Joséphine est octogénaire, habite seule dans son appartement et dispose d'une aide à domicile deux fois par semaine pour l'aider dans ses tâches. Parce que la pauvre a beaucoup de trous de mémoire qui se répètent de plus en plus souvent et l'empêchent de vivre indépendamment. Mise sous tutelle, grâce à un hôpital de Paris, elle va pouvoir bénéficier dorénavant d'une infirmière. Et c'est
Valérie Villieu qui viendra lui procurer les soins dont elle a besoin. Au début, le contact se fait difficilement, Joséphine ne se laisse pas apprivoiser, se méfie même de Valérie et une certaine tension naît entre elles. Valérie se rend compte que les deux auxiliaires de vie ne s'occupent pas bien d'elle, ne la lavent que sommairement et ne se préoccupent pas de savoir si la vieille dame mange ou non les repas qu'elles lui apportent. L'infirmière va alors prendre tout particulièrement soin d'elle, la laisser l'approcher à son rythme et c'est une tout autre relation qui va se créer entre les deux femmes, bien plus qu'une relation infirmier-patient. Joséphine va s'habituer à voir le même visage et une amitié va se nouer entre elles, la confiance s'installe et il y aura alors de véritables moments d'échange et de partage entre elles...
Valérie Villieu écrit son histoire, ou plutôt celle de Joséphine, petite bonne femme drôle et un peu perdue dans la vie et dans ses pensées. L'auteur nous montre ainsi cette facette un peu pathétique des conditions dans lesquelles vivent les personnes âgées et le burlesque de certaines situations telles que les mises sous tutelle abusives, le manque de soin et de suivi de ces personnes. A travers cet album,
Valérie Villieu s'insurge contre ce sombre et triste état dans lesquelles vivent les personnes âgées, sans tomber dans le pathos mais tout en sensiblerie. Pour ce qui est de la mise en page, elle est incroyablement explicite, amusante et
Raphaël Sarfati s'est amusé avec le cadrage dans lequel Joséphine évolue. Il joue avec les formes, les couleurs et superpose photographie et dessin. Il nous offre ainsi un travail hors norme et finement bien vu.
Little Joséphine... au grand coeur...