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Critique de Bookycooky


Le sujet est banal. Max le Corre, boxeur ex-star des rings, y retourne à quarante ans. Au creux de la vague le maire de la ville , Quentin le Bars , quarante huit-ans, en a fait son chauffeur. Sa fille Laura, vingt ans , étudiante, est revenu vivre avec lui. Elle a besoin d'un logement et d'un emploi . Il l'envoie chez son patron.....
Chez Viel en faites seulement l'apparence est banal. Déjà le titre que je trouve très ironique, couplé d'une séance de plainte chez les flics qui coupe le texte sporadiquement annonce qu'il y a problème 😁!
A travers le prisme des liens Père-Fille et les relations d'emprise et de pouvoir, comme dans son excellent précédent roman “Article 353 du code pénal “ Viel met en scène des rapports de force. Nourrie de sujets actuels comme magouilles politiques,
ou abus sexuels, une intrigue peuplée de personnages ambivalents , où l'intelligence couplée d'impuissance, la force physique de fragilité mentale, le pouvoir d'absence de morale, sont exprimés en majorité à travers la description physique et moteur des corps. Des corps dont les personnages ont la difficulté d'en être souverain.

La prose de Tanguy Viel est géniale . Dense et cinématographique , d'une musicalité hypnotique, bravant une économie de mots visuels, un exercice de style simple mais efficace. Sans s'acharner il réalise naturellement des récits courts , précis et profond, avec des propositions littéraires très variées. le résultat est une atmosphère, et un plaisir de lecture très particuliers. Ici par exemple les deux visages du pouvoir dans la ville, Bellec, patron du Casino de la ville, le mafiosi du coin, super pote du maire est simplement esquissé par un costume blanc, qui en dit long, alors que celui de l'autre avec un simple « l'air propret et sérieux dans ses costumes cintrés sur l'embonpoint qui gagnait ». Un seul mot « par ailleurs... » prononcé par le maire, définit leur lien désormais impossible à démêler et la métaphore qui en suit est simplement superbe, que je vous laisse le plaisir de le découvrir avec sa suite....
“La vraie vie d'un livre, c'est sa vie sociale”, dit Tanguy Viel, j'espère que ce livre en aura une très riche, celle qu'il mérite.

« ....même le diable n'a pas toujours un costume rouge ni des flammes dans les yeux. »
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