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Critique de Ellane92


Washington, années 50. Francis Deacon est très occupé à mettre les faux seins en plastique emprunté à sa maman : ce soir, son amie d'enfance, Gaya, fête ses 17 ans et son entrée dans le monde à l'occasion d'un bal costumé. A maline, malin et demi, Francis, Frances je veux dire, est bien décidé(e) à tirer son épingle du jeu en devenant la plus belle souris de la fête.
Oui mais voilà, Gaya annonce son intention de se marier avec un certain Richard, qui se met du maquillage sur le visage, alors qu'il est le seul de la soirée à ne pas être déguisé. C'est peut-être suite à cette annonce qu'elle a envie de se faire une petite piqûre dans sa chambre, alors que la fête n'est pas terminée ?
Quoiqu'il en soit, Francis décide de mener l'enquête, et quand il s'avère que c'est un clan de gouines et de tapettes qui revend sa came à Gaya, il appelle son frère Richard à la rescousse. Non mais, elles se rendent pas compte, les souris, mais ils auront besoin d'être deux pour remettre tout ce petit monde-là dans le droit chemin !

"Elles se rendent pas compte" est le quatrième roman publié par Vernon Sullivan.
Pastiche du roman noir américain (même s'il commence avec des histoires de fesses dans la haute société américaine), ce livre est à prendre au quatrième voire cinquième degré. Avant toute chose, je souhaiterai dire aux âmes sensibles de s'abstenir : sexe, drogue, violence, homophobie et humour sont au rendez-vous !! Personnellement, ce mélange de :
- machisme : "Sur qu'elle n'entend rien à la mécanique, y a pas une souris qui y comprenne quoi que ce soit, elles confondent l'admission avec l'échappement et prennent les bougies pour un éclairage de secours"
- homophobie : "Si une seule des bonnes femmes qui sont ici a jamais couché avec un homme, alors moi je suis une méduse ; et si ces gars-là taquinent le sexe opposé, Washington vendait du popcorn. Des gouines et des tatas, voilà le public…"
- mauvais gout : "Au fond, je suis sûr que ce qui lui a manqué, c'est un paternel qui lui file la trempe de temps en temps". Et encore, je ne dirais rien sur l'origine supposée et le moyen de remettre sur le droit chemin les lesbiennes croisées sur le chemin…
me fait hurler de rire (ben oui, on ne peut pas n'avoir que des lectures à la fois intelligentes et de bon gout ! non !)
Bref, tout ça, c'est juste horrible et ignoble au premier degré, mais ça me fait éclater de rire tous les deux paragraphes à peu près, et ça, c'est quand je suis en petite forme. le début est un peu comparable, dans l'écriture, à "Et on tuera tous les affreux", avec un humour potache assez irrésistible et les effets de style à la Vian ("je me réveille un beau matin de printemps, en plein mois de juillet, et ceci n'est pas si invraisemblable que ça en a l'air, car le printemps est aussi une qualité et il n'y a pas de raison pour qu'un jour de printemps ne prenne pas place à n'importe quel moment de l'année." C'est vrai quoi !). Puis le récit monte vite en tension et en action, le vocabulaire et l'écriture baissent de façon proportionnelle, avec ça et là des pauses sensuelles désopilantes, et un grand final qui, pour le coup, tombe dans le noir très noir plus vraiment drôle, excepté par son orgie… de violence (ouf !).
En tout cas, moi, quand j'ai le blues (pas le "blouse du dentiste", chanson d'un certain Boris Vian), je m'installe confortablement, je me sers un petit verre, et je passe deux heures avec ce non politiquement correct "Elles se rendent pas compte". Et c'est très efficace !!
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