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Critique de LoupAlunettes


La vie d'ado est compliquée.

On espère qu'elle sera plus simple adulte, avec un travail, une famille, tout ça.

Les parents de Pëppo et Frida sont presque toute l'année sur les routes, à divertir les séniors pour des animations et faire de la vie une fête.

En attendant, Pëppo vit sa petite vie à lui, au camping de son oncle Max, vestige du rêve avortée du séjour 3 étoiles ( au moins).


On jugerait facilement, en lisant, le jeune Pëppo un peu à côté de ses baskets, les chaussures souhaiteraient prendre la route du lycée tous les matins et ses pieds prennent le contre-sens sur la plage.

Qui aurait à redire?


Il est malgré tout attachant le Pëppo, fils d'artistes, jeune adulte à l'imagination et aux rituels quotidiens bien à lui, donnant des noms à tout, chiens, chats, objets.

Sans doute que pour lui tout cette fantaisie légère a du sens dans son quotidien qui ne ressemble pas à celui de ses camarades de lycée.

Nous sourions à la recommandation de l'oncle non dénué de compassion, lorsque l'on finit par le connaitre: " T'es en bazar dans ta tête, range-moi tout ça, il disait."

Peppö est finalement encore un môme en chantier.



Littéralement, il a appris à ranger un peu, chacun met la main à la pâte au camping, pas suffisamment, selon Frida qui n'en peut plus de repasser derrière tout le monde.

Alors quand Frida lui laissa un mot le priant de s'occuper de ses jumeaux et qu'elle reviendrait, c'était la tuile.

Les mots et les responsabilités se bousculent dans la tête de Pëppo, il ne sait pas si son art de l'escamotage et de la débrouille pourra être d'une grande utilité pour gérer des bébés.

L'affaire est sérieuse.

Comment elle fait Frida?



L'absence de Frida ne semble pas bouleverser beaucoup le désordre quotidien du camping, on a un peu l'impression que l'imprévu est une donnée à prendre au quotidien, sauf pour Peppö qui improvise et jongle cette fois avec plus de précision, plus qu'avec le lycée, avec les gens.


Séverine Vidal, en jeux de phrases courtes, loge de la tendresse et de la poésie dans un contexte qui peut donner l'impression d'en manquer un peu.

Ce camping, c'est un peu le temple de la désillusion et pourtant l'attachement qui lie tous les personnages les uns envers les autres apportent le petit flou artistique rafraichissant et nécessaire pour ne pas tomber dans le pathos ou s'installer dans la pitié.



Il y a vraiment quelque chose de particulier dans ce camping, au point même qu'un couple y revient presque en pèlerinage, en souvenir des beaux jours passés à cet endroit.

Séverine Vidal ne fait pas dans le conte de fée moderne au début mais réserve néanmoins une fin satisfaisante à tous ses héros.

Une drôle d'aventure au grand air avec des personnages atypiques, peu glamour, humains, en quête de nouveaux souffles nécessaires, de moments de pause pour apprendre à mieux vivre au présent.

La fin est émouvante.
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