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4,16

sur 579 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans les années 50, à Bellflower Village dans le Connecticut, vivait la famille Chapel : les parents et leurs six jeunes filles. Alors que le père a fait fortune grâce à sa manufacture d'armes à feu, la mère - Belinda - est quant à elle assez instable. Hantée par les fantômes de son passé, elle vit presque recluse dans une partie de la grande demeure familiale et ne semble porter que peu d'intérêt à son entourage et à la réalité en général. Ainsi, les six soeurs évolue dans un univers ouaté, protégée par l'opulence et les bons soins des deux gouvernantes de la maison. Heureuses et soudées, leur destin va pourtant basculer le jour où l'aînée, Aster, annonce ses noces prochaines. Alors que Belinda énonce haut et fort que cette alliance signera son arrêt de mort, les tensions familiales enflent jusqu'au grand jour d'Aster. Mais, lorsque celle-ci meurt mystérieusement quelques heures après son mariage, c'est toute la famille qui est en état de choc … quand un an plus tard, Rosalind, se marie à son tour et meurt subitement, il semble peu à peu évident pour les soeurs Chapel qu'elles sont victimes d'une horrible malédiction qui les fera courir à leur perte. Au fil des pages, Iris - la narratrice et l'une des soeurs Chapel - se remémore son enfance et son adolescence jusqu'à ce jour fatidique où, pour sauver sa peau, elle a dû prendre une décision radicale, lourde de conséquences.

Récit aux allures de conte gothique, « Les voleurs d'innocence » offre une fresque familiale captivante et angoissante qui interroge sur la place des femmes, le pouvoir des hommes, l'asservissement et ces tours d'ivoire qui trop souvent empêchent et emprisonnent petit à petit. Conte noir et macabre dans lequel les jeunes femmes perdent leur vie après avoir offert leur virginité, ce roman se lit comme un véritable page-turner dans lequel le lecteur est happé jusqu'à la dernière page. Résolument féministe et interrogeant le sens même de la folie, le roman de Sarai Walker est une véritable réussite !
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La couverture magnifique, à elle seule ma tout de suite donné envie de me plonger dans ce petit pavé de la rentrée littéraire, des fleurs autour d'un serpent.

Les fleurs, se sont les soeurs Chapel, issues de la seule femme de la lignée à n'avoir pas perdue la vie en enfantant, mais vivant une existence de souffrance et de voix infernales dans sa tête.

La malédiction féminine familiale va se transformer, puisque les soeurs vont perdre la vie en se mariant. Sauf Iris, la narratrice qui a fuit quand elle le pouvait encore.

Le style et l'ambiance m'ont beaucoup fait penser à Jane Austen, même si l'histoire prend place dans un contexte plus récent (les années cinquante et au delà). Cette autrice ainsi que les soeurs Brontë sont d'ailleurs citées à plusieurs reprises.

L'issue est presque inéluctable et pourtant on se surprend à espérer qu'elle soit autre.

Iris est un personnage remarquable, torturée mais également d'une résilience impressionnante (mais à quel prix ? ). Elle accepte ses intuitions, sa part de « folie » face au pragmatisme ambiant.

C'est un roman tragique et plein d'espoir malgré tout. Néanmoins, je l'ai trouvé parfois long et descriptif, manquant un peu de rythme.

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Aster, Rosalind, Daphné, Cala, Iris et Hazel ... 6 jeunes filles aux noms de fleurs, prisonnières d'un manoir sordide et d'une mère sans cesse terrassée par ses propres démons. Chacune cherchera à fuir à sa façon et à arracher sa part de bonheur. Mais les soeurs Chapel semblent maudites et les fantômes ne les laissent pas en paix. L'écriture gothique est efficace et les personnages ont chacun leur personnalité, ce qui rend la lecture très prenante. Les interprétations sont multiples, laissées au lecteur qui a plaisir à se perdre. Je vous conseille cette lecture à la fois profonde et poétique, parfaite pour se dépayser tout en se triturant les méninges.
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Sylvia Wren est une peintre reconnue mais elle préfère vivre à l'abri du monde. Parmi les lettres de ses fans, elle trouve une missive d'une journaliste du Connecticut abordant son lourd passé au Bellflower Village, lieu de sa naissance.
Sylvia a changé de nom, s'est exilée mais aujourd'hui le passé l'a rejointe. Et elle va nous en conter la souffrance.
En 1950, dans une maison victorienne de Bellflower vivait un couple et leur six filles au prénom de fleur : Aster, Rosalind, Calla, Veronica, Iris et Zélie.
Le père est le descendant de la famille Chapel, des fabricants d'armes qui ont fait fortune pendant la guerre de Sécession.
La mère, Belinda, se dit hantée par tous les morts par arme à feu. Elle est aussi l'héritière d'une malédiction qui voue les mères à la mort lors de l'accouchement. Aussi, lorsque l'aînée, Aster, souhaite se marier avec Matthew Maybrick, elle se bat pour empêcher cette union. Iris, la plus sensible au surnaturel, suit sa mère dans ses prémonitions.
Malgré les avertissements de Belinda, que le père finit par enfermer dans un hôpital psychiatrique, les jeunes filles sont successivement attirées par le mariage.
J'ai lu ce roman dans le cadre du jury du Prix du Roman Fnac. Je ne serais pas allée naturellement vers un roman gothique plutôt destiné à un public « jeunes adultes ».

