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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment dire ? Comment débuter cette critique ? Ah , si , ça y est . Mayrig , vous l'avez lu ? Oui ? Alors vous savez...Vous ne l'avez pas lu ? Et bien alors , à quoi pensez-vous ? Mayrig c'est un livre d'amour , d'émotions , de rires, de pleurs , un livre qu'on garde à portée de main de peur qu'on nous le dérobe. L'écriture est ciselée , l'intrigue vous transporte d'Arménie à Marseille . On est là , au coeur d'un exil traumatisant , deux pauvres valises à la main , parmi des gens hostiles dont la langue nous est étrangère , au coeur d'une nouvelle vie de labeur de pleurs , mais surtout de fierté et d'amour . Là , ce n'est pas une fiction , c'est une histoire vécue , une histoire qui ne peut pas avoir inventée tant les mots sont justes , les phrases aériennes , les situations tellement soignées que même les odeurs se détachent des pages pour venir vous titiller les narines , dès que vous mettez les pieds dans l'escalier qui mène au modeste logement .Et puis , il faut le dire , ce livre déborde d'amour , n'est qu'amour ; une famille d'amour , à ce point là , c'est du jamais vu , pas de pathos , non , pas d 'exagération non plus , de l'amour , du vrai , du beau . du partage , une leçon , une belle leçon de courage et de bonheur dans une situation compliquée . Henri Verneuil n'a pas inventé mais je pense que son oeil de cinéaste a été le principal acteur et l'a aidé à écrire un roman de toute beauté, un roman dont on aurait aimé être le héros malgré le côté dramatique de la situation .Que dire de plus sinon que c'est beau , vraiment beau , émouvant , très émouvant mais empreint de fierté , de refus de compassion , empreint d'une grande volonté de se faire accepter , de s'insérer dans une société pas forcément prompte à tendre la main . Un livre qui ouvre les yeux , fait réfléchir , titille les consciences....Un livre extraordinaire ,à mon humble avis . Vous l'avez lu ? Ben , vous savez alors . Vous l'avez pas lu ? Quelle chance , vous avez un trésor à découvrir.
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Si je vous dis Achod Manakian ? Illustre inconnu, allez-vous me répondre.
Maintenant, si je vous dis Henri Verneuil ? Ah, celui-là, bien sûr !
Il s'agit de la même personne.
Henri Verneuil est né arménien, et il est arrivé avec ses parents et ses deux tantes adorées à Marseille à l'âge de 4 ans, fuyant les massacres perpétrés par les Turcs sur son peuple.

Et voilà ce petit garçon à la merci d'une horde d'écoliers et de maîtres d'école pour la plupart complètement obtus, fermés à l'Etranger, marionnettes bien-pensantes d'une France des droits de l'homme et par principe accueillante...
Il nous narre son enfance solitaire, relégué au dernier banc, ignoré des uns si tout va bien, moqué des autres si tout va plus mal :
« C'était leur école, leur maître, leur pays, et je n'étais dans ce domaine réservé qu'un admis par faveur spéciale. Mon père avait ses propres règles du droit d'asile : ne jamais s'occuper de politique – c'était l'affaire exclusive des Français -, n'exiger aucun droit, puisque nous n'en avions aucun.
Dans ce statut de l'étranger qu'il s'imposait, il n'y avait aucune délectation masochiste à une soumission aveugle. C'était tout simplement pour éviter le serrement de gorge, ce spasme dans la poitrine, devant le choc de l'argument suprême : « Si vous n'êtes pas content...retournez dans votre pays ! » »

Mais son enfance est aussi un paradis, et ce grâce à sa Mayrig, càd sa maman en arménien, à son papa, à ses tantes Anna et Kayané. Les quatre adultes l'entourent de tout l'amour du monde, de toute la tendresse de la Terre, et cela lui forgera une cuirasse bienvenue. Les journées seront rythmées par le bruit des machines à coudre (les trois femmes deviendront des couturières hors-pair, spécialistes dans la création des chemises) et les repas toujours savoureux malgré leur pauvreté.

Nous voilà donc accompagnant Achod qui, nourri d'amour, d'attachement à ses racines mais aussi d'espoir en une France plus accommodante, grandit peu à peu et décide d'entamer des études d'ingénieur des Arts et Métiers. C'est là que sa narration s'arrête.

Mais les premières pages de celles-ci ont été pour Mayrig, sa frêle petite maman, « toute douce, toute proprette, sereine dans sa solitude devant la mort », et les dernières pages y reviennent encore, pour clore enfin ce chapitre de sa jeunesse, cet « heureux quotidien » malgré tout : « Cet enchaînements de non-événements qui émergent de mes souvenirs, ce tram de l'espérance parce que je vais retrouver les miens, un morceau de jardin pourri qui devient Eden, un mot qui fait rire quand la tristesse n'est pas loin, un geste qui prévient la peine, tous ces trois fois rien, chargés de tendresse. Et de cette enfance, dont on dit beaucoup plus tard : « Si c'était à recommencer », c'est par cette enfance-là...que je recommencerais bien. »

Je n'ai plus rien à dire face à ce morceau d'amour écrit d'une plume alerte et subtile qu'est « Mayrig » , si ce n'est qu'il met du baume au coeur de ceux qui sont tristes, qui ont perdu des êtres à qui ils tenaient, qu'ils soient de leur enfance ou de leur présent.
L'amour, ça soigne toujours.
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Ce roman chronique l'enfance d'Achod Malakian, alias Henri Verneuil.
Le réalisateur d' “Un singe en hiver”(mon film préféré de Verneuil) est un exilé arménien qui a débarqué à Marseille à l'âge de 4 ans avec sa mère (Mayrig en arménien), son père et ses deux tantes.

