perso-artistico-humaine et de ses oeuvres qui vont - je n'en doute pas - me bouleverser.
Commenter  J’apprécie          465
Il y a dans ce livre, non pas une lecture, mais plusieurs.

Il y a l'histoire d'une démarche personnelle artistique passionnante d'une jeune fille suffisamment audacieuse pour affronter seule une Chine des années 1983 à 1989. Une fille de 20 ans poursuit son rêve intense de l'approche picturale authentique loin de l'académisme et du « je m'en foutisme » qu'elle croise dans une école d'art française dont on se demande ce qu'y font ces « appelés » de l'art...

Il y a, décrit, tout l'accomplissement de cette approche en surmontant les conditions de vie pauvres et dures, le malaise général, la volonté de trouver ce qui convient exactement à sa recherche.
Il y a cet extraordinaire « Maître » en la personne de Huang, qui ouvre l'auteur non seulement à l'essence créatrice mais également à elle-même, condition indispensable pour entrer en peinture comme on entre en religion.
Des citations de paroles de ce maître sont époustouflantes de révélations, elles sont à lire, relire et à méditer.
L'homme y devient Homme dans le sens le plus noble du terme.

Il y a la description de ce « vide » nécessaire à la création, cette « réceptivité » de l'instant présent, cet abandon au laisser-aller, source d'ouvertures. Des mois de travail répétitif, rigoureux avant d'arriver à l'expression personnelle ont été nécessaires pour acquérir cette vérité, cette authenticité.

Il y a le portrait de la Chine de l'époque, des humiliations, des être anéantis, des artistes bafoués, de la misère, de la vie qui ne compte pas.
Il y a toute cette culture perdue et ces mots profondément révélateurs du « Maître » en ce qui concerne l'utilité de l'homme politique par rapport à l'artiste.
Il y a les voyages au Tibet, les rencontres d'ethnies, des expériences que Fabienne Verdier nous fait partager dans un style sobre, simple qui parle directement à notre coeur.
Il y a le retour à l'étroitesse européenne dont il faudra que l'auteur s'éloigne pour que puisse s'exprimer tout son art.

Il y a un livre que l'on repose en sachant qu'il a mis une pierre à l'édifice de notre propre vie.
Commenter  J’apprécie          460
Avoir 20 ans. Des rêves plein la tête. Une passion déjà bien installée. Se lancer dans le vaste monde à la recherche de ce pourquoi on veut vivre. C'est ce qu'a entrepris Fabienne Verdier, brillante étudiante aux Beaux Arts de Toulouse, pour s'initier à l'art de la calligraphie : destination Chine.

1983. Première étudiante étrangère, elle débarque dans la province reculée du Sichuan pour étudier la calligraphie chinoise. Tout ici est nouveau pour elle et loin des clichés véhiculés à l'époque. Où est le raffinement de la culture et de la cuisine chinoises ? Tout autour d'elle dénonce la misère, le manque.
Elle s'aperçoit peu à peu qu'elle est en fait prisonnière du système chinois. La peinture, comme tous les autres arts, doit être conforme à l'idéologie du parti. La vie sur le campus est codifiée, les étudiants sont mal logés, mal nourris. Elle, fait figure de privilégiée. La barrière de la langue est pendant quelque temps un problème, on lui refuse cet enseignement. Elle est venue ici pour le dessin, pas pour devenir sinologue. Au bout de six mois, n'en pouvant plus de vivre à l'écart des autres, elle se rebelle et demande à être considérée comme tous les autres étudiants, à rencontrer les anciens maîtres du dessin, à apprendre la langue.

Ses voeux sont exaucés et à partir de ce moment, elle va vraiment découvrir la Chine et rencontrer les grands maîtres de l'art, mis à l'écart pendant la révolution culturelle, et oubliés par les jeunes étudiants.
Son parcours est difficile. Mais l'épanouissement est total. Elle est tenace, patiente, humble devant l'effort. Elle apprend la calligraphie, le lavis, la sculpture des sceaux. Toutes les rencontres avec les anciens maîtres et lettrés sont sources de découverte, d'approche de la philosophie chinoise, d'émerveillement, de recherche et d'accomplissement. Et quel bel hommage rendu à ces grands maîtres, détruits par la révolution culturelle !

