AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782747094498
Bayard Jeunesse (06/06/2018)
3.81/5   66 notes
Résumé :
Salut mon frère
Je pars à La Jonquera.
Occupe-toi des petits.
Je reviendrai.
Elle a déconné, Frida.
J'ai déjà du mal à m'en sortir quand j'ai que moi à gérer, alors je comprends pas comment elle a pu croire une seconde que je pourrais faire ça. Tout seul.
Je sais même pas comment on chauffe un biberon.
Mettre une couche dans le bon sens.
D'ailleurs tout le monde le dit toujours, et Tonton Max en tête : Pëppo t'... >Voir plus
Que lire après PëppoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 66 notes
5
7 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
La vie de Pëppo est un joyeux bazar, à l'image du camping le Ropical (le T est tombé) où ses parents l'ont laissé quand ils ont dû partir. Ado rêveur, un peu paumé dans une dimension entre deux eaux qui n'appartient qu'à lui, il est le « voleur à deux balles » le plus attachant jamais croisé. Et aussi un véritable artiste du système d'! Heureusement, car Pëppo va avoir fort à faire : sa soeur disparaît, lui laissant ses jumeaux sur les bras (ou dessous, figurez-vous qu'il ignore comment on porte un bébé)…

La couverture vintage annonce la couleur : elle sent bon le sable, la baraque à frites de la plage et le pastique des chaises de camping. J'ai adoré le décor de ce camping déglingué mais plein de vie, où cabossés de la vie et âmes égarées se retrouvent sous le signe de l'entraide, des éclats de voix, de la guitare, du "café chaussette" et de la débrouille. de sa jolie plume qui fait mouche, Séverine Vidal navigue avec brio à la lisière entre gravité et humour acidulé. C'est joli et drôle de voir Pëppo grandir avec ses responsabilités, se surprendre lui-même et trouver ses marques (certes à sa manière !) avec les deux adorables « dodus ».

Une comédie déjantée et touchante qui vous ferait presque pousser des tongs aux pieds !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          451
Pëppo vit dans un camping un peu décrépi, le Ropical (le T est tombé depuis longtemps). Il habite une caravane avec sa soeur Frida et ses deux bébés, Colette et Georges que Pëppo surnomme les dodus.
Dans ce camping, il y a aussi Maximilien dit Tonton Max, « le gérant » de l'endroit et Valdo dit l'Argentin, un vieux musicien mais aussi Mado, une femme peu avenante qui est là depuis toujours. Pëppo se demande même « si elle n'était pas là avant l'ouverture du camping, si le camping n'a pas été tout simplement dessiné puis construit autour » d'elle.
Bref, voilà le tableau. Ah oui, j'oubliais : les parents de Pëppo et Frida. Ils forment un duo d'artistes et sont partis faire leur numéro sur un bateau depuis qu'au camping, question public, ce n'est plus trop ça… Ils envoient une carte quand ils y pensent, reviennent une fois l'année et puis voilà.
Le reste du temps, Pëppo se débrouille avec sa soeur et « sa famille » du Ropical.
Pëppo, lui, c'est un drôle de phénomène. Tonton Max le surnomme « le piaf » parce qu'il préfère aller à la plage qu'au lycée et qu'il vit de la débrouille.
Pourtant, un matin, Pëppo se retrouve face à une situation inédite : Frida est partie. Alors en soi, pourquoi pas. Elle a bien le droit, Frida. Mais le souci, c'est qu'elle lui a laissé ses deux marmots en garde. Pëppo, avec les enfants, ce n'est pas trop ça. Pourtant, il va bien falloir qu'il se débrouille avec eux aussi…

Ce qui pour moi fait toute la force de Pëppo, ce sont ses personnages et les relations qui les lient. Séverine Vidal nous dresse une galerie de portraits d'hommes, de femmes et d'adolescents d'une richesse extraordinaire!
Aucun personnage de cette histoire n'est là par hasard. Que ce soit le héros ou des figures plus secondaires, chacun apporte quelque chose et tous réussissent à nous atteindre à un moment ou un autre du récit.
Prenons les principaux.
Tonton Max et Valdo sont devenus une vraie famille pour Pëppo comblant en quelque sorte l'absence des parents en vadrouille. Les deux hommes font figure de rescapés de la belle époque du Ropical, traînant leurs carcasses dans la nostalgie de ces années où tout était encore possible. Tonton Max a lui toujours espoir de faire repartir l'activité du camping… Valdo, lui, est là parce qu'il n'a sans doute pas d'autre endroit où aller.
Très importants, Bibiche et son mari le sont aussi. Ces deux touristes débarquent au Ropical, apparemment sans raison. Pourtant, ils cachent un secret. Mais en attendant qu'il soit découvert, ils vont redonner un peu vie au Ropical en s'y installant pour un jour puis finalement plus longtemps. Ils sont très touchants.

