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Critique de Laureneb


Étrange personnage que ce Docteur Noir, plus présent dans l'échange que son patient, qui n'a qu'à rôle d'auditeur quasi passif, et plus intéressant finalement que les différents poètes dont il fait le portrait, car c'est le sien qu'il dessine en creux en présentant les autres. C'est une démarche très poétique de parler des autres pour parler de soi...
Ce n'est certes pas un docteur ordinaire que cet homme, introduit aussi bien dans le Pavillon aux Cerfs au milieu des soirées galantes de Louis XV, décrivant en libertin les attraits physiques d'une ravissante idiote, que dans le temple de Robespierre, le logement des Duplay à la gloire du Tyran, ou que client d'une pâtisserie anglaise. Oui, c'est un amoureux des femmes que ce Docteur, sensible à la beauté où qu'elle soit, chez une duchesse comme chez une citoyenne sans-culotte.
C'est enfin un philosophe que ce Docteur aux étranges ordonnances, traitant de la place du Poète dans la société et de l'importance de l'art.
Le chapitre le plus saisissant est sans doute le dernier, celui consacré plus à la Terreur et à Thermidor qu'à Chénier qui n'apparaît qu'assez peu, et est plus un prétexte. La Terreur elle-même devient acte poétique avec les principes de Saint-Just, et le sang qui coule de la terrible machine devient oeuvre d'art. Une description à la fois sensuelle, onirique, et terrible - forcément.
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