AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, retour vers le passé avec le château des Carpathes, signé par le monsieur que j'ai appelé « le tonton embarrassant », Jules Verne.

Or donc, dans la lointaine, mystérieuse et superstitieuse Roumanie, un berger aperçoit de la fumée s'échapper du lugubre château abandonné décorant la région. Il rapporte immédiatement la nouvelle, les villageois s'affolent, car cette fumée ne peut que résulter de la présence du Chort… autrement dit, le Diable. Deux hommes, Nic Deck et le docteur Patak, partent pour explorer la ruine maléfique, hélas, l'expédition tourne court. Un monsieur cultivé de la ville, Frantz de Télek, arrive alors au village et décide de se rendre lui aussi au château maudit…

Alors, pour vous raconter ma vie, j'ai emprunté ce livre désireuse d'approfondir ma culture du XIXe et alléchée par la quatrième de couv', laquelle m'assurait que Jules Verne prouvait sa maîtrise du fantastique avec ce roman. Ouuuuuh, fantastique, XIXe, il n'en fallait pas plus pour me convaincre !

-Hélas, une fois de plus, la quatrième de couv' raconte des menteries grosses comme moi ! Oui, des menteries, parce que le roman ne s'inscrit pas du tout dans le genre fantastique ! On devrait plutôt parler de SF ou d'anticipation, mais fantastique, bernique ! Ca m'apprendra à faire confiance à la couverture.

-Quoi qu'il en soit, j'ai été ravie de retrouver l'élégance de la prose façon XIXe…

-L'exposé minutieux sur les ressources de la région m'a passablement ennuyée, je voulais qu'on arrive plus vite au mystère, moi. Et puis, l'antisémitisme primaire ne me fait pas rêver.

-Boah, méchante Déidamie… le paragraphe ne dure pas longtemps, et puis, il faut remettre l'auteur dans son contexte… je suis sûre qu'il ne pensait pas à mal…

-Rhâââh, ça m'énerve quand on me parle de contexte ! Quand tu me dis « il faut remettre l'auteur dans son contexte », j'entends « t'es pas légitime pour critiquer parce que tu n'as le même que le sien, ma grande ». Et ben non ! Moi aussi, j'en ai un, de contexte, figure-toi, et oui, il me sert à appréhender les textes. Je lui demande même pas, il marche tout seul.

Et ce contexte, il comprend une histoire de plus d'un siècle dont les horreurs se prolongent encore aujourd'hui ! Je ne vois pas pourquoi je devrais m'abstenir de commenter avec mon pôvre petit bagage perso sous prétexte que Jules Verne n'a pas eu l'occasion ni le temps d'étudier la Seconde Guerre ! Alors oui, le contexte, c'est intéressant pour expliquer les choses, les comprendre, mais je regrette, je prends le droit de dire que c'est dégueulasse quand c'est dégueulasse, nom de Zeus !

Bref, allez lire la critique de Tandarica, qui raconte bien des choses intéressantes sur le sujet.

-Alors, pour en revenir à l'histoire, j'ai retrouvé un motif qui semble cher à Jules Verne dans le Tour du monde… : il célèbre le courage, le progrès technique, la connaissance, et pourfend la superstition.

-De manière un peu méprisante, quand même, hein…

-Oui, d'accord…

-Et ledit progrès reste ambigu, attention ! Je regrette d'ailleurs que l'auteur ne creuse pas davantage la piste de l'ambivalence des machines, à la fois inventions géniales, admirables, et armes terribles. Là, quelque chose aurait pu jeter le trouble, porter vers la rêverie, la méditation, mais… non. Dommage.

-Il était plaisant cependant de voir ce que Verne imaginait est devenu dans la réalité. Tu imagines ? Nous possédons ces merveilleuses inventions qu'il n'a entrevues que dans son imagination, du moins, à la date où il rédige et publie son roman. J'ai aimé ce livre pour l'expérience qu'il procure : la projection dans un siècle où ces technologies n'existent que dans l'imagination, bien que leur réalisation soit toute proche.

-Mouais… mais je n'ai pas passé un moment foufou de pure délectation… J'ai trouvé le roman déséquilibré dans son rythme, avec un début trop long et une fin trop courte. Je le trouve inabouti sur les questions de progrès. En conclusion... ‘pas le meilleur Jules Verne, à mon goût. »
Commenter  J’apprécie          334



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}