Et Pëppo, sacré Pëppo… Ce garçon est si attachant et tellement plein de bonne volonté. Il trace sa route, sans s'occuper du reste, mais sans nuire aux autres. Il prend conscience de la notion de responsabilité quand il se retrouve seul avec les deux bébés. Et mine de rien, même si on a peur à certains moments (pour les bébés), il gère, Pëppo !
C'est un personnage véritablement touchant qui cache des blessures ravivées par le départ de sa soeur.

Et puis, il y a Marie-Lola. L'exaspérante et aussi très sympathique Marie-Lola qui vient pimenter encore un peu plus l'existence du jeune héros. La relation que les deux vont entretenir est atypique mais très vraie et finalement très belle.

Et puis, pour terminer, il y a Frida, l'absente, à qui Pëppo parle régulièrement pour la supplier de revenir. La figure de la soeur se dessine à travers ce qu'en dit son frère. On devine sa fragilité derrière la force mais aussi une certaine lassitude de cette vie pas comme les autres. A moins qu'il y ait une autre raison?

Bon, je m'arrête là pour les personnages. Il y en a d'autres qui ne font que passer mais qui ont leur importance ou qui sont justes super drôles.

Et par-dessus tout, il y a la verve de Séverine Vidal. Elle nous raconte à sa façon les aventures de tout ce petit monde-là. Que c'est drôle ! La scène où Pëppo va demander de l'aide à Mado, celle où il emmène les petits sur la plage ou celle encore où il va prendre le goûter avec Valdo et que leur festin se transforme en vente à la sauvette… et bien d'autres encore ! Les situations sont amusantes mais la manière dont Séverine Vidal tourne ses phrases et nous les présente les rend encore plus réjouissantes.
Après quelques pages, on sait qu'on a entre les mains un texte qui va nous surprendre et nous désarçonner.
Mais en même temps, au-delà de tout cet humour, c'est beaucoup d'émotion. Car tous les personnages cachent des espoirs déçus, de la souffrance et de la tristesse. Tout est dans la nuance. J'ai été très touchée et j'ai même sorti mon petit mouchoir.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
Commenter  J’apprécie          70
La vie d'ado est compliquée.

On espère qu'elle sera plus simple adulte, avec un travail, une famille, tout ça.

Les parents de Pëppo et Frida sont presque toute l'année sur les routes, à divertir les séniors pour des animations et faire de la vie une fête.

En attendant, Pëppo vit sa petite vie à lui, au camping de son oncle Max, vestige du rêve avortée du séjour 3 étoiles ( au moins).


On jugerait facilement, en lisant, le jeune Pëppo un peu à côté de ses baskets, les chaussures souhaiteraient prendre la route du lycée tous les matins et ses pieds prennent le contre-sens sur la plage.

Qui aurait à redire?


Il est malgré tout attachant le Pëppo, fils d'artistes, jeune adulte à l'imagination et aux rituels quotidiens bien à lui, donnant des noms à tout, chiens, chats, objets.

Sans doute que pour lui tout cette fantaisie légère a du sens dans son quotidien qui ne ressemble pas à celui de ses camarades de lycée.

Nous sourions à la recommandation de l'oncle non dénué de compassion, lorsque l'on finit par le connaitre: " T'es en bazar dans ta tête, range-moi tout ça, il disait."

Peppö est finalement encore un môme en chantier.



Littéralement, il a appris à ranger un peu, chacun met la main à la pâte au camping, pas suffisamment, selon Frida qui n'en peut plus de repasser derrière tout le monde.

Alors quand Frida lui laissa un mot le priant de s'occuper de ses jumeaux et qu'elle reviendrait, c'était la tuile.

Les mots et les responsabilités se bousculent dans la tête de Pëppo, il ne sait pas si son art de l'escamotage et de la débrouille pourra être d'une grande utilité pour gérer des bébés.

L'affaire est sérieuse.

Comment elle fait Frida?



