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Citations sur La vie critique (14)

La littérature, c'est comme la marine. L'une est marchande et l'autre est en guerre. (p.141)
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À quinze ans, intégrer Le Masque n'étaiy pas non plus son rêve le plus intense. Tant qu'à faire, il aurait préféré être rock star. N'empêche qu'à l'autre bout du spectre la vie critique, avec l'espèce de colossale passivité qu'elle paraissait exiger, faisait songer à une vie de rock star crème renversée. Sans tous les plaisirs inhérents sans doute, mais sans les inconvénients. Un critique pouvait se balader tranquillement dans la rue : aucun d'entre eux n'était célèbre. Être payé à lire des livres, voir des films, écouter des disques... Bien sûr, tout cela n'était pas encore très clair dans son jeune esprit. Mais le métier représentait pour lui un immense pas de côté par rapport à la vraie vie, de laquelle il cherchait déjà à se faire exempter comme du service militaire. Oui, l'écoute du Masque durant son adolescence marquait sans doute la période où la vie critique s'était consituée face à la vie réelle avant de s'y opposer.
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À quatorze ans, sa première lecture du roman de Sartre l'avait modifié ; il y avait découvert des notions qui ne cesseraient plus de grandir et de s'imposer en lui. Par exemple, la construction de situations. Dans le roman, c'était le pouvoir de la seule Anny, la lointaine petite amie de Roquentin qui, lui, se laissait aller à la contingence, c'est-à-dire à la dépression. Anny lui rappelait Michèle, qu'il rencontrerait deux ans plus tard : c'était un cas d'anticipation autobiographique, une image miroir dont il irait chercher la source, quitte à la construire, en imposant à Michèle d'être Anny plus volontiers qu'elle n'aurait désiré l'être, même si elle ne manquait pas de prédispositions pour le rôle.
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Jamais il n'avai succombé à une si forte addiction: pire que le tabac, le sexe, l'alcool. Il sifflait des livres les uns après les autres, alternant gins forts et bibine, mais le plus souvent les mélangeant, en habitué qu'il était des cocktails littéraires, ingurgitant deux ou trois livres en même temps, polar et philo, roman et socio, la biographie d'un facho et un essai sur les impôts, des textes de Pinguet sur le Japon et un pamphlet du collectif Pièces et main-d'oeuvre sur la musique techno, une nouvelle traduction de William Blake et, en souffrant, le premier roman du comédien François Fini...(p.21)
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Quatorze ans, c'était l'âge où il avait commencé à se demander comment faisaient les autres pour vivre, où il avait mesuré le temps et calculé qu'il aurait 37 ans en l'an 2000. Et puis voilà, on était déjà dix ans plus tard.
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En revanche, ça n'existait pas les salauds qui se prenaient pour des salauds. Il n'y avait que du premier degré dans la saloperie.
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...N'allait-il pas résister ? Non, pour l'instant, vaille que vaille, il continuait de bouquiner dans les grandes largeurs.
Il plongeait toujours sous les couvertures, il s'entortillait sans cesse dans le moletonné des phrases. (p.19)
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Il était toujours considérablement frappé par ce que cette activité-là dégageait d'inactif, d'antisocial, de souffreteux. (...)

La lecture: moins un vice impuni, suivant la vieille formule, qu'un vice aujourd'hui passible de mort lente, il tournait les pages, et se tournait les pouces à en crever
Délire de lire pour se délier
Livres reliés, sans doute-mais à quoi ?
Et puis: lire, c'était aussi écrire en vain, signer petit à petit sa disparition au monde,
Lisant gisant.
Quelle drogue, en attendant ! (p.20)
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L'ancienne dictature du savoir et des savants cédait le pas à la prétendue démocratie de l'ignorance et des ignorants, garantie sans goulag mon ami, sans violence ma petite fleur humaine, ma pâle pâquerette que je respecte, mon géranium en bouture sur son rond-point près de Casino, d'Habitat et de Toys'R'Us que j'inaugure, mais en revanche avec un dédain richissime pour ces vieux profs mal habillés, en chemises tergal boutonnées jusqu'au col et vagues sandalettes. A son tour Pierre Vidal-Naquet écrirait : " On est passé de la République des lettres à la non-république des médias."
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Il songea à ce que Jean-Luc Godard expliquait dans une interview, à savoir que si le monde était juste, nous devrions payer des copyrights à la Grèce pour tout ce qu'elle avait inventé: la philosophie, la tragédie, la démocratie...
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