Je suis soudain prise d'un fou rire incontrôlable et je finis pliée en deux, secouée de hoquets et reniflant bruyamment. je ne suis pas coincée dans la vie d"une inconnue. Je suis coincée dans une parodie à l'eau de rose d'un roman de Jane Austen.
J'aurais tellement préféré pouvoir dire:" je suis divorcée, ça n'a pas marché, voilà tout " plutôt que: " je suis célibataire . Je n'ai jamais été mariée."
Admettons que je ne sois pas folle. Comment alors expliquer ma présence ici? Suis-je passée à travers une sorte de déchirure dans le tissu que forme l'espace-temps? Ai-je trop abusé des rediffusions de Star Treck?
Et si je suis une touriste voyageant dans le temps, comment se fait-il que ce soit dans le corps d'une inconnue et non pas dans le mien? Pfff! Comme si le voyage temporel était une explication plausible!
je comprends, comme me l'ont déjà appris mes innombrables lectures des six romans de Jane Austen, pourquoi les enfants ne se lassent jamais d'écouter les mêmes histoires. Il y a un aspect réconfortant dans cette familiarité et dans le fait de savoir avec certitude que tout va bien se terminer, qu'Elizabeth et Mr Darcy vont vivre ensemble à Pemberley, qu'Anne Elliot va percer l'âme du capitaine Wentworth et que Mr Elton va devoir finir ses jours auprès de sa cara sposa.
Mais au final, la folie est un cercle vicieux puisque si vous êtes vraiment fou, vous ne le savez pas ...
On pourrait comparer cela au souvenir d’un rêve dans lequel ce qui vous arrive n’a rien à voir avec votre vraie vie mais semble parfaitement cohérent dans le contexte du rêve : ce lien qui met de l’ordre dans la logique illogique du rêve vous échappe une fois réveillé. Pourtant, lorsque vous ouvrez les yeux, vous savez que ce rêve a plus de signification et de profondeur que vos songes habituels. Il s’attarde en vous comme une émotion, une impression, avant de s’évanouir ; et vous avez beau essayer de le retenir, il va se terrer dans un coin de votre tête et continue à vous hanter, à la fois présent et insaisissable.
J’éprouvais le besoin d’ouvrir mon cœur à mon époux. Je ne voulais plus de cachotteries entre nous, plus de malentendus. Nous en avions suffisamment eu et je souhaitais que notre mariage soit fondé sur l’honnêteté et la confiance.
Mon bonheur est si grand et si parfait qu’il me faut trouver un moyen de le préserver, ne serait-ce qu’avec de l’encre et du papier. Je sais que je relirai ces pages quand je serai vieille et que la mémoire commencera à me faire défaut. Je serai alors heureuse d’avoir un jour pris le temps de coucher par écrit ce merveilleux sentiment, de sorte que la femme âgée que je serai puisse le revivre et se remémorer ainsi le printemps de sa vie.
L’idée de devenir une machine à accoucher sans péridurale en échange du titre approuvé par l’État de « Mrs » à apposer à son nom est déjà peu réjouissante en soi. Mais être une « Miss » affublée d’une progéniture en nombre croissant et attendant que son homme se lasse des vergetures et des régurgitations ? Non merci.
Je suis lasse de céder à la tyrannie des conventions sociales. Je veux m’enivrer, faire l’amour et oublier tout ce que je suis censée faire ou être ou dire.