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Critique de gill


Chose curieuse, nous dit Léon-Paul Fargue dans la préface de cette vieille édition du "Bateau Ivre", ces confessions de Verlaine ne parurent pas chez Vanier mais d'abord à la librairie du Fin de Siècle en 1895, puis à la Bibliothèque Artistique et Littéraire en 1897.
La préface de l'édition qui nous occupe est peut-être d'ailleurs la partie saillante de ce petit opuscule d'un peu plus de deux-cent pages.
Elle est écrite de manière raffinée, quelque peu ampoulée, presque de façon maniérée.
Léon-Paul Farge y magnifie le poète enfermé dans sa défroque d'ivrogne.
Il y convoque Jules Renard et Anatole France comme pour les tancer de ne pas avoir vu que Verlaine était le plus grand.
En quelques pages splendides, comme semblant les excuser, il introduit ces confessions mornes et brouillonnes, ces quelques deux-cent pages commandées au pauvre Lélian.
Deux-cent pages !
C'est trop ou pas assez !
Confessions ou notes biographiques ?
Ce pauvre Lélian, tout le monde ou presque aura parlé de lui.
C'est à qui l'aura aperçu au Procope, au Buffet Alsacien, au Rocher ou à la Source !
Lui aura écrit, entre 1885 et 1893 dans "les hommes d'aujourd'hui", un peu moins d'une trentaine de notices biographiques dont la sienne et celle, non publiée, de son ami fidèle Frédéric-Auguste Cazals.
Et si l'on parle ici de Frédéric-Auguste Cazals, c'est qu'il manque à cette édition du "Bateau Ivre" les superbes illustrations que ce dernier avait réalisé pour l'édition de 1897 dans la Bibliothèque artistique et littéraire.
C'est grand dommage !
Car décidément, que ce soit avec sa plume ou son crayon, que ce soit seul ou avec Gustave Lerouge, Frédéric-Auguste Cazals n'avait pas son pareil pour croquer sur le vif, pour composer le portrait du grand poète.
Et c'est certainement dans "Les derniers jours de Paul Verlaine", achevé d'imprimer en juin 1911, que le Rouge et Cazals parviendront à cerner le mieux toute l'étendue du talent et du malheur de Verlaine.
"Verlaine, héros vaincu d'avance" nous dit Léon-Paul Fargue.
Ces confessions, en tout cas, écrites comme à la hâte, vite lues, n'apporteront rien à la légende sinon que de la relier à la plus triste et morne des vies.
Peut-être d'ailleurs réside-t-elle là la malédiction du poète, être le trait d'union entre le sublime et le sordide ...
Peut-être ...
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