Il a d'ailleurs adapté son livre pour le cinéma (“Mayrig” en 1991, avec Claudia Cardinale et Omar Sharif dans les rôles de la mère et du père).

Cet apatride, dont la famille a échappé au génocide arménien, nous conte son intégration en France durant sa jeunesse dans une famille de chemisiers à façon.

C'est bien écrit, intimiste et touchant à souhait, comme peuvent l'être les souvenirs chargés du parfum de nostalgie et des difficultés d'intégration dans une France hostile aux immigrés.

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Attention, ce bouquin est une PEPITE!

Si certains peuvent se demander pourquoi lire "Mayrig" et craignent de se procurer une simple version papier ou numérique du célèbre film du même nom, qu'ils se rassurent immédiatement!
Il s'agit des souvenirs d'Henri Verneuil, écrits après le tournage du film à la demande des spectateurs qui souhaitaient savoir qui était la véritable Mayrig...

D'abord , c 'est un livre extrêmement bien écrit où Henri Verneuil fait chanter les mots.
Ensuite, c'est un superbe hommage de Verneuil à sa maman. Il procure une foule d'émotions : d'une ligne à l'autre, vous passerez sans vous en rendre compte du sourire aux larmes.

Mais il y a une autre raison qui a fait de "Mayrig" un de mes gros coups de coeur. A chaque mot, à travers l'anecdote d'apparence la plus anodine, c'est la fierté, la richesse et le courage du peuple arménien qui sautent aux yeux! Et ce, tout en pudeur et en tendresse...

Une vraie réussite littéraire que vous aurez certainement beaucoup de mal à fermer une fois la dernière page tournée...


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Le petit Manoukian, son père, sa mère (Mayrig, en arménien) et les deux soeurs de celle-ci arrivent à Marseille, par bateau. C'est la vie de ce petit arménien, immigré, qui nous est contée. La vie de tous les jours, le combat de son père et de ses trois mères, comme il les appelle, les problèmes d'intégration à l'école, toute cette vie que grâce à ce récit, nous partageons. Dans ce roman, Henri Verneuil se révèle un merveilleux écrivain.
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Quand j'avais vu les deux films de Verneuil "Mayrig" puis "588, rue Paradis" que j'avais beaucoup aimé, je m'étais naturellement procuré le roman du même Henri Verneuil et que j'avais à l'époque tout aussi apprécié.
Là, je viens de relire le roman et encore une fois la magie a opéré : j'ai encore bien aimé...


Il faut dire qu'il y a un truc curieux dans ce roman. Habituellement quand un cinéaste s'empare d'un roman pour l'adapter au cinéma, on observe que la durée d'un film impose de faire des choix d'évoquer ou non tel passage ou tel personnage.
Là évidemment, c'est un peu différent puisqu'auteur, scénariste et réalisateur sont une seule et même personne ... Mais ici les films font apparaître des personnages supplémentaires ou certaines actions du roman sont plus développées ...
Finalement, c'est un peu comme si 6 ans après avoir écrit son roman autobiographique, la parole s'était un peu déliée ou comme si Verneuil avait accepté de livrer un peu plus de sa vie.


Il reste que le roman "Mayrig" est un concentré d'émotions de cette enfance à la fois dure par les conditions extrêmes de l'exil et de l'immigration "in terra incognita" et tendre par le cocon familial qui a entouré le petit Achod Malakian.


"Mayrig" est encore un de ces livres qu'on ne sait pas lâcher une fois en mains. Il nous submerge d'émotion. Il nous fait pénétrer dans un monde heureux où rires succèdent à l'émotion la plus pure. Je devrais dire plutôt que "monde heureux", une bulle heureuse dans un monde réel. Il y est question d'amour, de respect, de pudeur, d'apprentissage de la vie, de dépassement de soi.
On n'y sent ni pathos, ni exagération, juste un amour familial tel que, personnellement, je ne crois pas avoir jamais vraiment connu. En tous cas, pas à ce point.
On y sent même des odeurs comme celle du gigot qu'on porte chez le boulanger car on n'a pas de four ou comme celle des "baklavas" dont Henri Verneuil se plait à nous en décrire la longue et minutieuse confection.


Un livre qui rappelle le sort dévolu aux arméniens par les turcs et qui rappelle, à moi en tous cas, tous ces arméniens, admirables, fiers de leur origine, arrivés en France au début du XXème siècle sans rien et qui ont su, à la force de leurs poignets, à force de travail et de sacrifices, s'intégrer complètement et se refaire une vie. Malgré un climat d'accueil parfois hostile, en tous cas pas toujours tendre.


Un livre passionnant écrit dans une langue très fluide, très agréable, très parfumée qui coule comme le miel ou la confiture de rose (qui était exclusivement réservée à Achod)
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