L'absence de Frida ne semble pas bouleverser beaucoup le désordre quotidien du camping, on a un peu l'impression que l'imprévu est une donnée à prendre au quotidien, sauf pour Peppö qui improvise et jongle cette fois avec plus de précision, plus qu'avec le lycée, avec les gens.


Séverine Vidal, en jeux de phrases courtes, loge de la tendresse et de la poésie dans un contexte qui peut donner l'impression d'en manquer un peu.

Ce camping, c'est un peu le temple de la désillusion et pourtant l'attachement qui lie tous les personnages les uns envers les autres apportent le petit flou artistique rafraichissant et nécessaire pour ne pas tomber dans le pathos ou s'installer dans la pitié.



Il y a vraiment quelque chose de particulier dans ce camping, au point même qu'un couple y revient presque en pèlerinage, en souvenir des beaux jours passés à cet endroit.

Séverine Vidal ne fait pas dans le conte de fée moderne au début mais réserve néanmoins une fin satisfaisante à tous ses héros.

Une drôle d'aventure au grand air avec des personnages atypiques, peu glamour, humains, en quête de nouveaux souffles nécessaires, de moments de pause pour apprendre à mieux vivre au présent.

La fin est émouvante.
Commenter  J’apprécie          50
Peppo n'aime pas l'école, il préfère aller à la plage, faire du surf et rêver. Mais un soir, quand il rentre dans la caravane qui lui sert de maison, à lui, sa soeur, et ses deux bébés, il trouve un mot. Sa soeur est partie en Espagne et elle lui demande de s'occuper des bébés ! Heureusement qu'il y a Valdo et Max, les rois de la débrouille dans ce camping moribond, pour l'aider un peu, mais quand même, des bébés c'est compliqué !!!

On entre tout de suite dans le petit monde de Peppo et son univers un peu déjanté ! Beaucoup de tendresse et d'humour dans cette jolie histoire, de l'amitié aussi, de l'amour même entre tous ses êtres un peu paumés mais plein de vie ! Et ça a un petit air de Pascal Garnier et de "Monsieur Victor" où Simon doit aussi s'occuper d'un bébé avec l'aide d'un brocanteur excentrique....
Commenter  J’apprécie          70
Pëppo, un drôle de nom pour un drôle de garçon suédo-italien ou italo-suédois (à lui de décider !!).
Et que dire d'un entourage aussi cabossé que le camping où il vit : d'abord, Frida qui déteste qu'on l'appelle Frida Kahlo (rapport à sa moustache) et qui s'occupe de toute la smala en plus des jumeaux qu'elle élève seule, ses parents, des magiciens obligés de se produire dans les croisières pour gagner leur vie, l'oncle Maximilien inséparable de son pote Valdio, tous deux un peu portés sur la bibine qui laisse le camping devenir une ferraillerie et la fameuse Mado, une vieille femme aigrie et solitaire.
Alors Pëppo surfe sur les vagues pour dissiper son vague à l'âme. Un peu perdu, il l'est encore plus quand sa soeur part sans crier gare et lui laisse ses deux bébés sur les bras.
Un livre touchant avec des personnages hauts en couleur, au tempérament bien trempé qui ne se laisse pas abattre par la misère et la déroute. C'est que la débrouille, l'entraide les rend plus forts que ceux qui les méprisent !
Pourtant, la couverture ne me donnait pas du tout envie de lire ce livre ; encore moins, le résumé sur la quatrième de couverture !
L'intrigue est plutôt originale avec une plume qui nous emporte aux côtés d'un lycéen livré à lui-même, qui ne se laisse pas déborder par le marasme ambiant et avance résolument dans sa charrette à glace bravant l'adversité, conscient de ses responsabilités envers ses neveux.
Tantôt, on est dans la tête de ce gamin qui s'initie à la vie d'adulte (on l'entend penser, parler aux objets, aux absents), tantôt, on le regarde vivre. Un changement de narration qui n'attend pas de changer de chapitre, ni même de page parfois.
Ce roman a le goût de la nostalgie mais aussi la fraîcheur de l'espoir !
Une jolie lecture pour l'été !
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
Telerama
06 août 2018
Il y a de la grâce dans cette comédie douce-amère, irrésistible de drôlerie. Un art de la légèreté et de la gravité mêlées, une singulière fantaisie, une poésie de la déglingue quand tout se barre en sucette mais que la vie est là, malgré tout, et la tendresse, et l’amour.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À trois sur le skate, ça sera pas évident. J’essaierai, mais ça va être chaud. À moins d’en mettre un dans mon sac à dos, avec la tête qui dépasse pour respirer, et l’autre dans mes bras. Si on tombe, gros danger. Idée nulle. Il me faut un engin.
Commenter  J’apprécie          130
Maximilien s’asperge le matin avec l’équivalent d’un demi-flacon d’eau de Cologne bon marché. Torride été, ça s’appelle, tout en virilité contenue. Chemise à motifs tropicaux, perroquets et fleurs de cactus, ouverte sur son poitrail poilu, short en éponge saumon fumé calé juste sous son énorme ventre : un géant magnifique capable de porter des Crocs jaune fluo et une gourmette en or en même temps.
Commenter  J’apprécie          60
Je n'ai pas besoin d'annuler mes dodus. Ils m'énervent pas. Même quand je dois changer leurs couches, ou les endormir en grattant les stores vénitiens avec une cuillère en bois (ils adorent ce bruit, ça les endort) : j'ai pas envie d'annuler. Leurs sourires, leur morve, leurs habits moches de bébé, leurs bras potelés, toutes leurs odeurs : j'annule pas. je garde.
Je l'ai déjà dit, je suis en bazar dans ma tête. Et eux, Colette et Georges, je croit qu'ils me rangent. Ils me remettent en ordre.
Commenter  J’apprécie          10
Il vit sur une planète bien à lui, pas tout à fait en dehors, pas tout à fait dedans, pas tout à fait adapté, mais pas largué non plus, il suit les choses, observe, presque en spectateur. Mais du genre qui n'en pense pas moins...
Commenter  J’apprécie          20
Salut mon frère
Je pars à La Jonquera.
Occupe-toi des petits.
Je reviendrai.
Commenter  J’apprécie          61

