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Critique de Sachenka


D'emblée, dans la préface de Mathias Sandorf, son auteur Jules Verne admet avoir été fortement influencé par Alexandre Dumas, auquel il dédie ce roman. Et, après l'avoir lu, on ne peut qu'être en accord. C'est l'histoire d'un homme trahi qui revient quinze ans plus tard pour se venger et rétablir sa situation. Verne voulait écrire un grand roman social à la manière du Comte de Monte-Cristo. Les parallèles sont indéniables. On y mêle amour, aventure, action, tous les éléments qui font le succès de ces oeuvres.

Mathias Sandorf et deux complices préparent le soulèvement de la Hongrie contre l'occupant autrichien. Malheureusement, ils sont dénoncés par deux êtres cupides : Sarcany et le banquier Silas Thorental. Bon, dans l'oeuvre de Dumas, Edmond Dantès est victime d'une machination inventée de toutes pièces, alors que, ici, Sandorf et ses amis préparaient réellement un soulèvement. Mais bon, on pardonne toujours aux hommes luttant pour l'indépendance de leur pays, ils considérés comme des héros.

Toutefois, l'intrigue mise à part, les deux romans diffèrent sur plusieurs points. D'abord, un roman ne saurait être de la main de Jules Verne sans voyages. L'intrigue commence à Triste, puis se déplace Raguse. de là, les complots et la quête de vengeance amènent les protagonistes en Sicile, au Maroc, en France, en Tunisie et en Lybie. (Ceci dit, je suis un peu déçu de ne voir que la partie croate de la Hongrie, je m'attendais à ce que l'histoire s'y passe essentiellement, peut-être voir des hussards ou des châteaux lugubres.) Ensuite, les épisodes d'action et de rebondissement sont nombreux. Je pense à l'envahissement de la Casa Inglese, à la lutte contre les cavaliers Arabes dans le désert, même à une bataille navale, que des moments forts, palpitants. On ne doute pas un instant de la réussite des protagonistes mais, malgré tout, l'émotion est au rendez-vous.

J'ai lu beaucoup de Jules Verne quand j'étais jeune. Maintenant adulte, et grand lecteur, je suis plus à même de voir venir ces rebondissements. Surtout, à remarquer les opinions de l'auteur. Je sens sa main qui guide le lecteur et qui ne la lâche pas, qui indique ce qu'il doit ressentir et quand le ressentir. Et il prépare tellement le terrain aux rebondissements et aux surprises que, quand elles arrivent, ce n'en est plus. Évidemment, un jeune lecteur n'y verra que du feu, mais, pour les moins jeunes, cette intrusion est un peu moins la bienvenue. Heureusement, la nostalgie prend le dessus et permet à tous de jouir d'un roman comme Mathias Sandorf.
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