Finalement, j'ai beaucoup aimé les personnages, marquants et attachants. L'auteur a le sens de la narration et du suspense. Je regrette que le flot narratif ne mette pas suffisamment en lumière les thèmes sous-jacents sur la condition féminine et la commercialisation des armes à feu.
Mais j'ai passé un bon moment en lisant ce livre qui a aussi le mérite de nous laisser réfléchir avec une fin ouverte.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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"Les soeurs Chapel : d'abord elles sont mariées. Puis elles sont enterrées"

Années 50, six jeunes filles aux prénoms de fleurs, Aster, Rosalind, Calla, Daphné, Iris et Hazel, vivant dans une grande bâtisse victorienne avec leurs parents. Elles ne manquent de rien, vivent dans l'opulence et se suffisent à elles-mêmes jusqu'au jour où Aster, la soeur aînée, se marie et quelques heures après meure dans d'étranges conditions laissant ses proches dans la confusion la plus totale.

C'est ici que commence la malédiction des soeurs Chapel. Rosalind connaîtra le même sort malgré les avertissements de sa mère Belinda et de Iris.

Pourquoi une telle malédiction sur les soeurs Chapel ? Leur mère, Belinda, considérée comme folle, semble pouvoir prédire leur funeste destin. D'ailleurs, cette malédiction n'est-elle pas celle de toutes les femmes de la famille ?

Un roman qui m'a totalement captivé même totalement envoûté.

Les références sont multiples. Ici, une dose de gothique, de surnaturel, de fantastique, de romantisme car une vie sans amour ne vaut rien comme le dit si bien Zélie à Iris.

Iris, seule soeur échappant à ce triste sort, fuyant la malédiction et voulant devenir artiste. C'est elle qui nous raconte l'histoire de sa famille.

C'est aussi une histoire de sororité entre soeurs, de résilience , d'émancipation féminine. Comment échapper à son destin lorsque votre seul échappatoire est le mariage ?

Un piège qui se referme sur les soeurs Chapel croyant aux princes charmants. Seule Iris est différente et cherche à se démarquer.

Un livre aux accents gothiques qui n'est pas sans me rappeler par certains côtés " Virgin Suicides".

À lire absolument !
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🌹LA MORT EN CE JARDIN 🥀
Etat de New-York, années 50. Elles sont six soeurs aux prénoms de fleurs. Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel vivent dans une maison victorienne aux allures de pièce montée. le père a fait fortune dans la vente d'armes, la mère sort à peine, hurle la nuit et prétend parler aux fantômes. Lorsque Aster, l'aînée, annonce son mariage, sa mère prévient : "il va se produire quelque chose d'horrible". Tout le monde la prend pour une folle sauf Iris. le lendemain des noces, Aster meurt dans d'atroces souffrances et des conditions mystérieuses. Rosalind va succomber elle aussi 24 heures après son mariage. Mais d'où vient cette malédiction qui frappe les soeurs Chapel ? Et que peut faire Iris pour y échapper ?

Oh my God, quel roman ! "Les voleurs d'innocence", c'est les soeurs Bronte rencontrant Virgin Suicides. Une histoire de sororité tragique flirtant avec le fantastique, une fable terrible sur les violences faites aux femmes. L'intrigue est fascinante, l'ambiance vénéneuse et sensuelle. Il y a également dans ce roman énigmatique un parfum lynchien, celui de "Mulholand Drive". Ce fut une lecture semblable à
une plante carnivore, aussi belle et sophistiquée que dangereuse. Certains parlent de roman gothique, pour notre part, on préfère dire un conte cruel pour adultes où plane un climat anxiogène et malaisant. Et puis, il y a le style de Sarai Walker qu'on découvrait ici et qui est d'une beauté charnelle absolue, faisant la part belle à la psychologie féminine et à la botanique puisque les fleurs y jouent un grand rôle...

