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Critique de hexagone


Du côté du pays où les hommes vivent.

Une Borde est de par chez nous, un petite exploitation agricole, à priori à l'écart du bourg. C'est dans l'une de ces fermes que Vincenot place son récit, il relate la vie d'un commis de ferme. Valeureux, courageux, ne posant pas le manche après la cognée. Sastisfait de son état, plein d'allégresse, François évolue au sein d'une famille agricole qui l'a recueilli, étant d'état orphelin. Les travaux vont bon train, mais nous sommes en 1940. Les jeunes conscrits, ces fils de famille, partent vers l'inconnu. Puis l'armée d'occupation vient prendre ses quartiers dans le village et la borde. La cohabitation se passe plutôt bien, et là se trouve le talent de Vincenot. C'est qu'au sein de ces espaces bourguignons, il va placer une histoire d'hommes et de femmes, dépliant méticuleusement les caractères des uns et des autres, comme un papillon ses ailes en sortant du cocon. Car cette occupation va faire sortir les uns et les autres de leur chrysalide, les révéler. Les maîtres, les serviteurs, les soldats, les femmes, la cohabitation de ce beau monde va mettre en action des événements impensables à l'aube de la guerre. Tel cet homme prêt à manger son chapeau pour sauver son fils, telle cette fille papillonnante devenue grosse d'un allemand. Bref une belle histoire de terre, d'hommes, sans manichéisme de la part de l'auteur. Il y a des bons et des salauds des deux côtés. La gageure du livre était de tracer le trait complaisant d'une armée d'occupation sans verser dans la collaboration. Vincenot y parvient, la Bourgogne offrant un cadre de répit aux âmes mises à mal par la guerre. Une parenthèse qu'ouvre Vincenot pour nous dire à plusieurs reprises que les hommes restent ce qu'ils sont, les instruments de leviers plus puissants qu'eux, et que parfois un cadre, une rencontre, une circonstance peuvent changer le regard de manière définitive. Encore faut-il avoir le privilège de pouvoir les vivre. du côté des bordes est l'un des premiers livres de Vincenot, qui trace là le sillon qu'on lui connaît et qu'il ne fera qu'approfondir au cours de son oeuvre. Ironie du sort, ce livre fut édité à titre posthume. Merci Monsieur Vincenot de nous avoir offert des livres où les hommes ont le front haut, l'immense richesse de cette dimension que nous avons égarée sur la route du progrès : le bon sens. Un livre plein d'humanité.
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