Videos de Séverine Vidal (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Séverine Vidal
L'automne est une période chargée pour le rayon BD à Dialogues : entre la préparation de Noël et les Rencontres brestoises de la bande dessinée, festival qui se déroule chaque année le dernier week-end de septembre, nos libraires vivent une période de grande effervescence, et Adeline nous en dit quelques mots. Puis, place aux conseils de lecture : nos trois libraires Nicolas, Pauline et Adeline vous livrent leurs derniers coups de coeur !
Voici les bandes dessinées conseillées dans cet épisode : - Wonder Woman Historia, de Kelly Sue DeConnick, Phil Jimenez, Gene Ha et Nicola Scott (éd. Urban Comics) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22534423-wonder-woman-historia-the-amazons-kelly-sue-deconnick-urban-comics ; - le Visage de Pavil, de Jérémy Perrodeau (éd. 2024) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22528390-le-visage-de-pavil-jeremy-perrodeau-editions-2024 ; - Rosigny Zoo, de Cloé Wary (éd. Flblb) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539785-rosigny-zoo-chloe-wary-flblb-editions ; - Échecs, de Victor L. Pinel (éd. Bamboo) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446481-echecs-histoire-complete-victor-lorenzo-pinel-bamboo ; - le Grand Incident, de Zelba (éd. Futuropolis) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22392272-le-grand-incident-zelba-futuropolis.
Quelques titres cités au fil des conseils : - le Long des ruines, de Jérémy Perrodeau (éd. 2024) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22529076-le-long-des-ruines-jeremy-perrodeau-editions-2024 ; - Conduite interdite, de Cloé Wary (éd. Steinkis) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/10916331-conduite-interdite-chloe-wary-steinkis ; - Saison des roses, de Cloé Wary (éd. Flblb) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/15354644-saison-des-roses-chloe-wary-flblb-editions ; - La Maison de la plage, de Victor L. Pinel et Séverine Vidal (éd. Marabulles) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/15249795-la-maison-de-la-plage-victor-pinel-marabulles ; - Puisqu'il faut des hommes, de Victor L. Pinel et Philippe Pelaez (éd. Bamboo) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16073127-puisqu-il-faut-des-hommes-joseph-joseph-victor-lorenzo-pinel-bamboo.
Et pour retrouver notre sélection "Le musée en BD", c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/dossiers/le-musee-une-selection-de-bd/ !
+ Lire la suite
autres livres classés : pauvretéVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus



Lecteurs (113) Voir plus



Quiz Voir plus

la meilleur nuit de tout les temps

Comment s'appelle la copine de Raphaël ?

Sarah
Pauline
Colombe
Rachel

3 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : La meilleure nuit de tous les temps de Séverine VidalCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..