On ne vous en dira pas plus sinon qu'il faut vous précipiter sur ce bouquet de sensations ! Il vous tente ? Vous connaissez cette auteure ?
Bisous et bonne journée 😘 Fran & Flo 💐
⚘️🌼🌺🪻🌷🌸🪷🌹🥀
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aujourd'hui nous sommes les invités de mariage de la famille Chapel, leur maison ressemble à un wedding cake et les filles portent toutes un nom de fleur pour former le plus beau des bouquets ou une couronne mortuaire car «  Les soeurs Chapel, d'abord elles sont mariées, puis elles sont enterrées ». Telle est la terrible malédiction qui pèse sur cette famille de génération en génération.
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Si j'ai aimé cette aura de mystère autour de la famille et de leur destinée je me suis vite lassée de ce cycle infernal identique aux 5 soeurs puisque la sixième et avant dernière est la narratrice. Je me suis donc tournée vers le fond du récit. le début m'a captivé on est tout de suite dans le bain, on découvre cette famille féminine américaine des années 50 qui doit sa fortune aux armes à feu. Ce lien entre les soeurs est fort et presque sectaire, un clan à lui tout seul. On découvre le caractères des 6 soeurs au fil des pages, elles sont toutes différentes et plus ou moins édulcorées dans leur tempérament. L'autrice leur donne vie à l'instar de leur mère qui les as prénommées comme des fleurs avec leurs caractéristiques différentes et les dépeint chacune avec leurs qualités et leur défauts. Passée la première mort, on comprend vite que nous allons avoir droit aux autres décès et c'est mon point négatif ce cycle répétitif mais c'est aussi lui qui instille cette ambiance gothique, ésotérique et paranormale de l'intrique : « quel est ce mal qui touchent les soeurs Chapel et que personne ne comprends ? » Derrière cette ambiance frissonnante on découvre la puissance du féminin sous toute ses formes : les premiers émois, la découverte de son corps et de la sexualité, la place de la femme, son affranchissement, la filiation, son envie d'être mariée ou pas, les standards de la société qui nous poussait dans une direction que l'on avait pourtant pas choisie. Au fil des pages comme au fil des années on voit l'évolution , l'acceptation de ses envies et désirs, ses combats quelque soit le prix à payer. Un livre qui se lit entre les lignes où le secret est caché métaphoriquement derrière les mots.
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Un bouquet de fleurs captivant aussi beau que dangereux. Une odeur entêtante spectrale parfait pour la saison automnale.
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🌼 1950. Dans une maison victorienne en forme de gâteau de mariage, vit la famille Chapel composée des deux parents et de leurs six filles aux doux noms de fleurs. Aster, Rosalind, Calla, Daphné, Iris et Hazel.

🌼 La famille Chapel vit de l'opulence des guerres et de la vente d'arme, mais la malédiction va bientôt s'abattre sur elles et détruire une à une leurs innocences.

🌼 Tout commence par une annonce de mariage qui va réveiller de vieux demons. Et le poison va commencer à se dissiper. La première nice ne sera qu'un exemple pour les autres à suivre. Mais difficile de s'extirper de son destin, de choisir la vie au lieu de la mort. Mais à quel prix ?

🌼 J'ai été embarquée dans ce roman. J'attendais avec impatience de tourner les premières pages. le cadre, le décor, les fleurs et les couleurs installent une ambiance bucolique qui va se retourner subitement.

🌼 J'ai été surprise et étonné du personnage du père, complètement absent et déconnecté de la réalité. Comment continuer à vivre dans cette maison après l'apparition des deux premières pierres tombales ?

🌼 Mais il y a quelque chose de sur-réaliste dans ces murs. Et puis la puissance de Belinda, la mère, cette ombre étourdissante qui érupte par moment des paroles brutales, fracassantes.

🌼 J'ai beaucoup aimé la dernière partie, par contre j'ai trouvé la période irisetzélie trop longue. Je m'y suis perdue au bord de l'abandon. Heureusement qu'il y a eu cette 3ème partie.

🌼 Qu'en avez-vous pensé ?
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Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman au début, et ensuite les évènements ont fini par arriver, puis j'ai fini par apprécier cette lecture. La plume est fluide je ne me suis pas du tout ennuyé, mais ce que j'aurais aimé, c'est que l'auteure verbalise beaucoup plus la mort mystérieuse des soeurs et j'ai aussi trouvé que le message qu'elle veut faire passer vie à vie des hommes est un peu réductrice ce que je trouve fort dommage ! à part, c'est deux points négatifs, ça a été une assez bonne lecture pour moi.
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Ce roman de la rentrée littéraire de chez @gallmeister me faisait terriblement envie. J'ai fini par craquer et j'ai attendu Octobre pour le lire ! Grand bien m'en a pris !

Les voleurs d'innocence raconte l'histoire des soeurs Chapel. En 1950, la famille Chapel est une famille connue pour avoir fait fortune grâce aux carabines Chapel. Les six soeurs, qui portent toutes des noms de fleurs, vivent avec leur père, très austère, leur mère, un peu extra-lucide sur les bords et leurs domestiques dans une maison a l'architecture particulière, qu'elles appellent le gâteau de mariage. le problème, c'est que les soeurs Chapel sont maudites : dès qu'elles se marient ou qu'elles ont une relation charnelle avec un homme, elles meurent.

Dans ce livre, il n'y a pas de surprise ! On connaît la malédiction des soeurs Chapel dès le début. Mais ce n'est pas dérangeant, parce que ce n'est pas ce qu'on attend de ce roman. On lit Les voleurs d'innocence pour l'ambiance oppressante, écrasante qui s'en dégage. Et il faut bien l'avouer : c'est totalement réussi ! Malgré un début de roman avec quelques longueurs, puisque l'autrice prend le temps de développer chaque personnage, je me suis totalement laissée happer par cette histoire de malédiction originale.

Ce roman à l'inspiration gothique mérite d'être lu, connu et apprécié à sa juste valeur. L'ambiance si lugubre et inquiétante et est incontestablement le point fort de ce livre !
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