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Critique de martinemagnin


GUERNICA
Je n'ai pas dégusté ce texte, j'ai plutôt dégustée sous cet afflux d'images hallucinées et oniriques. C'est le règne de la démesure qui met en face à face une jeune fille vierge et rebelle, et le fils d'un ogre venu d'on ne sait où du sud africain, un héros grec nouvelle formule, un géant titanesque, un croisé d'une foi incertaine auto-proclamé. Ezéchiel déclare un défi au maléfice avec les mêmes armes que lui, un projet cruel aussi aberrant qu'émouvant. Il est sûr que je n'ai jamais eu l'impression de lire un primo-roman, car la plume est aguerrie par dix ans d'écriture pour la jeunesse, et de préparation de ce texte lui-même. le phrasé est élaboré et bien scandé. le personnage de la jeune fille amoureuse, vierge et illuminée n'est pas fait pour convaincre, pas plus que le débordement infini de cadavres qui vient troubler la peau lisse et bien pensante du Lac Léman. Ce texte n'est pas fait pour être cru, ni aimé, l'auteur-dramaturge-poète ne se retourne pas derrière lui pour voir si les auteurs sont en là, convaincus où déjà partis. Vincent Villeminot trace sa route folle sans besoin de personne, hanté par ce défi, tout à sa quête impossible d'un nettoyage par le sang des usages politiques ou économiques contestables vieux de plusieurs siècles ! C'est la guerre vaine contre une humanité sans scrupule, une épreuve entre le feu et l'acier, la bête immonde et l'homme ogre. Non, je n'ai pas aimé ce livre, car il n'est pas aimable, mais il est fort, original, cruel, et c'est de la littérature féroce, pas un conte mièvre, un voyage au pays des légendes, des héros, des géants, des ogres, des petits personnages à écraser, pas une lecture pour enfants le soir non plus. Disons que j'aime trouver ce genre de texte parfois sur mon chemin, deux fois par an, peut-être, ces textes où s'affrontent la nature humaine, et les éléments démesurés, l'océan, le vent, le feu, la mort. Tout comme je n'aimerais pas couvrir les murs de ma maison des peintures de Guernica!
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