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Critique de PhilippeCastellain


Sacré légende que ce Vidocq. Sacré livre que son autobiographie. Qu'y a-t-il de vrai là dedans ? On est en droit de se le demander, et la limite ne sera pas facile à tracer... Vidocq est resté dans les mémoires comme le truand devenu policier implacable. de son vivant de multiples histoires courraient déjà sur son compte, impossibles à vérifier ; puis il a écrit – ou fait écrire - ses mémoires. Jusqu'où-t-il été sincère ? Ses plumes mercenaires ont-elles enrichi le texte d'anecdotes plus « vendeuses » ? Dur à dire...

On peut découper le livre en deux parties : l'époque où il était dans le camps des voleurs, et celui où il était dans le camp de la justice. Dans la première, il s'étend sans complexe sur ses friponneries de jeunesses. Larcins, polissonneries, vagabondage, aventures en tout genre, un jour les poches pleines, un autre mourant de faim... Quant au circonstances qui lui ont valu le bagne, il les présente comme le résultat d'une erreur judiciaire, évidemment. Mais c'est à partir de là que les choses s'accélèrent : rapidement, Vidocq se révèle un as de l'évasion. Si l'épisode où il utilise un déguisement de bonne-soeur est on ne peut plus suspect, son inventivité et son audace ne font guère de doutes... Même si le pot-de-vin au gardien semble de loin la technique la plus efficace.

Dans ses moments de liberté il tente de mener une vie honnête, mais tout comme Jean Valjean, reste poursuivi par les forces de polices qui ne lui laissent que peu de répit. La décision de se faire mouchard apparaît donc comme seule échappatoire. Elle ouvre la carrière policière de Vidocq où, encore une fois on peut s'interroger. Mais cette fois ses états de service sont connus et parlent d'eux-même, et tout comme sa connaissance du monde souterrain, de son langage et de ses habitudes .

Haletante, pleine de rebondissement, cette autobiographie est on ne peut plus agréable à lire, et une immersion totale dans les bas-fonds de Paris. On découvre les richesses de l'argot de l'époque, la vie quotidienne des gens du peuple, et on fait connaissance avec une extraordinaire galerie de personnages, de la pauvresse volant pour survivre au « chauffeur » torturant ses victimes, en passant par l'escroc à l'ingéniosité sans limite. Sur tous, Vidocq abat la main impitoyable de la justice. Et s'il déplore parfois son caractère aveugle, il la sert sans faillir – dit- il.
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