J'ai dévoré ce témoignage, véritable page d'histoire de la Chine. J'ai été émerveillée par l'artiste qui s'est révélée, par ces qualités humaines et relationnelles, par son tempérament opiniâtre. Une très belle leçon de vie...
Commenter  J’apprécie          406
Lu car, dans le cadre d'une formation de 6 mois en Qi Gong qui va commencer le 10 septembre, il nous a été demandé de le lire.
Et pour qui s'intéresse à la Chine, c'est absolument fascinant.
L'auteure, l'est, fascinante, incontestablement. Elle a un courage et/ou une inconscience absolument confondants, et qui forcent l'admiration.
Tout lâcher autour de ses 20 ans et partir sans connaître la langue dans un pays encore "fermé" au début des années 80, en suivant l'appel de son âme à apprendre la calligraphie, ça paraît surréaliste.
Alors oui ça n'a rien à voir avec le Qi Gong, à première vue.
Mais pourtant si.
Ce n'est pas tant le sujet du livre qui est important ici que "l'esprit" qui anime ce chemin initiatique auprès des vieux maîtres calligraphes, qui ont tant souffert de la révolution culturelle chinoise, et que Fabienne a fini par débusquer, à force d'opiniatreté, et d'abnégation.
En fait, il s'agit surtout, si on regarde bien, d'apprendre à "désapprendre" tout ce qu'on a apprit, pour laisser "l'Esprit", le "Qi", ou quel que soit le nom qu'on lui donne, couler à travers soi.
Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas facile du tout !
Et je suis très contente de m'être inscrite auprès de ce "maître" de Qi Gong, grâce à ce livre je sais qu'il a "l'esprit" que je recherche, loin d'une simple "mécanique physique" et près du "souffle de la Vie".

Pour ceux qui veulent mieux connaître ce pays mystérieux qu'est la Chine et ce qu'il s'y passait pendant la fin de ses années les plus sombres, ce bouquin est passionnant.
Et pour ceux qui veulent aller plus loin que cela, également...

Commenter  J’apprécie          292
Ce livre est un témoignage exceptionnel, qui a les apparences de la vérité la plus authentique. A 22 ans, suivant son envie irrésistible de découvrit l'art et la culture chinoises, Fabienne Verdier a renoncé à la formation qu'elle avait commencée à Toulouse. Elle est partie en Chine et est devenue la seule étudiante étrangère à l'Institut des Beaux-Arts de Chongqing (Sichuan). Sa plongée dans la Chine profonde est bien plus qu'exotique: la jeune Française, d'abord isolée, découvre un monde absolument opposé au nôtre, où tout individu est surveillé et embrigadé, où la promiscuité est omniprésente. En 1983 la Révolution Culturelle était finie, certes, mais elle laissait exsangue toute la nation chinoise. Comment trouver sa place, parmi ces étudiants soumis et misérables et en face d'une bureaucratie tatillonne ? Fabienne Verdier a un caractère très fort: elle résiste aux contraintes et au découragement, même après des incidents graves. Elle effectue avec sérieux le cursus chinois normal. Mais c'est surtout quelques maîtres - rescapés de la rage de destruction systématique semée par les Gardes Rouges - qui vont lui faire découvrir peu à peu l'esprit de la peinture chinoise. En outre, elle a l'occasion de voyager au Tibet, de rencontrer les minorités ethniques Yi et Miao, de faire des pèlerinages à des temples. Des expériences extraordinaires, à l'époque ! Pendant ce temps, Fabienne ne cesse d'écouter l'enseignement de Maître Huang… Elle obtient son diplôme en 1989, juste au moment des événements tragiques de Tien Anmen, et doit revenir en France. Plus tard, elle accepte un poste d'attachée à l'ambassade de France à Pékin, mais comprend vite que ce n'est pas sa véritable vocation, qui est de se réaliser en tant qu'artiste.
Ce livre est passionnant. Il permet de suivre l'itinéraire de la narratrice, de savoir par où la Chine est passée et d'approcher la culture chinoise, à travers la peinture et la calligraphie notamment. Je ne connaissais pas Fabienne Verdier (qui est pourtant devenue une artiste reconnue en France). Mais je constate que beaucoup de lecteurs ont signalé sur Babelio leur lecture de ce livre. Je le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          242
Fabienne Verdier est une artiste peintre française qui, dans sa jeunesse, partit étudier en Chine auprès des derniers grands peintres chinois ayant survécu à la Révolution culturelle de Mao. Elle resta dix années en Chine communiste, pour y apprendre l'essence de la calligraphie et de la peinture chinoise, la gravure des sceaux, les techniques du marouflage et des glacis, tout en s'imprégnant de la culture et des traditions. « Passagère du silence » est le récit de ce voyage initiatique dans les secrets de l'encre et du pinceau.

