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Citations sur Jusqu'ici, tout va bien ! 'Enarque, membre du Medef, .. (20)

Sous couvert de mener de grandes réformes économiques libérales, une aristocratie a dévoyé notre régime démocratique et l’a capté à son profit. Le discours favorable à l’économie de marché a surtout servi à nous subordonner à ces aristocrates, pour qui les citoyens ne sont que des contribuables, des assujettis à l’impôt, comme on dit en finances publiques, ce qui ressemble fort aux sujets de l’Ancien Régime.

Cela ne signifie nullement que l’économie de marché est inexorablement vouée à se transformer en système aristocratique. Mieux réglementée, mieux organisée, elle garantirait une prospérité raisonnable à tous.

En revanche, les évolutions connues et choisies dans le monde industriel durant les trois dernières décennies sont allées dans un autre sens. Elles ont assis le pouvoir d’une élite financière sur l’ensemble de nos systèmes démocratiques, de telle sorte que cette élite s’enrichit massivement en phase de croissance positive, et fait rembourser ses pertes aux citoyens assujettis en phase de récession.
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Il m’a semblé important de tendre la main à ceux qui, aujourd’hui, n’osent pas forcément avouer leur dissidence avec un système dominé par une chape de plomb idéologique: que ceux-là comprennent que leur parcours fut le mien. Jour après jour, nous engrangeons tous des constats, des réflexions, qui nous conduisent à penser que quelque chose ne tourne pas rond dans nos régimes. Avoir le courage de l’avouer, puis de le dire, ne coule pas de source. Cette étape nous condamne souvent à endosser le regard réprobateur de l’opinion.

Je le redis, ce courage-là est important, à mon sens, pour l’avenir de notre système républicain.
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Je connais peu de Français qui se retrouvent dans le fonctionnement actuel de notre société. Chacun perçoit, même obscurément, que la république de notre enfance n’est plus faite pour tous, qu’elle obéit moins que jamais à des objectifs d’intérêt général. Son sens s’est perdu pour servir d’autres intérêts que ceux du peuple.

C’est précisément contre les risques d’une perception obscure de tout cela qu’il m’a paru indispensable d’écrire ce livre. De toutes parts, même dans des milieux aisés traditionnellement attachés à notre ordre social, j’entends se murmurer un fond de «Tous pourris!» qui est extrêmement dangereux pour la démocratie. Il existe aujourd’hui une montée de l’antiparlementarisme et une désaffection pour la république telle qu’elle est devenue.
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P146: "La cupidité est devenue une règle générale au sein de nos sociétés, et les valeurs collectives sortent ruinées de cette évolution. L'appât du gain justifie toutes les transgressions, surtout quand l'exemple des pires truanderies est donné par l'élite elle-même." "L'ordre qui se construit autour de ces vices est de moins en moins accepté, de plus en plus contesté, en partie parce qu'il renforce des rentes de situation dans les couches supérieures de la société, et qu'il réduit les perspectives d'amélioration des conditions de vie par le travail.
L'inflation législative est une réponse à ce malaise dans la société. L'État légifère pour maintenir un semblant de cohésion et d'ordre dans une société de plus en plus contestée, dont les rapports se judiciarisent chaque jour un peu plus."

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P143: Média et consentement du peuple
"Le fait que l'aristocratie investisse massivement dans la presse est une preuve forte que sa stratégie repose sur le consentement. Tous les grands quotidiens français sont aujourd'hui la propriété de membres de cette élite, qui ont besoin de ces organes légitimes pour diffuser leurs opinions et travailler jour après jour les esprits afin de les convaincre de la fatalité de l'ordre qu'ils imposent à tous. Que l'économie de marché est rationnelle, que la mondialisation oblige à réduire les coûts du travail, que le bouclier fiscal se justifie par des raisons scientifiques, toutes ces vérités sont assénées explicitement ou non, répétées inlassablement par des médias aux ordres de propriétaires qui ont intérêt à l'érection de ces opinions en vérités indépassables. Par cette propagation idéologique extrêmement organisée, l'homme de la rue est ainsi encadré pour ne décoder son environnement social autrement que par le prisme des intérêts aristocratiques."
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P181: "La publication de la rémunération des dirigeants, dans sa totalité, auprès de ses salariés, oblige en effet à penser autrement l'ensemble des politiques d'une entreprise. Elle oblige le dirigeant à justifier auprès de ses collaborateurs les raisons pour lesquelles il s'octroie des augmentations indues, sans lien avec son apport propre à la prospérité collective, lorsque ce cas se produit. En outre, elle contraint les employeurs à ne rien cacher sur la façon dont ils conçoivent la rémunération du travail."

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P61: "D'un côté les plus pauvres ne disposent pas de revenus qui leur permettent de vivre sans subvention extérieure. D'un autre côté, l'écart entre une minorité de revenus élevés et le reste de la population s'accroît, en faisant peser sur les classes moyennes l'essentiel de la solidarité vis-à-vis des plus pauvres."
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P58: "La croissance n'est qu'une convention comptable pour faire la somme de la production marchande d'une année dans un pays. Pour être exact, la croissance est la somme des salaires, des impôts sur la production et l'importation, et des excédents bruts d'exploitation."
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P33: Exemples de Zara et Apple
" L'astuce consiste à ne jamais réapprovisionner les rayons: les clients qui n'ont pas acheté le modèle pendant le mois où il était vendu ne peuvent jamais le retrouver par la suite. Cette technique de rotation rapide des stocks pousse à l'achat immédiat et favorise un engouement collectif.
La société Apple a adapté cette technique au secteur de l'informatique. La commercialisation de l'Iphone, puis de l'Ipad, s'est déroulée sur le même schéma que la mode vestimentaire."
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P167/168: La Chine
"Grâce à une monnaie peu chère, les produits chinois sont vendus à des prix imbattables sur nos marchés, de telle sorte qu'aucune concurrence ne peut être soutenue par les pays occidentaux. Cette stratégie vise évidemment à affaiblir le plus possible le tissu industriel dans nos pays, pour renforcer le poids de l'appareil productif chinois. Cette pratique déloyale fait peser une véritable menace sur les emplois industriels occidentaux, puisque la Chine affaiblit la totalité du tissu productif de nos pays, en envahissant nos marchés sans contrepoids possible. Ce phénomène est différent de la délocalisation, dans la mesure où la production n'est pas ici transportée d'un pays occidental vers la Chine. En revanche, il produit les mêmes effets que la délocalisation..."

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