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Critique de Ptitgateau


Vian à été et reste l'un de mes auteurs préférés : je me suis toujours délectée de ses fantaisies littéraires, et je m'aperçois en le lisant, quelques trente ans après la première lecture de cette oeuvre grandiose que mon attitude face à ce texte, n'a pas changé, je reste à l'affût du moindre jeu de mot, de la moindre situation cocasse, de la plus petite invention de ce génie du surréalisme, de ce "Picasso littéraire" qui, à l'instar du grand peintre dont la peinture doit être décryptée, interprétée, analysée, ne se prive pas de bousculer les habitudes du lecteur, peut se permettre des extravagances qui ne sont pas données à n'importe quel écrivain qui ne se serait pas réclamé du surréalisme et qui ne serait pas parvenu à cette maîtrise de la langue permettant ces prouesses (...)

Pourquoi j'aime Vian ? je répondrai à cette question par une question : pourquoi j'apprécie tout autant Queneau, Caroll, Italo Calvino : parce que j'aime en les lisant, partir dans un monde ou l'imagination permet tout, les histoires n'ont que faire de la réalité, ou les objets, les animaux ne sont pas différents de nous, ou les mots prennent la valeur qu'on veut bien leur donner.

Que voir dans l'écume des jours ? des représentations Vianesque de la vie, de l'amour, de la mort : le travail est envisagé comme une exploitation des individus et le côté inhumain en est dénoncé, la religion est l'affaire d'hommes cupides qui déploient leur énergie dans le cas du mariage de Chloé et Colin qui dispose de richesses suffisantes pour satisfaire les hommes d'Eglise.
L'amour est envisagé sous des aspects divers : amour incestueux entre Nicolas et Isis, amour platonique voir impossible entre Chick et Alise, Amour avec un grand A entre Colin et Chloé, On peut d'ailleurs y voir un certain pessimisme de Boris Vian puisque cet amour vrai sera détruit par la mort.

La mort : elle est invincible, destructrice, inéluctable, elle vient détruire ce qui est beau, l'atmosphère du roman change lorsqu'elle devient omniprésente et étend son action sur l'environnement : les carreau se ternissent, l'escalier devient de plus en plus étroit, le plafond descend, un personnage se met à vieillir. Elle est aussi envisagée en fonction de la relation que les personnages ont créée entre eux : La mort du quidam de la patinoire,du chef d'orchestre, des libraires ou même de Jean Sol Partre considéré du point de vue d'Alise devient banale et sans intérêt.

Je comprends les personnes qui peuvent avoir des difficultés pour rentrer dans ce genre de roman, le surréalisme, ça passe ou ça casse, il faut chercher au-delà des faits, des descriptions, des fantaisies, je dirais même pour venir à bout d'une telle oeuvre, il faudrait la lire et la relire afin de maîtriser tous ses aspects.
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