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Critique de jongorenard


« Frères sorcières » est le premier livre que je lis d'Antoine Volodine ou de ses hétéronymes post-exotiques. J'y suis entré par curiosité, attiré par le mélange des genres dans le titre et j'en ressors un peu en transe et encore plus curieux. La première partie a été lue très rapidement tant la qualité du récit sous forme d'interrogatoire m'a tenu en haleine. Petit chef-d'oeuvre de roman d'aventure, l'écrivain nous emmène sur les traces sanglantes d'une compagnie itinérante de théâtre décimée et de sa seule survivante, Eliane Schubert. L'écriture est puissante, directe et évocatrice. La deuxième partie est fascinante. 49 séries de vociférations nous sont offertes à la lecture. Elles sont déjà présentes dans la première partie du livre car profondément enracinées dans la mémoire d'Eliane Schubert. Déclamation incompréhensible ou mystérieuse, cette poésie incantatoire me semble relier mondes réels et imaginaires, vivants et morts. La troisième partie du livre est un monologue d'une seule phrase de plus de cent pages. J'en ai commencé la lecture un peu déboussolé et puis un autre rythme s'installe. Une respiration sans point, une voix sans genre nous raconte les sauvageries d'un personnage à travers les âges dans une prose qui distille l'humour même au coeur des atrocités. Changeant d'identité mais sans changer de nom ni perdre la mémoire, cette figure démoniaque à la sexualité délirante voyage dans l'espace et le temps, se nourrit du noir, se déforme, se contracte au gré de ses métamorphoses. C'est surprenant, difficile à suivre ou à comprendre par moment mais finalement j'en suis ressorti séduit et comme envouté.
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