Au contraire de Zao Wou-Ki, Yoyoma ou François Cheng qui ont quitté l'Orient pour nourrir leur art des influences de l'Occident, Fabienne Verdier s'envole pour la Chine avec dans sa valise un exemplaire des « Propos sur la peinture du moine Citrouille Amère ». C'est à l'École des beaux-arts du Sichuan, la plus reculée du pays, qu'elle fera ses études. Il faudra de la patience, de l'abnégation et de l'audace à cette jeune européenne pour se faire accepter, se fondre dans la masse, faire oublier son statut d'invitée occidentale. Des mois durant, elle devra s'entraîner à tracer l'unique trait de pinceau sous la houlette de maître Huang, des années durant, elle devra se restreindre à la couleur noire dans ses infinis dégradés, pour interpréter dans le monochrome « les mille et une lumières de l'univers ». Suivre « mademoiselle Fa » dans sa quête, c'est aussi décrypter les différents langages de la peinture à travers le monde, comprendre les influences des uns sur les autres, le perpétuel brassage. Il y aura les escapades à Chengdu, au Tibet ou à Shanghai, les riches rencontres avec des maîtres qui ont tant à lui apprendre, la confrontation avec le folklore merveilleux de la Chine traditionnelle ou les arcanes bureaucratiques de la Chine communiste.

La quête de Fabienne Verdier ? « Saisir les phénomènes dans leur totalité mouvante et capter ainsi l'esprit de la vie. (…) Saisir la beauté en mouvement et atteindre ce que Sénèque appelait ‘la tranquillité de l'âme' ».
Commenter  J’apprécie          234
Ce livre est magnifique, c'est un récit de vie et d'aventures que Fabienne verdier nous raconte ainsi que de son apprentissage de la calligraphie en Chine. Fabienne Verdier a réussit à obtenir une bourse pour aller à Chongqing dans les années 80. Dans cette Chine communiste, elle vivra dans une université régie par le Parti de façon spartiate. Elle apprendra la langue, la promiscuité, la saleté, le système du Partie archaïque de l'administration, elle sera pas épargnée par la maladie non plus. Elle désire apprendre la calligraphie chinoise dévasté par la Révolution culturelle du temps de Mao Tsé Toung. Elle rencontrera les grands maîtres, oubliés, méprisés. le maître Huang Yan va énormément compté dans son apprentissage de la calligraphie. Ces grands maîtres vont l'initié aux secrets et aux codes de la culture ancienne et de la splendeur de la Chine oubliée. Avec beaucoup de patience elle apprendra la maîtrise du pinceau et à fabriquer l'encre de chine. Elle sera sous le charme de ce pays qui va l'apprivoiser. Elle est remplie d'admiration pour la Chine ancienne et traditionnelle.
Puis, dans la dernière partie de ce livre elle nous parle de son expérience comme attachée d'ambassade de France à Pékin. Elle accepte ce poste pour gagner sa vie surtout mais pour venir en aide à des artistes qu'elle a vu dans la misère. Un livre magnifique, style est poétique. Nous, lecteur nous parcourons un très beau voyage.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          220
Ce livre est une aventure inouïe !
Quand, jeune diplômée des beaux-arts Fabienne Verdier décide de partir en Chine dans les années 80 pour y étudier la calligraphie, il faut un culot et un courage incroyables : la vie matérielle est sordide, la révolution culturelle (la mal nommée) a détruit tout ce qui avait trait à la culture et aux arts traditionnels. Les maîtres survivants sont vieux, isolés, sans élèves, méprisés, misérables. Fabienne Verdier, sans parler chinois, réussira à en trouver un qui accepte de la prendre pour élève, et qui pendant 10 ans (!!!), dans des conditions très difficiles, réussira à lui transmettre ce savoir en train de s'évanouir. le miracle aura lieu et elle deviendra à son tour un maître de la calligraphie, reconnue comme un des leurs par les vieux maîtres.
Mais quelle abnégation pour parvenir à ce but suprême...seule, étrangère et perdue dans une grande ville du centre de la Chine ancrée dans l'idéologie maoïste des années 80 et totalement refermée sur elle-même, dans une école artistique régie par le Parti et qui doit lutter contre la méfiance des chinois, le système inquisitorial de l'administration, la misère, la promiscuité et la maladie...

