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Critique de jovidalens


Quel plaisir de retrouver Bastien Vives au meilleur de sa forme !
Toujours tendrement intéressé par les femmes.
Toujours ce regard attentif qu'il porte sur elles, regard qui décèle et les failles et les forces secrètes.
Son héroïne pourrait être une de celles qu'il nous avait dépeinte dans "ELLE[S]", ou une de leur copine... Séverine est une étudiante, sage, qui "vit" en couple avec un jeune homme à lunettes qui s'abîme les yeux en visualisant des séries, qui s'"encanaille" avec ses copains en jouant au petits chevaux. Bref sa vie est aussi terne qu'elle n'aurait jamais osé l'imaginer dans ses rêves les plus plan-plans de son enfance.
Et puis l'accident, salvateur !
Notons, en passant, que le chemisier n'est pas une des bases de la garde-robe de la jeunesse actuelle. P'tits tee-shirt, hauts, achetés pas cher, plus ou moins glissés dans le jean, voilà qui s'accordent très bien avec les baskets qui permettent de courir d'un cours en fac à une soirée.
Le chemisier, en soie (de plus), et de couleur perle (en surplus), c'est la femme "arrivée" qui le porte. Objet affichant un statut quelque peu économique mais surtout sensuel. La soie, c'est doux et chaud, ça effleure la peau, ça colle à la peau à la moindre goutte d'eau et, donc enchâsse un corps pour le rendre plus attirant.
Et voici Séverine contrainte à revêtir un chemiser de soie de la maman d'une gamine dont elle assurait le baby-sitting. Et Peau d'Âne revêt son habit de splendeur. Bien sûr, tout lui réussit puisqu'elle ose tout ce dont elle a envie.
N'est ce pas la raison fondamentale pour laquelle la mode séduit tant, et pour laquelle tout un chacun dépense à tout va pour obtenir ce sésame "avoir la classe" et espérer ainsi entrer dans un cercle des plus fermé : celui de ceux et celles qui ont un statut.
Il y a chez Monsieur Vivés une peu de Monsieur Sempè. Surtout dans cette BD. L'un comme l'autre utilisent le gris pour décrire ce milieu urbain et les êtres qui l'habitent. L'un comme l'autre ont le graphisme et la parole qui soulignent gentiment la petitesse si attendrissante de nos vies. L'humour est en filigrane..
Et puis quel beau final : les six dernières vignettes qui font comme un zoom avant sur une porte qui s'entrebâille, s'entrebâille...pour laisser en pleine page cadrer un regard.
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