Un parcours exceptionnel qui a forcé mon admiration et m'a laissée sans voix !
Commenter  J’apprécie          200
Fabienne Verdier a 20 ans, elle est une brillante étudiante des Beaux-Arts de Toulouse, a profité de l'expérience de son père qu'elle a aidé dans les travaux de leur maison de campagne, naturellement elle est allée s'inscrire aux Beaux-Arts de Toulouse ou elle a été déçue, mais elle a commencé à se passionner pour la calligraphie et a fini par découvrir l'évidence : aller en Chine à la rencontre des grands maîtres .Et, c'est en 1983 qu'elle part avec une petite bourse d'études à l'école des Beaux-Arts du Sichuan !
Elle ne parle pas un mot de chinois, a besoin d'une interprète , elle a peu d'argent et les conditions de vie dans son école sont rudimentaires, sales et gérées par l'administration communiste ! Elle a donc du mal à s'intégrer auprès de ses camarades, de certains enseignants car elle est considérée comme une étrangère !
Elle constate que la révolution culturelle a balayé de tout enseignement les traditions ancestrales de ce pays. Elle va cependant, après 6 mois d'attente et d'efforts être acceptée par Maître Huang qui l'envoie dans un premier temps chez un maitre graveur : Cheng Ju pour apprendre la gravure sur pierre. Il va lui apprendre à manier le pinceau pour la calligraphie car la peinture chinoise est une peinture de l'esprit qui ne vise qu'à transmettre l'esprit des choses à partir des formes mais surtout à s'entrainer de nombreuses heures avec beaucoup de concentration et de subtilité pour réussir le coup de pinceau qui sera une oeuvre d'art en finesse, en légèreté et en transcendance : le but à atteindre n'est pas nécessairement le beau mais la sincérité, l'authenticité !
Avec ses camarades, elle va sillonner la Chine à la rencontre de sites merveilleux, d'endroits somptueux et déserts, fréquenter des Tibétains rebelles au pouvoir, des " Yi" et leur civilisation étrange ! Mais, elle est toujours attirée par les damnés de la Chine : ces artistes qui ont été obligés de renoncer à leur art, écrasés par la machine du Parti ! Elle veut reprendre l'art du pinceau, préparer ses encres, ses pigments, sa pierre de rêve, le marouflage , la sculpture des sceaux, les teintures sur soie et malgré ses problèmes de santé, la misère, la saleté et la pression du communisme, elle persiste dans l'apprentissage, la connaissance de ces arts millénaires !
Un roman d'aventures d'exception raconté par Fabienne Verdier, qui après 10 ans d'immersion en Chine a du retourner en urgence en France suite aux événements de la place Tianan men à Pékin.
Commenter  J’apprécie          191




Lecteurs (1076) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..